Et puis un beau jour, elle
n'était plus là.
"un beau jour", locution adverbiale d'origine inconnue, signifiant l'incertitude de la date évoquée.
Dès lors pourquoi préciser "beau"
alors que, statistiquement pour la météo, et très probablement pour chaque
histoire qui commence ainsi, ce jour-là n'était pas spécialement "beau" ?
Un beau jour, donc, sans doute même
un beau matin, elle n'était plus là. Je l'ai senti tout de suite, elle ne s'était
même pas donné la peine de fermer la porte.
Après ces années de bonheur, de
nuits fiévreuses, de peine et de douleur aussi, elle était partie !
Elle n'avait rien emporté ; même
notre boîte à trésors était toujours sur le bureau, menus objets glanés dans nos
voyages, comme font les enfants, un galet, une perle, tickets divers, pubs pour
des hôtels exotiques, et des photos en pagaille, elle était si romanesque ! toutes
sortes de clichés : paysages d'automne où promener en alexandrins des amours
défuntes, chutes d'eau furieuses, fumerie d'opium en sépia, "roads again" au milieu de rien, un
plan rapproché du torse d'un pêcheur de
perles sur lequel scintillent des gouttes d'eau… Un pêcheur de perles ? aucun
souvenir de ce souvenir là !
Sur l'écran désolé, que des
fichiers vides aux titres qui me narguent "le
roman d'un tricheur", "mémoires d'un imposteur ", "confidences
d'un illusionniste" …
Elle a foutu le camp depuis si
longtemps, mon inspiration….
le blog d'Emma