25 mars 2023

Sujet n°39 - semaine du 25 mars au 1er avril

 Logo, logo ! rallye !

C'est reparti avec les dix termes ci-dessous à glisser dans votre texte !  


 

 

Envoyez votre texte, avec un titre, ici :    miletunesuite@gmail.com 

Un fichier joint type Word facilite la publication , merci !

  • Au plaisir de vous lire, bonne semaine. 

Le chêne et le roseau / Lilousoleil

 

 

Il était une fois un chêne plus que centenaire. Devant lui, au bord d’une rivière, une touffe de roseaux vibrait au moindre zéphyr ou pliait sous l’Aquilon, selon l’humeur du temps. Au beau milieu, un phragmite australis dominait cette troupe et riait à gorge déployée en observant les aléas de la vie de cet arbre. Il chantonnait souvent :

Si six scies scient six citrons, six cent six scies scieront six cent six citrons. 

Et tous les autres applaudissaient.
 
Le chêne, lui portait beau. Solidement enraciné, il n’avait que faire de ce chant qu’il considérait comme une révolte contre le sort réservé aux roseaux. Son tronc sculpté par les intempéries et les
affres des années, était décoré de petits champignons comme des robes de danseuses espagnoles.

Fort et sûr de lui, rien ne pouvait arriver. Inutile de dire qu’il était vexé comme un pou quand il entendait ces ritournelles virelangues de six, scie et citrons.
Mais un jour, des hommes au nombre de six, arrivèrent de la ville. Comme toujours cinq discutaient
paroles et paroles et encore conciliabules et simagrées à n’en plus finir pendant que le sixième un pot de peinture à la main, inscrivait sur le tronc du chêne en chiffres rouge orangé 7 0 6 .
Saligaud ! s’affola le chêne me voilà marqué au fer rouge toutes ses feuilles tremblant d’angoisse. Je vais être coupé, transformé en planches rabotées à la fibre près ; on fabriquera des lits que des
amants fracasseront ou des tables que les convives souilleront à l’envi. Je suis humilié et détruit à jamais. Triste fin programmée pour le 7- 6, soit le 7 juin.
Et c’est alors qu’une mélodie s’éleva. Le phragmite fredonnait :

Si sept scies scient six citrons, sept cent six scies scieront sept cent six citrons donc ton tronc sera scié.

L’ARBRE MAUDIT / Tarval

 

Aujourd’hui, nous allons nous promener dans les bois environnants,

Il fait un temps merveilleux,

Le soleil éclaire les clairières,

Et nous nous sentons bien,

Avec mon groupe d’amis,

Lorsque que l’un d’entre nous fasse une découverte,

Un arbre avec un chiffre en lettre de sang,

Il se met soudain à délirer,

Croyant qu’un démon habite l’arbre,

Et se met à palabrer sur le monde des esprits,

Je lui dis d’arrêter ses simagrées,

Que c’est peut-être un arbre à abattre,

Que les bucherons auront marqué,

Et qu’il y’en a sûrement d’autres arbres comme ça.

Du coup, il se calme mais je le sens mal à l’aise,

Je pense qu’il croit vraiment au monde de l’au-delà,

Et qu’il n’est pas rassuré par ma réponse.

On termine le tour dans les bois et on rentre chez moi,

Je vais faire un barbecue, ça va faire plaisir aux amis,

Et on finit la journée par un bon repas,

Et une bonne anecdote à raconter.

Trees Art / L'Entille

 


Ils sont 7, 7 silhouettes identiques, indifférenciables, interchangeables, prêts à en découdre avec les surfaces devant eux. Une cité, des wagons à l’abandon, un tunnel oublié, un pignon sans opinion… ils transforment tout en toile, en espace d’expression, en galerie d’artistes. Ils ne se prennent pas pour Banksy ni pour JR mais reconnaissent leur filiation.

Eux, ils aiment le tag. Les bombages forts, violents, psychédéliques, sans simagrées, de ceux qui choquent, qu’on aime ou qu’on déteste mais qui ne laissent pas indifférent. Ils aiment l’adrénaline de l’urgence. A tout moment ils peuvent se faire épingler.

Ils arpentent la ville pour découvrir de nouvelles toiles. Lorsque le support est choisi, un thème s’en dégage. Chacun d’entre eux capte l’esprit de leur travail commun afin que personne ne puisse différencier une main d’une autre. Ils sont 7 et ont choisi de ne faire qu’un à travers leur art. Et quand l’un d’eux tague seul, il signe toujours avec ces chiffres : 706, sept sans six.

https://www.netkulture.fr/tag/arbre.

Bombes de couleurs à la main, casquettes vissées sur la tête, combinaisons kakis et passe-montagne relevé jusqu’aux yeux, d’ailleurs seuls les yeux sont visibles, harnais, sangles de rappel ; l’armée des tagueurs  entre en action.

La Forêt / Daniel Bercheux

 


 

 

  6 H du matin – forêt de Bercé

  Deux bûcherons conversent :

   Alors Émile, en forme aujourd'hui ?

   Ah pas du tout, je suis mort, lessivé, hier, on avait la communion de la petite et j'ai picolé sec !

   Tu ne tiens plus le coup mon vieux.

   Tu l'as dit Raymond et dire qu'on a encore 294 chênes à couper.

   Oui,encore du taf en perspective pour les équipes.

   Voilà celui de ce matin, le 706.

   Une belle bête, regarde-moi cette écorce, ce grain, et la langue de bœuf qui s'accroche comme une sangsue.

   Magnifique, un beau tronc bien élancé.

   Il va faire des poutres superbes bien droites, sans nœud.

   Allez, on s'y met.

   Oui attends, je le prends en photo, on n'est pas prêt de voir un si beau spécimen de sitôt !

   Oh arrête un peu tes simagrées, depuis que tu as ton i phone 11, tu n'arrêtes pas de prendre n'importe quoi.

   Eh bien oui car dans un an, c'est la retraite, enfin si la loi de Macron ne passe pas. Et tranquillement devant ma cheminée,  je pourrai commencer mon album photo des plus beaux chênes que nous avons abattu pour la restauration de la charpente de Notre Dame de Paris et je l'intitulerai... Bah devine ?

   Je ne vois pas.

   Eh bien « La Forêt »,

   Ah bon et pourquoi ?

   Parce que c'est ainsi que les compagnons  charpentiers au Moyen-Âge nommaient la charpente de Notre Dame car pour la fabriquer, il a fallu couper 1000 chênes.

   Oui bon, c'est pas le tout, mais on a encore du pain sur la planche... de chêne ! Au bouleau...

 

 

Coupez ! / K

 


 

 

Le facteur freina et descendit de son VTT. 

Il ouvrit sa sacoche.

Lettre recommandée. 

Signature. Ici.

« Cher monsieur (...) 

A compter du 15 mars, le tronc 706 est supprimé;

Veuillez agréer (....)  ».

- Robin, va falloir changer de cabane !