21 octobre 2024

Sujet 111 - les participants

 


Remake par Jill Bill

Ego vs Nemo par Galet 

Existentiel par L'Entille 

Au delà de l'horizon par J.Libert 



19 octobre 2024

Sujet n°111 - semaine du 19 au 26 octobre

 




Vous avez un message / L'Entille


 


J’ai cru tomber de ma chaise, façon de parler. Un éléphant dans le salon ! Il y a quelque chose que je n’ai pas compris ?
C’est quoi le sujet sous le tapis ? Parce que faut bien l’admettre, à force de l’entendre à l’envie, ça finit par s’implanter dans le cerveau bien malgré soi. On se dit qu’on restera vigilant, qu’aucune influence ne viendra polluer nos pensées. Et pourtant, on rentre dans le moule à son corps impuissant. Donc, que devais-je comprendre à ce message ?
Ma femme, tout sourire, m’accueille avec la bouche en cœur, ça n’augure rien de bon. Après un baiser appuyé et les politesses d’usage, je me dois de poser la question qui va faire mouche.
- Magnifique ce tableau, je commence. Il va parfaitement à cet endroit.
- Tu trouves aussi. Je l’ai acheté à la salle des ventes. Quand je l’ai vu, j’ai tout de suite pensé à toi.
- Un éléphant te fait penser à moi ! je demande innocemment, et que dois-je comprendre ?
- Oh, juste un détail dont nous ne parlons jamais.
- Ah ! Et quel est ce détail ?
- Ta participation à la charge mentale de la maison.
- C’est à dire, la cuisine, le ménage, le linge ?
- Oui, évidemment et les courses aussi et les devoirs des enfants, rajoute ma femme sans se départir de son sourire.
- Alors que je t’explique. Le ménage, tu as toujours eu à redire sur ma manière de passer l’aspirateur ; les courses, je n’achète jamais les bons produits ; la vaisselle, je ne la range pas où il faut ; le linge, il n’est pas plié comme tu le veux ; la cuisine, toi tu mettrais plus de ci, moins de ça.
- Ok, dit-elle les lèvres pincées sans montrer le moindre signe d'accord.
- Alors je veux bien m’y mettre mais tu ne fais plus aucune réflexion. À la première, je te retourne au bureau jusqu’à 20h. Et le week-end j’irai faire du sport. Maintenant, tu peux mettre cet éléphant à vendre sur le bon coin, j’ai compris le message.
 

Comme un éléphant... / La Licorne

 




Superbe, ce local ! Carrelage stylé,

moulures sur les portes et les plafonds...

Bien placé, en plus.

En plein centre-ville.

Allez, je l'achète.

Ce sera parfait pour y vendre

mes peintures sur porcelaine.

Pour habiller le mur en face de la porte,

j'ai peint un éléphant.

(je vous laisse deviner pourquoi)

Grandeur nature, l'éléphant.

Et gris, comme tous les éléphants...

ou comme tous les chats, la nuit.

Mais gris sur gris,

c'est pas joli, joli.

Et sans originalité,

“dans le moule”.

Alors, j'ai repris mes pinceaux

et j'ai mis un peu de couleur

dans tout ce gris.

C'est mieux, non ?

Ou je me trompe ?

:-)

.


Introduction à la belle famille / Larose

 



Humblement il s’était présenté

Dans la famille de sa bien-aimée

Dans la poitrine son cœur qui battait

A tout rompre car oui il se sentait

Comme l’éléphant dans un magasin 

De porcelaine. Il n’était pas mondain

Sa belle ne l’avait point prévenu

D’une famille riche, quelle déconvenue !

L’amour est aveugle ne dit-on pas ?

Et les apparences souvent trompeuses

Il devrait avancer pas à pas

Dans ce monde, car son âme est rêveuse

Mais le marbre est glacé et pour lui

Impossible de rentrer dans le moule 

Alors pour leur mariage pas de foule

Indésirable. Si la lune luit

Ils partiront faire leur vie à deux

Construiront un nid rien que pour eux

En attendant le fruit de l’amour

Est-ce que tu m’aimeras pour toujours ?


NEWS / Galet

 


De notre correspondant régional à AGRA :

Nous publions aujourd’hui une photo, prise dans une petite ville à l’est de Mathura, que nous a fait parvenir un touriste qui assistait, avec sa compagne, aux festivités de la Holi*. Ce qui sera pour lui, sans doute, un beau cliché à encadrer, a failli être le témoignage d’un drame. 

En effet, samedi dernier, alors que la foule envahissait les rues et les places, et que les poudres volaient de tous côtés, transformant chacun en pantin gesticulant aux multiples couleurs, un jeune éléphant, probablement effrayé par les cris et la musique assourdissante, a brusquement rompu ses attaches et s’est précipité hors de l’enclos où il était parqué avec quelques autres. Il s’est alors engagé, dans un trot soutenu, au milieu des habitants complètement affolés et fuyant de toutes parts, bousculant sur son passage les étals des échoppes, renversant et brisant des jarres de thandai,piétinant des moules pleins de délicieuses pâtisseries.

La police locale, passablement débordée, a reçu l’aide de quelques hommes courageux qui ont finalement réussi à guider l’animal, couvert de pigments multicolores, vers un cul-de-sac où son propriétaire a pu le calmer et le ramener avec ses congénères. 

Donc plus de peur – et de dégâts – que de mal. Gageons que cette Holi restera mémorable.*



* https://fr.wikipedia.org/wiki/Holi

LE VOYAGE DES ÉLÉPHANTS / J.Libert

 



    L’œil de Pablo, photographe animalier, observe la photo de l’éléphant aux couleurs chatoyantes qui trône sur le mur de son salon. Elle lui rappelle ce qu’il distinguait, il y a encore quelques semaines, à travers la lunette de son objectif, là bas, sur les dunes de sable cuivré Africaines.
 
    On était à l’heure de la sieste. Tous les animaux sauvages dormaient, épuisés de chaleur. Dans l’air  épais et brûlant, aucun oiseau ne trouait l’espace de peur de flamber en plein vol.
 
    Mais, tandis que la vie se retirait sur les crêtes rougeoyantes,les éléphants, regroupés en nombre important, dessinaient une immense tache noire dont les contours se formaient et se déformaient imperceptiblement au gré de leurs avancées.
 
    Lents et pacifiques, massifs, puissants, ils creusaient, derrière eux, un sillon sablonneux effacé par le moule de leurs pieds larges et lourds.
 
    Pablo regardait à travers sa lunette, tout au loin, à l’horizon, évoluer cette ligne sombre et il put bientôt distinguer toute la hiérarchie des pachydermes. Tous ne progressaient pas au même rythme. Souvent, les éléphanteaux se perdaient entre les pattes de leurs aînés ou s’attardaient un peu trop longtemps près des arbrisseaux plein de senteurs nouvelles au risque de devenir la proie facile de félins chasseurs en quête de nourriture.
 
    À cette heure, ils avaient soif et se dirigeaient de concert vers le fleuve.Avec leur longue trompe souple, les éléphants aspiraient l’eau et la rejetaient en jet puissant sur leur dos poussiéreux. Leurs petits yeux s’animaient, surveillant les alentours, protégés par leurs larges oreilles en éventail. La toilette terminée, certains en barrissaient d’aise.
 
    Puis, infatigables, ils reprenaient leur marche, en file indienne, vers leur pays natal, là où les attendaient des forêts de fruits mûrs et les eaux fraîches des glaciers.
 
   Et tandis que l’imposant troupeau se noyait à l’horizon, les dunes de sable flamboyaient au soleil couchant.
 

Erreur / K


 


L'éléphant déboula energumène

dans le magasin de porcelaine, 

il ne  s'aperçut de son erreur 

qu'un peu plus tard, une heure, 

sans doute un problème de mémoire, 

confronté au miroir, 

c'était pas sec, on voudrait vous ivoire

et c'était une galerie d'art contemporain, 

on aspergeait des moules marinières 

à l'acrylique

sous les vivats de la critique.

Ap'art / Jill Bill

 




Assurément, il n'entre pas dans le moule

Celui des éléphants gris,

Voire, rose... à l'occasion !


Pachy a le derme multicolore

Défense d'y voir une malédiction

Non, son cornac est un artiste

Un artiste peintre... Me trompe-je... !?


Je vais faire l'éléphant blanc

Et acheter son tableau;

Même si on pense, dépense inutile...

Comme ma collection de pantalons pat' d'élph...


J'ai une mémoire d'éléphant

Je retiens les critiques, aussi !!

13 octobre 2024

Sujet 110 / Les participants

 



Ap'art par Jill Bill

Erreur par K

Le voyage des éléphants par J.Libert

News par Galet

Introduction à la belle famille par Larose

Comme un éléphant par La Licorne

Vous avez un message par L'Entille