06 septembre 2025

L' ÉCHO DES CŒURS DE PIERRE / Marie Sylvie

 



L' ÉCHO DES CŒURS DE PIERRE


Un Moaï de l'île de Pâques se dresse mais le sien n'est fait que de silence. Un cœur de pierre qui verrouille l'air et les mots, laissant l'âme captive de Sophie dans une cellule sans lumière. Elle est le tableau de cette femme en rouge dont le visage ne se voit plus, dont la douleur est une couleur sans nom, peinte sur une toile d'oubli et de peur.

Mais le cerveau, lui, est un refuge. Un penseur de marbre qui ne cesse d'interroger les murs, à l'affût de la moindre fissure. Chaque objet devient un murmure : Un vase, trace de passage éphémère de Sophie. Une guerrière de fer, armée de rouille et d'éclats de lumière pour témoigner de son courage. 

Il faut  *improviser pour que la vie, même blessée, puisse s'exprimer. Transformer la serviette jaune en soleil de détresse, en un signe d'une rançon pour sa propre liberté. La petite médaille, elle, vibre contre la peau de Sophie comme un pouls de terreur. 

Ce message, c'est sa bouteille à la mer. Une composition de désespoir jetée dans l'océan de l'indifférence, un dernier appel à l'aide pour quiconque pourrait le trouver et le déchiffrer. 

Et dans cette prison de silence, une ombre s'agite, un chat. Est-ce le sien, un dernier souvenir de douceur ?
Ou est-ce le symbole d'une panthère noire, d'un espoir qui rôde ? C'est le message chuchoté dans un monde de bruit, le dernier cri du cœur de Sophie qui refuse de se taire.

                Parfois, le plus grand des cris de détresse est une symphonie silencieuse, composée de fragments d'espoir, pour être entendue par ceux qui savent regarder au-delà du visible.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire