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07 octobre 2023

Logorallye / Lilousoleil


 

 

Un despote en escarpin sur la banquise jouant d’un stradivarius à en perdre haleine, ça n’existe pas. Mais lorsque celui-ci déguste une crème chantilly agrémentée d’un zeste de citron dans la brume et assis tout de bizingois alors là…

Ça n’existe pas non plus ! Ou alors il y a nécessité de consulter en urgence mais ce n’est que mensonge ! Ça n’existe pas plus qu’une fourmi de dix mètres de long.


Les téléfilms sont vraiment de plus en plus nuls / Emma

 




Mimi in Paris, Saison 1, épisode 1

 

Urgence absolue ! dit Joe au téléphone.

Tāmāde ! jura le capitaine Mimi Yu qui avait tendance, quand elle était furieuse, à employer la langue de ses ancêtres pour ne pas choquer Nabuko, le presque persan qui roupillait sur la carpette en rêvant aux civilisations disparues.

Pour une fois qu'on ne lui avait pas sucré ses RTT !

 

En soupirant, elle remit au frais les canapés et les  merveilleux nappés de Chantilly aux zestes de citron vert de chez Vraichon, luxe qu'elle s'autorisait chaque année pour commémorer la naissance de grand Pa Yu, héros de la longue marche, avec son frère Tao Yu (surnommé affectueusement StradivarYu par les musiciens de son groupe tzigane ) . Elle laissa un post it sur la porte pour informer Tao du contretemps.

 

En arrivant devant l'hôtel particulier du 16e, elle siffla : urgence, tu m'étonnes ! Pour être déjà intervenue en ces lieux pour un cambriolage il y a quelques années, elle savait qu'il s'agissait de la demeure de Charles de B, ministre, présentement à Nuuk pour le colloque mondial sur la disparition de la banquise, et plus discrètement l'avènement des radieuses perspectives minières subséquemment ouvertes.

 

Elle trouva ses collègues déjà à l'œuvre au premier étage.

Tania, la très jeune et très blonde épouse du ministre, était en proie à une crise de nerfs, juchée sur des escarpins vertigineux, et sculpturale dans le latex noir.

Le personnage ventripotent menotté sur le lit Louis XV était bien reconnaissable, même sans son uniforme chamarré et sans sa moumoute qui gisait, pitoyable, sur le parquet marqueté. Très mort et très nu, le despote ressemblait à un monstrueux poulet prêt à rôtir.

 

La nuit était bien avancée quand la capitaine Yu reprit son scooter dans la brume. Elle réfléchissait déjà au communiqué de presse possible :

le général K…, président de la T…, en visite diplomatique dans notre pays, a été pris de malaise au cours d'une réception chez Mr et Mme de B.

La belle Tania s'arrangerait avec son vieux mari, elle n'était sans doute pas à un mensonge près.

 

 

Stradivarius contre Louboutin / L'Entille


 


Stradivarius, le chat qui avait élu domicile dans mon jardin puis squatté mon canapé et qui dévalisait régulièrement mon frigo, avait une tendance dominatrice très prononcée avec un zeste de machiavélisme. Un soir où je me préparais pour le concert où j’étais premier violon, il me fit la scène du grand soir. Énamouré comme un arracheur de dent avec une séduction tendance chantilly, il s’oublia dans mes escarpins Louboutin dès que j’eus le dos tourné. Le despote domestique satisfait de sa prestation retourna se lover sur le canapé me laissant dans une brume opaque. Pourtant l’heure tournait et l’urgence toquait à la porte en la personne de mon voisin que j’avais invité au concert. J’enfilai mes ballerines et ouvris la porte. Son regard posé sur mes chaussures me fit penser à la banquise.

- Je pensais que vous alliez porter vos nouvelles Louboutin, me dit-il d’un ton glacial.

- Là, il faut vous adresser à Stradivarius, le maestro du coup tordu.

- Dommage je me faisais une joie de vous accompagner. Mais sans ces escarpins la soirée serait moins belle.

- Vous êtes un fétichiste de la chaussure ?

Je tombai de haut, moi qui croyais que mon charme et mon talent l’avaient fait craquer. Et non ! Ce sont mes pieds.

On est bien peu de chose !

 


LE DESPOTE / Tarval

 




Prenez un zeste de mensonge, de tendance et de chantilly et vous voilà avec un cocktail appelé despote.

Celui-ci aime les femmes qui portent des escarpins et il possède un harem,

Son maître musical possède un stradivarius dont il fait profiter tout le palais.

Par contre, il se moque éperdument de la banquise et de l’urgence de la situation pour la sauver. La brume envahit le palais, l’isolant dans le désert encore un peu, formant une ombre jaunâtre dans cette immensité. Le despote profite de ces instants pour visiter son harem et choisir sa femme pour le soir. Ces femmes sont inquiètes, le despote les traitent mal et elles ont peur.

Malheureusement, elles n’ont pas le choix et doivent subir la loi du despote. Le despote est maître dans  sa demeure.


Les aventures de Géraud LAPORTE / K

 



On connaissait bien Géraud Laporte à Chambly, beaucoup plus qu’à Chantilly.

On le connaissait fort bien. Trop bien. Et ce jour-là, apparemment il y avait urgence.

Personnalité atypique considérée comme troublée, Géraud présentait quelques tendances que nombre d’habitants qualifiaient plus ou moins d’étranges.

C’était bien sûr une question d’appréciation, mais elle alimentait régulièrement les ragots, pardon les conversations, dans les cafés remplis d’habitués assis pratiquant allègrement les « french » cancans.

Tout cela finissait souvent assez tard et se perdait dans une brume alcoolisée entre morale et « qu’en dira-t-on ». Et repartait de plus belle le soir suivant, comme si patauger dans le mensonge passait crème.

Quand le racontar épousait la rumeur avec la bénédiction d’un zeste de commérage (servez frappé), Géraud pouvait s’inquiéter et se serait montré avisé de réfléchir sérieusement à un exil sur la banquise. Ce qu’il n’avait encore point fait. Il ne voulait pas céder à ces despotes.

Combien de temps allait-il tenir ?

C’est alors qu’on le trouva à 13h30 à la mairie dans le hall d’entrée, nu comme un ver, chaussé d’escarpins en train d’essayer de dresser un stradivarius à qui il disait « rapporte » en lui lançant l’archet.



Despote éclairé / Vegas sur Sarthe

 


 

Ce soir-là, accoudé au zinc d'un bar tendance du Quartier Latin, je devisais gravement dans les brumes d'alcool avec un barman désœuvré sur le sujet du despotisme éclairé cher à Voltaire et d'Alembert lorsqu'une petite voix nous interrompit par ces mots : "Despote éclairé c'est un pléonasme !"

Je me retournai pour tancer l'intrus qui se trouva être une intruse : "Pardon ?"

La donzelle – escarpins démesurés, gaulée comme un stradivarius et chevelure à la Bardot montée en Chantilly – répéta distinctement : "Des spots éclairés, c'est drôle non ?"

Visiblement l'intruse ne possédait pas le moindre zeste de culture et sa remarque nous laissa froids comme la banquise.

Le barman ayant tourné les talons, je renvoyai la donzelle à ses blagues foireuses, prétextant une urgence - une thèse à terminer avant samedi pour le média MilEtUne – ce qui était un pur mensonge ; je n'avais aucunement l'intention de traiter le sujet !


TEMPS DE NEIGE / J. Libert

 




 

    Un ciel lourd, gris, ouaté de brume plombe les champs, la plaine, assombrit les immeubles de la ville. À travers cette ambiance métallisée, un zeste de soleil pâle et froid tente de percer et reflète ses rayons glacés à la surface des lacs. Il va neiger.

 

    Les premiers flocons blancs, légers, dispersés se déposent sur le sol bitumé, sur les ardoises des toits, à la pointe des herbes, à l’extrémité des dernières feuilles restées accrochées aux arbres. Ils ressemblent à du sucre glace que l’on aurait saupoudré à la surface d’un gâteau de Noël ; mais, ils ont tendance à fondre très vite. Ils sont bientôt remplacés par des flocons plus nombreux, plus serrés, plus denses qui n’ont pas le temps de se dissoudre. En une heure, on ne reconnaît plus un paysage ordinairement familier. Le blanc immaculé est invité. On marche sur la banquise. Les aspérités ont disparu. Les accidents sont nivelés. Les tracés ne sont plus délimités et les couleurs s’éteignent progressivement. La neige, en despote, a ce pouvoir d’uniformiser indistinctement des images habituellement hétéroclites et de les transformer en un univers mensonger.

 

    Désormais, c’est un arrêt sur image. D’un seul coup, la vie change de rythme, elle se ralentit. Il n’y a plus d’urgence. Le stradivarius des vents amortit le bruit du trafic routier. Le marcheur plonge ses escarpins ou ses bottines dans une chantilly crémeuse et l’enfant lance ses boules de neige en riant aux éclats.

 

    La nuit tombe plus vite encore et, demain matin, les gouttières pleureront leurs stalactites en un goutte à goutte de cristal limpide patient et mesuré.

 




Zig rêve / Fredaine

 


Zig s’était toujours comporté en despote. Depuis son plus âge, alors que ses parents l’incitaient à les suivre sur la banquise pour apprendre à pécher, il avait une tendance marquée à rester là, sans trop s’éloigner de l’igloo familial, rêvant à une toute autre vie. Lorsque ses parents rentraient, épuisés par une longue journée passée à chercher de la nourriture, ils le trouvaient sur le pas de la porte pestant contre eux parce qu’il avait faim et sans un mot de remerciements, il se jetait sur la pêche du jour sans se soucier de leurs besoins à eux.

Comment pouvaient-ils se contenter d’une vie entre brume et banquise à ne manger que du poisson jour après jour ? Lui rêvait de villes bruyantes et animées, de bar à musique où il pourrait déguster un délicieux cocktail recouvert de chantilly et de zestes d’orange, admirant une beauté brune en escarpins chanter de douces mélopées accompagnée d’un stradivarius enjôleur. Ici, son seul loisir était cette unique chaîne de télévision qui lui serinait toute la journée que le monde était à découvrir.

Depuis quelques jours, partir était devenu une urgence. Il sentait bien que le moment était venu, que son moment était venu. Mais comment s’y prendre pour quitter la banquise ? Pour faire comprendre à ses parents que sa vie était ailleurs ? Partir sans prévenir ou chercher un pieux mensonge pour qu’ils acceptent de lui donner un petit pécule pour voyager ?


Flûte alors ! / Jill Bill

 




Flûte alors !

 

 

  Quoi, un zeste de despote en vous...

Un gros oui, ma foi !

 

Marre de l'école de musique, de vous,

Du Stradivarius,

Je préfère encore m'exiler sur la banquise,

Même en escarpin !!

 

Non je ne viendrai pas ce jour en cours,

J'ai une urgence...

 

Laquelle, ça me regarde !!

Pensez mensonge, je m'en moque...

 

Ce samedi je m'essaye à la gaufre chantilly

Je pisse dans votre violon !!

 

Que la brume d'automne vous mange tout cru,

Cher professeur autoritaire...

 

Je vais m'inscrire au meilleur pâtissier, c'est tendance,

Et ne me cassez pas les z'oreilles,

Je ne suis pas faite pour la musique...


30 septembre 2023

Sujet n°61 / Semaine du 30 septembre au 7 octobre

L'image : 


Une pause dans les propositions envoyées entre le 3 et le 10 juin dernier. 
Nous retrouvons cette semaine le logo-rallye avec ses 10 mots obligatoires ! 
Retour des thèmes envoyés en juin dès la semaine prochaine. 
  • Les textes, avec titre et signature, sont à envoyer à notre adresse . 

miletunesuite@gmail.com

Un fichier joint type Word facilite la publication.

  

  • Au plaisir de vous lire, bonne semaine,  merci.