Le départ
Ça y est, elle l’avait fait et la dernière page noircie, il
était temps de refermer ce cahier que sans doute elle ne rouvrirait jamais. Il
lui avait été nécessaire de tout déposer sur le papier pour pouvoir,
maintenant, avancer. Improviserait-elle une nouvelle vie ? Peut-on
vraiment d’un geste, tout effacer et tout recommencer ? Non, elle
n’oublierait rien, ne repartirait pas à zéro, elle continuerait mais autrement.
Elle n’était plus depuis longtemps cette petite fille au
regard noir, indomptable mais si fragile. Son chat, compagnon de la première
heure, son alter ego, était parti depuis bien longtemps. C’est à lui qu’elle
confiait tout. Le cahier l’avait remplacé dans ce rôle de confident. C’est là
qu’elle avait noté ces impressions de voyage que ce soit à travers le monde ou
les allées d’un musée, toujours accompagnée de son père.
Aujourd’hui, bac en poche, elle quittait la maison familiale,
toute seule, bien décidée à croquer la vie. Elle avait été accepté dans l’école
d’art dont elle rêvait depuis si longtemps et elle comptait bien faire honneur
à son illustre grand-mère, Giula Grapino, qui lui avait appris le plaisir de
créer.
Une page se tourne, un chapitre s'achève mais néanmoins, le roman continue. Lorsque les mots déposés offrent une sortie à ce que l'on croyait sans issue, l'écriture a cette puissance. Texte plein d'espérance!
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