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30 novembre 2024

Sujet n°116 - semaine du 30 novembre au 7 décembre

 








Bulles / L'Entille

 




La pluie nocturne a laissé ses perles d’eau sur les larges feuilles des capucines.

J’aurais voulu laisser la trace de ces diamants dans un dessin.

Mais quel crayon me donnera le talent de les reproduire fidèlement ?

Et elles disparaissent, telles des bulles de savon, sous l’effet du vent.

L’école des artistes / Cathy

 





Tous les matins, je partais à l’école avec ma boîte à crayons.

J’en étais si fier de cette petite boîte en bois couleur caramel, elle représentait tant de choses à mes yeux. Mon père me l’avait offerte pour mon anniversaire.

Quand je partais à l’école, j’avais toujours peur qu’on me la casse et pour cause, Gino et sa bande m’attendaient et me faisaient la misère depuis près de cinq mois.

Ils prenaient mes crayons de couleur les éparpillaient un à un, un peu partout dans la cour et par la suite ils jetèrent mon cartable, toutes mes affaires jonchaient le sol.

Un soir je demandai à mon père d’affiner mes crayons de couleur sous prétexte d’être dans l’inquiétude que la mine se casse et fasse des grosses traces sur mon dessin.

Sans un mot car il était peu bavard, il se mit à l’ouvrage couteau en main et affina les pointes avec soin et je partis tout content serrant fort ma boîte à crayon dans les mains.

 

Comme à l’accoutumée, je vis au loin la bande de Gino comploter et rigoler devant le portail.

Je me cachai et pris un crayon, le bleu, comme la couleur du ciel et le lançai en direction de sa bande.

Il tomba au sol tel une brindille.

Ils se rapprochèrent de moi mais sans me voir derrière la haie.

Je pris mon deuxième crayon, le rouge celui que j’affectionne tout particulièrement.

Je trouve sa couleur belle comme le sang.

J’attendis qu’ils se rapprochent encore, encore, et là lui plantai dans les fesses si fort que le bruit de l’impact était comme le bruit d’un ballon qui explose, poc !

Je sortis de ma cachette et brandis mes crayons tel un guerrier prêt à combattre n’ayant ni peur de la honte ni peur de la mort.

Je vis partir toute la bande en courant dont un avec les fesses toutes rouges de sang.

Aujourd’hui encore, je m’en souviens assis en tailleur au grenier de ma maison, mon regard posé sur cette boite ouverte remplie de crayons de couleurs parsemée d’hémoglobine.

Que d’émotion devant mon premier chef d’œuvre.

 

LES MOTS DES COULEURS / Galet


 

La femme lui a ouvert la porte, et l’autre lui a lâché la main en disant : « Vous savez, il ne parle pas ». Le petit a fait le tour de la pièce, a effleuré du bout des doigts un ours en peluche dans la caisse de jouets, sans un regard pour le ballon ou les petites voitures, et il s’est arrêté devant la petite table sur laquelle il y avait une grande boîte de crayons de couleurs et des feuilles de papier blanc. Il a levé les yeux vers la femme, elle lui a fait un ample signe du bras avec un sourire, et il s’est assis.

Il a choisi minutieusement quelques crayons et a fait un cercle marron tout en haut à gauche de la feuille, qu’il a complété de traits un peu tremblés. Un personnage prenait vie. Il lui a donné de longs cheveux bleus, deux gros points verts pour les yeux et un trait rouge épais pour la bouche. Une sorte de gros tourbillon violet a habillé le corps et une fleur orange est apparue dans la griffe d’une main.

Dans le coin en bas à droite, il a jeté avec rage des tas de ronds noirs qui s’empilaient, se chevauchaient, d’où pointaient de longs traits marrons. Puis il avait gribouillé le tout jusqu’à ne presque plus voir le dessin, et dans l’espace vide de la page il a crayonné de ses doigts crispés de grands lacets rouges zébrés d’éclairs noirs. Alors il a posé les crayons, ses mains tremblaient et son front était couvert d’une fine sueur.

« Tu as fini ? » a demandé la femme accroupie près de lui. Il a hoché la tête en lui tendant le papier qu’elle a longuement regardé avant de remarquer : « Pourquoi tu n’as pas pris un crayon jaune ? Tu aurais pu faire un beau soleil… ». « Plus soleil » a répondu l’enfant. Elle a reposé la feuille sur la table et a désigné le premier dessin du bout du doigt en regardant gravement le gamin. Il a soufflé « Mama ». Sans quitter le petit du regard elle a glissé son doigt jusqu’au coin opposé. « Et ça ? ». Alors il a crié : « Soldats !.. Eux tuer Mama, eux tuer tous ! » Il a craché sa douleur avant de s’effondrer en pleurs. Comme elle le prend dans ses bras pour le consoler, il murmure à son oreille entre deux hoquets : « Toi brûler crayons, mauvaises couleurs… ».

CRAYONS DE COULEUR / J.Libert

  

  



À la vue de ces bons gros crayons de couleur à la pointe savamment taillée à la main avec une lame superbement aiguisée, Jeannette est songeuse. Quel enfant n’a jamais représenté sa famille sur une page de cahier d’écolier : son père, sa mère, ses frères ou sœurs, son chien ou son chat, avec, en prime, un soleil comme un ballon éclatant dans le coin de la feuille ? Crayons de couleur à l’appui, il s’est appliqué dans la recherche des couleurs pour caractériser chacun, surtout pour respecter, avec plus ou moins de dextérité, les contours de son œuvre.
 
    Quelques années plus tard, il a contemplé, avec un certain attendrissement, ses premiers dessins offerts à l’occasion d’une fête ou d’un anniversaire.
 
    Et bien, Jeannette, elle, ne se souvient pas du tout de ces premiers essais en dessin. Il est vrai qu’elle n’a jamais fait de maternelle. Elle est tout de suite entrée à « la grande école ». Là, c’était sérieux ; on commençait par une série de bâtons, les plus verticaux possible, avec un crayon d’ardoise qui se cassait au moindre appui malencontreux.
 
    C’est de ce complexe dont souffre,encore aujourd’hui, Jeannette ; ne savoir ni dessiner, ni peindre, tout au plus, décalquer. Elle le vit comme un véritable handicap.
 
Dernièrement, une amie lui a montré des dessins, au crayon, en noir et blanc, réalisés par son mari. Depuis, Jeannette en rêve ; elle qui n’a jamais su tenir un crayon, surmontera t-elle son complexe pour apprendre à dessiner ?
 
 

Palette / K

 



Terre bleue

Eluard orange

Clôture ocre  

Muret anthracite

Jardin Véronèse

Arbre émeraude

Herbe amande

Fleur corail

Champ grège

Colline blonde

Chemin vanille

Quai sable

Grève mandarine

Ballon rouge

Désert blanc

Nuage indigo

Ciel abricot

Soleil écarlate

Blés roses

Epis cuivre

Alpha Rimbaud

Voyelles Arc-en-ciel  

Tango vermillon

Omega violet  

Lune paille  

Tournesol or

Van Gogh jaune

Pré vert


SYMPHONIQUE DE COULEURS / Marie Sylvie





Une pile de crayons,  vibrant de mille ton,
En une symphonie de couleurs, ils s'alignent 
Comme des ballons flottants, légers, sans failles 
Dans l'air d'un matin clair où les rêves tourbillonnent. 

Cinq en bas, bien ancrés dans la terre 
Comme les racines fortes d'un arbre centenaire. 
Quatre au-dessus,  touchant le ciel bleu, 
Des flèches de lumière perçant les cieux. 

Chaque crayon,  un monde, un horizon,
Une histoire d'espoir,  une chanson. 
Le ballon, rouge éclatant dans l'azur, 
Un symbole de liberté, pur. 

Ces crayons, porteurs de songes et de vies,
Dessinent des étoiles,  des vagues infinies. 
Le ballon s'élève, emportant les souhaits 
Des enfants qui rêvent, des adultes jamais en paix .

Et dans cette image simple, si belle, 
Se cache un univers, une ritournelle. 
Les crayons, les ballons, tous ces symboles, 
Un rappel que l'art est une force, une boussole. 
 

La demande / Jill Bill

 



Dessine-moi un mouton... te plaît... !

Ecoute, mon p'tit prince
Si tu allais jouer au ballon...

Non, dessine-moi un mouton... te plaît... !

Bon, tu le veux de quelle couleur... !?

Bleu comme le ciel
Ou alors, rouge, comme un...
Nez de clown !!

Je le veux dans un pré, vert
Avec une fleur mauve, orange...
Un arbre, marron,
Une maison, avec une barrière...
Une cheminée... !!

C'est pour envoyer au Père-Noël
Mère-grand....

Bien, mon p'tit Chaperon bleu marine....