08 juin 2024

la femme du boulanger/Lilousoleil

 

La femme du boulanger




Gertrude pestait, verte de rage. Depuis une semaine, elle était seule dans le fournil ; pourtant elle était au four et au moulin. Paulo, son cher et tendre (enfin tendre c’est vite dit) avait pris la poudre d’escampette avec la Josy, la vendeuse, enfin vendeuse du genre à faire sauter les croissants en balançant ses fesses de droite à gauche comme une meule de foin. Son énergie ne dépassait pas trois sur l’échelle de Richter. Mais que diable avait-elle trouvé à mon vieux crouton ; il ne donnait plus dans la jeunesse, la fraicheur l’avait déserté depuis déjà pas mal de temps.

Ah zut, fit Gertrude en ramassant le pain d’enzymes qu’elle venait de lâcher. Faudra pas s’étonner si la fermentation n’est pas parfaite ; pas de mie aérée et de croûte bien dorée. Et de surcrît, elle allait devoir refaire le pâton des pizzas.

Elle fredonna une chanson tandis qu’elle déversait la farine dans le pétrin. Soudain, elle vit arriver le Dédé, compagnon de la Josy. Il marchait d’un pas décidé ! Quel fléau ce type, beau garçon mais le crâne vide. Bon je ne vais quand même pas lui dire que sa Josy s’est barrée, partie à l’aventure avec mon mec ; il serait bien capable de jouer avec ses muscles et transformer le magasin en ring de catch. Je vais lui conseiller de mettre sa force à pétrir au moins je gagnerais du temps ;

Mais non le bellâtre, clope au bec, me lança un sourire narquois aux lèvres et passa son chemin. Vraiment les mecs on ne peut pas compter sur eux.   

3 commentaires:

  1. Tout fout le camp, même le Dédé !

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  2. Qu'ils aillent au diable, Gertrude ! Ton pain reste ton meilleur compagnon !

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  3. Courage Gertrude ! Et surtout ne le laisse pas revenir.

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