La femme du boulanger
Gertrude pestait, verte de rage. Depuis une semaine, elle
était seule dans le fournil ; pourtant elle était au four et au moulin.
Paulo, son cher et tendre (enfin tendre c’est vite dit) avait pris la poudre d’escampette
avec la Josy, la vendeuse, enfin vendeuse du genre à faire sauter les
croissants en balançant ses fesses de droite à gauche comme une meule de foin.
Son énergie ne dépassait pas trois sur l’échelle de Richter. Mais que diable
avait-elle trouvé à mon vieux crouton ; il ne donnait plus dans la
jeunesse, la fraicheur l’avait déserté depuis déjà pas mal de temps.
Ah zut, fit Gertrude en ramassant le pain d’enzymes qu’elle venait
de lâcher. Faudra pas s’étonner si la fermentation n’est pas parfaite ;
pas de mie aérée et de croûte bien dorée. Et de surcrît, elle allait devoir refaire
le pâton des pizzas.
Elle fredonna une chanson tandis qu’elle déversait la farine
dans le pétrin. Soudain, elle vit arriver le Dédé, compagnon de la Josy. Il
marchait d’un pas décidé ! Quel fléau ce type, beau garçon mais le crâne
vide. Bon je ne vais quand même pas lui dire que sa Josy s’est barrée, partie à
l’aventure avec mon mec ; il serait bien capable de jouer avec ses muscles
et transformer le magasin en ring de catch. Je vais lui conseiller de mettre sa
force à pétrir au moins je gagnerais du temps ;
Mais non le bellâtre, clope au bec, me lança un sourire
narquois aux lèvres et passa son chemin. Vraiment les mecs on ne peut pas
compter sur eux.
Tout fout le camp, même le Dédé !
RépondreSupprimerQu'ils aillent au diable, Gertrude ! Ton pain reste ton meilleur compagnon !
RépondreSupprimerCourage Gertrude ! Et surtout ne le laisse pas revenir.
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