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28 juin 2025

LE CHÂTEAU D’ÉILEAN DONAN / François

 



LE CHÂTEAU D’ÉILEAN DONAN


Là-bas, tout au fond de l'Écosse,

Il y a le château d'ÉILEAN DONAN

Bien planté sur une bosse.

En le visitant en été, il est avenant.

 

Imagine- le émergé dans les brumes,

En hiver, au milieu de ce lac,

Au cours des très longues nuits sous la sombre lune.

Toi qui aimes le soleil, tu auras le moral en vrac !

 

Comme tous les châteaux forts, là-bas,

Il est des fantômes qui traversent les murs,

Lovés dans des funéraires draps.

Tu trembles déjà, j'en suis sûr !

 

Mais si tu veux le visiter, va quand les jours sont longs.

Surtout ne te perds pas par caprice,

Ne t'égare pas dans un cul-de-basse-fosse,

Tu pourrais courir au supplice.

 

Tu risquerais d'avoir vite le bourdon.

Et garder un très mauvais souvenir de l'Écosse.

 

Le lieu sécurisé / Pierre Lpc

 



Le lieu sécurisé :

En période de grande tempête, avoir son lieu de repli

Est essentiel, vital, c'est, pour être serein, un prérequis.


En règle générale, l'endroit est isolé de tout

Bien souvent on choisit une île, une crique.

Fermez les yeux, invoquez une chaleur réconfortante

Voyez ce qui s'imprime en vous.

Si un affaissement se fait ressentir, physique

C'est que votre forteresse vous est apparue, émergente.


Une mer calme, une masse rocheuse, puis votre domaine.

Chaque fois que vous êtes pris dans une houle extérieure

N'oubliez pas le silence que vous pouvez invoquer à l'intérieur.


Cette pratique demande beaucoup de travail

Parfois impossible, quand il n'y a rien qui vaille.

Échouez autant que vous le souhaitez

Rien ne presse, le temps fera son office.

Le caprice de Marianne /An'Maï

 



Le caprice de Marianne


-Marianne, cesse tes caprices, on n'a pas les moyens!

-Ce n'est pas un caprice , ce château sera mien !

-Tu as vu cette bâtisse, imagine l'entretien !

-Que toi tu ne puisses, je comprends Adrien !

Au diable l'avarice !  A faire, tu n'auras rien !

J'engagerai Patrice pour les travaux et le jardin,

-Tes rêves sont factices ! Prends garde aux lendemains !

Tu as beau être actrice , dis toi que tout  a une fin !

Quant à ton cher Patrice, c'est un triste vaurien !

D'après son amie Béatrice, Il a un poil dans la main ! 

-Je sais qu'il te hérisse mais c'est mon cousin

Le fils de tante Alice et de tonton Lucien

Gentils et sans malice, ce sont des gens de bien !

- Oui, mais lui, c'est le vice, l'alcool, les larcins...

-Tu es de la police ? Non ! Alors ne lâche pas les chiens !

Tout le monde n'est pas lisse comme toi, Adrien !

-Bon ! Signons l'armistice jusqu'à demain matin !

Faut que je réfléchisse  si devenir chatelain

De ton foutu caprice, finalement me convient !

En attendant, tentatrice, à table, moi j'ai faim !

-Tu veux l'aile ou la cuisse de ce poulet de grain ?



LA DOUCE CAMILLE / J.Libert

 



    On aurait pu croire qu’elle était inhabitée, laissée à l’abandon, livrée  au caprice des éléments marins, tant son aspect était austère.
     Pourtant, cette forteresse s’animait, le soir, après que les dernières lueurs du soleil se soient éteintes dans la mer.
    Les ombres de ses anciens occupants ressurgissaient alors, revivaient indéfiniment la même histoire.
    Un très riche Seigneur avait fait construire cette bâtisse sur un promontoire rocheux, loin de l’agitation du monde. Il avait emmené avec lui, la jeune, douce et belle Camille dont il était tombé éperdument amoureux. Elle lui avait prodigué des premiers soins, suite à une chute de cheval dans la forêt de Sainte Radegonde.
    Pendant plusieurs années, ils vécurent un bonheur sans faille, servis par un personnel répondant à leurs moindres désirs.
    Mais, un jour d’hiver, un violent incendie ravagea une aile de la forteresse. On ne sut jamais quelle en avait été la cause. La douce Camille fut déclarée morte dans les flammes. Personne ne la revit jamais vivante.
    Défigurée, méconnaissable, le Seigneur la tenait cloîtrée, à l’autre extrémité de la forteresse, ne lui rendant visite qu’à la nuit tombée.
    Un matin de grande marée, on retrouva son corps, au bas d’une falaise. Elle s’était jetée par la fenêtre de la tour.
    Le Seigneur mourut quelques mois plus tard,  dans une terrible agonie. Pour le punir d’avoir caché, séquestré sa douce, on le lança  à la mer, tout habillé de noir, sans plus d’égards.
    Il arrive encore, que les rayons du soleil couchant éclairent la façade de la tour où était enfermée Camille et l’on croit l’apercevoir derrière la fenêtre sous son voile de blanche dentelle.

LE MANOIR DES REFLETS TROMPEURS / Marie Sylvie

 






Les douves du manoir étaient d'un calme presque cynique. Le reflet de l'édifice dans l'eau semblait dire la vérité mais quelque chose en lui tremblait comme une image refusant de s'avouer mensongère. C'est là que tout avait commencé, deux ans après le décès de ma mère, et plus de trente ans après ma fuite de cette famille morcelée par les secrets. 

Je m'appelais Sylvie, et j'étais, à ce que l'on disait, le seule héritière légitime, avec Samuel le jumeau de feu Stéphane. Mais à mesure que les convocations arrivaient, des fantômes du passé se présentèrent bien vivant, bien fringants ... trop .

D'abord Véronique, dont j'avais vu l'effondrement sanglants sous les coups de fusil de notre père. Elle réapparut sans une cicatrice. Sa voix était la même, mais son regard ... trop sûr, trop bien rôdé. Puis Stéphane lui-même,  prétendument décédé dans un accident de poids lourds à la frontière Slovène, fit irruption, barbe taillée, sourire nerveux, et accompagné de documents officiels curieusement récents.
Ils parlaient tous de coïncidences, de rémissions miraculeuses, de fugues qui avaient durées des décennies. Mais moi, j'entendais le mot Caprice résonner dans ma tête comme le code d'un complot ourdi dans l'ombre. Caprice d'un clan désuni où plus personne ne connaissait le visage de l'autre, où les souvenirs étaient des puzzles sans bords ni modèle.

Samuel lui-même, le plus loyal autrefois, semblait troublé. 《 Et si ce n'était pas notre sœur ?》 m'avait-il glissé un soir après avoir surpris une conversation téléphonique de " Véronique " dans une langue qu'il ne connaissait pas. Le doute une fois semé grandit comme un lierre sur la pierre froide de la vérité. 

Je commençai à enquêter. Vieilles photos, empreintes,  lettres, certificats ... Rien ne collait tout à fait. Les " revenants " savaient ce qu'il fallait dire. Ils récitaient l'histoire familiale comme une pièce apprise, là où seuls les vrais meurtris savent improviser avec le chaos. 

Et alors, dans une trappe cachée sous les escaliers nord du manoir, je tombai sur une malle. Elle contenait les carnets de Carole, les vrais. Ceux qui racontaient nos pactes, nos douleurs, nos rires enfouis. Je les connaissais pour les avoir lus bien avant. Mais surtout, au fond de cette malle : un passeport étranger, avec la photographie d'un homme  ... celui qui se faisait passer pour Stéphane. 

Ce n'était plus une histoire d'héritage.

C'était un théâtre d'ombres où l'identité se vendait, se volait, se maquillait pour détourner la dernière chose qui me restait : mon passé. 

 

Un projet en projet / Jill Bill

 



Un projet en projet

Entre caprice et........folie......

Tu veux jouer à la maison d'hôtes
Avec, cette ruine écossaise....

Oui, je sais, c'est TON héritage !!

Cette bâtisse moyenâgeuse
Au milieu de nulle part
C'est pas le Mont Saint-Michel.....
C'est Notre Dame des courants d'air !

Pour l'heure à part les mouettes et.........
Sauf, si ont le dit hanté, là.........
Sans rien y toucher ;
Touristes en mal de sensations fortes
Prenez vos billets......
Enfin donnez les vôtres !!

On prétendra que le Nessie y rôde
A marée haute, foi de vendeurs d'illusions !!

Aah Aah Aah Aah Aah....
Qu'est-ce que c'est....... !?
Mon oncle Macintosh !!!
Mais, mais il est mort......
Ben oui, on y gagnera en figurants !!!!!!

Une rencontre / Fredaine

 




Pourtant Margaux m’avait prévenue. « Si tu y vas, père le saura sois-en certaine. Et que crois-tu qu’il fera ? » Mais, comme toujours, je n’avais rien voulu entendre. Certains diront que c’était un caprice de plus, mais il fallait que je tente l’aventure. Je l’avais aperçu quelques jours plus tôt pour la première fois à l’orée du petit bois, il était si beau, si fier et ses yeux ... Dès le premier regard échangé, j’avais su que nous étions destinés l’un à l’autre. Depuis le temps que j’attendais, que j’espérais, une telle rencontre ne pouvait être le fruit du hasard.

Bien sûr, je n’en avais touché mot à personne excepté Margaux. Je savais qu’elle tiendrait sa langue et puis, elle savait le feu qui brûlait en moi, cette folle envie d’amour. Je l’avais revu à plusieurs reprises, toujours à la même heure, au même endroit ; aucune parole n’avait été prononcée, nous nous étions frôlés, juste frôlés. Je savais qu’il serait là. J’avais tout préparé, épié les mouvements et habitudes de chacun afin d’être certaine de n’être point repérée en me faufilant hors des murs.

Lorsque le soir est venu, j’ai attendu que chacun se soit retiré dans sa chambre et je me suis glissée dehors, un châle bien chaud sur les épaules. Je suis sortie par les cuisines car la lourde porte d’entrée du château était trop bruyante et je n’étais pas certaine de pouvoir l’ouvrir. Je me suis glissée jusqu’au petit bois, il était là, il m’attendait. Il s’est approché, m’a effleurée. Que ce contact était doux. Je l’ai pris dans mes bras, nous enroulant tous deux dans mon châle.

C’est alors que père est arrivé... « Dis-moi jeune fille, penses-tu qu’il soit sérieux pour une demoiselle de se trouver seule dehors la nuit ? N’as-tu pas conscience des dangers ? » Son ton n’était pas vraiment hostile mais je n’étais pas rassurée. « J’ai pourtant toujours été clair je pense sur le fait qu’il n’y aurait pas d’animaux dans ce château !  Qui va s’en occuper ? Le soigner, le nourrir ? »

Je connaissais bien père. Quoi qu’en pense Margaux, c’était un cœur tendre et mon regard larmoyant de fillette de huit ans serrant dans ses bras un adorable chaton a fait son œuvre.


La Légende de la gente dame Lilou de Soleil / Ghislaine

 



La Légende de la gente dame Lilou de Soleil

Il y a plus de cinq siècles, le château que l’on voit aujourd’hui se dresser au bord des eaux était le lieu d’un mystère que les anciens appellent encore le caprice de la Dame des Brumes.

On raconte qu'une noble dame, Lilou du Soleil veuve trop jeune et héritière d’un immense domaine, vivait recluse dans ce château. Belle, fière, elle repoussait tous les prétendants, affirmant que l’amour n’était qu’un caprice des hommes, incapable de résister au poids des ans. Que les hommes avaient tous leur crise de la quarantaine.

Mais un soir, un étranger franchit le pont de pierre, et se présenta comme le Seigneur des Marées. Elle le reçut pas politesse, lui offrit le gîte et le couvert le temps qu'il se repose et reprenne ses chemins.
Le beau voyageur se permit de lui suggérer une offre ;
s’il parvenait à faire naître en elle l’amour véritable; elle devrait lui donner son château. Sinon, il disparaîtrait à jamais de sa vie.

Gente Dame Lilou de Soleil, amusée par ce défi, accepta par caprice. Mais chaque nuit passée avec l’inconnu éveilla en elle ce qu’elle avait juré de mépriser. Le dernier soir venu, elle lui déclara son amour.

Mais le Seigneur des Marées, qui n’était autre qu’un esprit ancien, gardien des eaux, puni jadis pour avoir aimé une mortelle. Ayant gagné le pari, il disparut avec le château lui-même, englouti sous les eaux pendant des centaines d'années.

Chaque siècle, au même jour et à la même heure, le château réapparaît dans les brumes, intact, comme suspendu entre deux mondes. Les anciens disent que ceux qui entendent la voix de la dame, murmurée par le vent, tomberont amoureux à leur tour, sans retour possible, victimes du caprice éternel de l’amour.