30 décembre 2023

Sujet n° 74 / Semaine du 30 décembre 2023 au 6 janvier 2024

 L'image 



Le mot facultatif   voeu(x)

 

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PASSEZ AU MIEUX D'EXCELLENTES FETES. 

AMITIES.

RALLYE des MOTS / Tarval



Dans le train qui me ramenait à Paris, ma mémoire faisait défiler ce paradis rose que je venais de quitter. 

J’avais été considéré comme un héros après avoir sauvé de la noyade un étranger, peut-être un Ukrainien.

Quand je suis arrivé à la gare du Nord à Paris, je me suis précipité dans un restaurant adjacent à la gare pour déjeuner. J’avais bon appétit, c’était l’héritage de mon père, qui était fin gourmet, et qui avait toujours faim. Il aurait mangé un poulet entier à lui tout seul.

J’aimerai donner à mes enfants cet héritage culinaire car c’est du pur plaisir que de bien manger.

Mais ils sont encore trop petits pour apprécier les bonnes choses.

On verra quand ils seront en âge de faire la différence entre la malbouffe et les bons petits plats.

Ce jour-là, je serai heureux, et mes enfants aussi.

Le rat lit des mots / Margimond

 



 

De mémoire de camion, héritage d'un passé lointain, personne n'avait déjà vu un rat entier et tout rose devenir le héros d'une histoire un peu bancale où l'étranger allait au paradis. Son appétit de se la jouer en fit un gaspard exemplaire à donner à tous les rats cultivés.


Boucle / K



 

Le chemin entier donnait des roses
Ouvrant l’appétit, la porte des héros
Le train du paradis s’ébranlait pour mémoire
Comme un étranger sans l’héritage

Dans le train de l’étranger
J’ai vu un héros donner une rose ; 
Entier comme l’héritage d’un appétit
Le paradis de la mémoire brillait

Pluie de pétales / Keremma

 



 

Dans quelques mois, Paris sera en train de vivre l'effervescence des Jeux Olympiques qui portent en eux la mémoire et l’héritage des compétitions passées. Le monde entier attend avec impatience l’événement qui réunira les héros du sport. En France et à l’étranger, c'est vers ce rendez-vous que convergeront tous les regards, curieux de découvrir le paradis unique préparé par la Ville Lumière.
 
La Patrouille de France offrira un spectacle aérien étonnant lors de la cérémonie d'ouverture. Des pétales de fleurs tomberont du ciel, transformant la Seine en un somptueux tapis rose. Au cœur de cette féérie, l’appétit de la compétition, le désir de dépassement de soi, et la magie seront à leur apogée. Ce spectacle grandiose vise à donner à chaque spectateur une émotion intense, destinée à perdurer dans les esprits.


Mon capitaine / Fredaine

 




Prendre l’avion et même le train m’est devenu pénible. La promiscuité, l’attente interminable, l’agitation et le stress des départs… Pourtant, j’ai aimé voyager. Il m’a donné le goût de la découverte de l’autre, de l’ailleurs… 
J’ai commencé par le suivre dans ses voyages à travers les longues lettres qu’il m’écrivait tout entier tourné vers la mer et qui me parfois parvenaient longtemps après. Je garde en mémoire mon bonheur d’en trouver une dans le courrier. Ces pages de papier avion recouvertes de pattes de mouche recto-verso étaient pour moi des trésors, mon oxygène.. 
Nous allions parfois le retrouver à certaines de ses escales. Quand j‘ai eu l’occasion de naviguer un peu avec lui, j’ai compris le pourquoi de ses départs. J’ai passé des heures à la passerelle, silencieuse et immobile, à le regarder fixer l’horizon. Il était chez lui sur un bateau. Puis j’ai commencé à partir pour ailleurs que lui, le voyage en héritage.
Chacun de ses départs faisait de lui un étranger, il partait, ne pouvait faire autrement. Nous vivions sans lui, il vivait sur la mer, pour la mer. Enfant, je l’imaginais tel un aventurier, capitaine de son navire. Il était mon héros, vivait de folles aventures. J’attendais ses retours les joues roses d’excitation. Mon envie, mon besoin de le retrouver, de l’entendre parler de tout ce qu’il avait vu, des gens qu’il avait rencontrés grandissait dès le jour de son départ. Il fallait pourtant patienter des mois avant de le retrouver. Et lorsqu’il revenait, très vite, la mer lui manquait. Elle était son horizon, son paradis. Il n’avait chaque fois que quelques semaines à nous offrir et chacun de ses départs me faisait perdre l’appétit. Dès qu’il passait la porte, je commençais à l’attendre.
Aujourd’hui, le fier capitaine ne navigue plus, ne marche presque plus. Son horizon est fait des quatre murs d’une chambre triste. Je me demande souvent s’il pense encore à elle ...

LE MENDIANT DE LA BOULANGERIE / J.Libert

 




 
    En descendant du train, elle a relevé le col de sa parka et pénètre dans la boulangerie de son quartier, paradis d’où s’exhalent des odeurs familières de viennoiseries qui la mettent en appétit. Elle renoue avec la mémoire olfactive des lieux de son enfance. Ses lunettes s’embuent à cause de la différence de température entre l’air chaud de l’intérieur et la froidure hivernale. Elle les essuie minutieusement tout en salivant à la vue des dizaines de gâteaux colorés en rose fraise, en vert pistache, en marron café ou chocolat.  Et voilà, elle y voit déjà plus clair !
 
    Sur le pas de la porte, comme tous les dimanches, l’homme est là, assis en tailleur. Il porte un anorak de marque, d’un gris délavé, sans doute un héritage de vêtements délaissés après avoir satisfait un caprice d’achat. Au travers de son jean effiloché en entier au niveau des genoux émergent quelques uns de ses poils bien noirs laissant supposer qu’il n’a pas 50 ans ; en lui jetant un rapide coup d’œil, c’est l’âge approximatif qu’on peut lui donner.
 
    Ce matin, avec -3 degrés, une petite gelée blanche recouvre les massifs situés devant le commerce. Pour se protéger, notre héros du froid a rabattu sa capuche et croise ses bras sur sa poitrine, les mains cachées sous ses aisselles tièdes.
 
    Il ne quémande pas ; il regarde chacun aller et venir le long du trottoir, entrer et sortir de la boulangerie, les bras chargés de baguettes et de gâteaux du jour. L’homme n’est pas triste, pas renfrogné, semble même prendre grand plaisir à suivre du regard les évolutions des uns et des autres comme si personne ne lui était étranger ou indifférent. Avec un demi sourire au coin des lèvres, à ceux qui lui disent bonjour, il répond par un signe de tête appuyé et déférent.
 
    On se demande si on ne lui ferait pas affront en déposant de la monnaie dans sa sébile tant il semble attendre quelque chose d’un autre ordre.
 


Pot de fin d’année / L'Entille

 



Nous allons devoir mettre en place un train de mesures drastiques pour éradiquer les fuites de données que nos analystes ont mis au jour il y a quelques mois. De mémoire de PDG et après avoir consulté mes prédécesseurs, nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-même. L’héritage des décennies précédentes ne nous avait pas préparé aux appétits industriels de nos concurrents étrangers. Les affaires ne sont pas un paradis à visionner avec des lunettes roses, non plus qu’un monde de héros prêts à délivrer la veuve et l’orphelin. Nous devons nous donner tout entiers à la protection de notre patrimoine commercial et nous préparer à un avenir fliqué.

Dorénavant et définitivement, toute intervention professionnelle ou personnelle, je veux croire que vos postes ne sont pas utilisés à ces fins, sera soumise à l’aval d’un bureau consacré uniquement à notre activité informatique. Voici pour l'une d'elles. Vous recevrez dès ce soir une note en ce sens.

Le conseil d’administration et moi-même vous souhaitons un bon noël et de bonnes vacances pour ceux qui ont eu le flair de les poser il y a plusieurs mois.


L'étrange rêve / Jill Bill

 





Ma dépouille, encore rose, fut exposée,

Un train de visiteurs venant honorer ma mémoire...

A présent mon âme voguait à travers les nuages

En quête du paradis, héritage des bons mortels...

Vais-je m'y sentir étranger... !?

J'ai respecté le verbe donner

Plus que je n'ai reçu,

Je n'ai eu d'appétit pour le veau d'or

Plus qu'il ne le fallait...

J'ai été entier envers les autres

Ni faux-cul, ni menteur...

Je n'ai pas connu, Dieu merci,

La peau d'un héros des tranchées

Juste celle d'un honnête homme, sans histoire...


Toc toc toc........

Saint-Pierre m'ouvrit...

Et le réveil sonna !

26 décembre 2023

Sujet 73 - Participants


 

L'étrange rêve par Jill Bill

Pot de départ par L'Entille

Le mendiant de la boulangerie par J.Libert 

Mon capitaine par Fredaine 

Pluie de pétales par Keremma 

Boucle par K

Le rat lit des mots par Margimond

Rallye des Mots par Tarval 

23 décembre 2023

Sujet n°73 / semaine du 23 au 30 décembre



Le dernier logo rallye pour 2023 ! 


Train, mémoire, héritage, entier, héros, 

étranger, paradis, rose, appétit, donner. 

      

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La révolte des oies/Lilou

La révolte des oies




Le marché est à feu et à sang. Plus un petit morceau de foie gras ! Comment faire Noël sans foie gras. Je vous le demande un peu ! Chuuut écoutons les oies qui manifestent. Elles sont parties trois du Capitole et maintenant elles sont mille cinq cents à cacarder leurs revendications.

Marre que l’on nous prenne pour des dindes. Nous nous avons de la grâce nous ne sommes pas n’importe quelles oies. Pas des oies blanches qui tortillent du croupion ! non ! non et non ! Nous sommes les majestueuses du Périgord. Et qu’avons-nous ouï pour attiser notre colère ? Et bien nous allons être traitées comme des simples canards, gavées au maïs !

Ah mais faut pas prendre les oies du Périgord pour des canards sauvages. Il y a tant de mauvaise foi ! Nous avons bien compris que notre foie, ma foi, intéressait les cuisiniers et pas qu’une fois. Après le foie, ils se font une joie de nous farcir le croupion de marron et de chair à saucisse et nous font rôtir comme des cochons de lait ; et même que dans leur grandeur ils ajoutent parfois beurre persil ail des ours sans oublier d’arroser le tout de champagne.

La moutarde nous est montée au nez et après réunion nous voici devant vos étals pour vous faire part de notre décision. Notre foie sera en grève pour la durée des fêtes. Plus de dodus dindons de la farce. Nous pensons rejoindre nos cousines les bernaches sauvages.

Joyeux noël


Supplique / Keremma

 



Monsieur le Président de la République,
Nous, les 1500 oies soussignées, prenons la plume aujourd'hui avec l'espoir que nos voix trouvent écho dans votre cœur.
Nous avons appris avec effroi qu’une rumeur circule selon laquelle nous sommes destinées à être sacrifiées pour les festivités de Noël.
Face à cette menace imminente, nous avons décidé d'entamer une grève de la faim en signe de protestation pacifique. Nous croyons que ce geste extrême démontrera notre détermination à préserver nos vies.
Nous comprenons l'importance des traditions et le rôle qu'elles jouent dans votre société.
Cependant, nous oies du Périgord, nous demandons la possibilité de continuer notre existence paisible au sein de notre communauté.
Nous espérons que vous saisissez la symbolique de notre démarche, exprimant également notre désir profond de respect envers toutes les créatures vivantes.
Nous vous supplions donc, Monsieur le Président, de bien vouloir intercéder en notre faveur et d'exercer votre pouvoir de grâce pour épargner nos vies.
Nous vous remercions de prendre en considération notre requête et vous souhaitons, ainsi qu'à tous les citoyens de la République, de joyeuses fêtes de fin d'année.
Respectueusement,
Les 1500 oies du Périgord en grève de la faim

Rififi au pays du gavage. / L'Entille



 

Il arriva dans la province du Périgord qu’un paysan lassé de gaver ses oies locales se dit qu’il essaierait bien l’oie d’Alsace voire même l’oie des Landes aux propriétés analogues mais au caractère plus docile.

Il fit venir des couples de ces régions et les installa dans un parc séparé. La surprise passée devant ces étrangères qui n’avaient rien demandé d’ailleurs, les oies du cheptel relayèrent l’information aux autres poulaillers de la région selon laquelle le paysan voulait les éradiquer, les évincer, les mettre au chômage.

Une vague de révolte devant tant d’ignominie, de manque de reconnaissance pour leurs bons et loyaux services durant des décennies voire plus, enfla jusqu’à soulever l’indignation des plus soumises.

Après une réunion mouvementée et un tour de parole des représentants de l’élevage, il fût décidé à l’unanimité que, non seulement les 1500 oies du Périgord de la ferme des Galines de Sarlat la Canéda déposerait un préavis de grève de la faim. C’était José, l’oie mi-sauvage, qui avait des connaissances en matière de grève qui avait précisé la procédure légale. Il venait d’un troupeau dirigé par une activiste de la confédération paysanne.

Cette décision fit grand bruit dans le Landerneau périgourdin. Les oies refusèrent de sortir de leur basse-cour. Forcées d’obtempérer, elles empêchèrent le gavage de leurs copines en défilant tête à cul autour des humains complètement déboussolés. Janine, l’oie qui avait des relations à Toulouse, fit venir les journalistes pour expliquer au peuple de France leurs revendications et l’ostracisation qu’elle devaient subir !

La situation prenait des proportions inouïes. La production de foie gras pour Noël était gravement attaquée. Les paysans se réunirent à leur tour et tancèrent celui qui avait introduit les migrantes dans son élevage. Celles-ci furent reconduites à la frontière et la rébellion fut matée à coup de bouillie de maïs.

Tout rentra dans l’ordre ou à peu près. Hélène Darroze refusa de servir du foie gras du Périgord dans ses restaurants au prétexte du racisme avéré des oies du territoire. Elle alla se servir en Alsace au grand dam de Cyril Lignac qui promouvait les produits de ce terroir.

SOMBRES PRÉSAGES / J.Libert



Séraphine, l’oie du père Mathias, l’accompagnait dans tous ses déplacements. En commère bien grasse, elle colportait les rumeurs, les divers potins du bourg.

C’est au seul café du village que se réunissaient le père Mathias et ses copains.

On était en fin d’année et, comme tous les ans, à cette époque, il y régnait une certaine fébrilité. Au milieu des fumées et des vapeurs d’alcool se jouait, aux dés, le gros lot : l’oie de Noël.

De son petit œil rond, étonné, qui s’ouvrait sans bien comprendre, Séraphine observait le spectacle désolant d’une congénère captive, aux mains d’ogres voraces et redoutables desquelles elle ne pourrait s’échapper. Plumée, les pattes liées, dodue à point, ses moelleuses rondeurs et ses plis de graisse sous sa peau lisse et tendue éveillaient chez les joueurs de cupides fringales.

Le gagnant paya sa tournée et, ligotée, l’oie fut portée en triomphe avant de terminer farcie et rôtie au four à 210 degrés pendant de longues heures.

Pressentant un danger imminent et ne voulant pas subir le même sort, Séraphine s’employa à prévenir ses amies. S’amassèrent alors des troupeaux inquiets et, c’est ainsi que 1500 oies du Périgord entamèrent une grève de la faim à quelques jours de Noël. Se dandinant à la queue leu leu, sur leurs pancartes on pouvait lire : « Vous n’aurez pas notre peau » ou « stop au gavage » ou encore « Rien que la peau et les os ».



Grève aviaire / Fredaine

 



« Bon les filles, on se motive, on se serre le coudes ; ce n’est pas le moment de flancher. On a tenu jusque-là, on ne lâche rien. Nos revendications restent les mêmes, nous exigeons sans aucune possibilité de négociations :
- des couverture chauffantes car on en a ras le bec de se geler tout l’hiver.
- de la musique relaxante par hauts-parleurs à l’heure du coucher.
- des graines bio, par les temps qui courent, on ne veut plus manger n’importe quoi.
- et bien sur la fin du gavage !!! On n’est plus au 20e siècle !!! On a aussi notre mot à dire et on veut une vie digne !!!
Tant que tout ne nous sera pas accordé, on ne bouge pas d’ici et on ne mangera plus une graine. Le premier qui s’approche, on se jette toutes sur lui !!! »
Voilà ce que Joséphine, la fille de Georgette, elle-même fille de Léontine, éleveuse d’oie du Périgord a entendu alors qu’elle passait un soir à proximité du hangar aux oies de sa grand-mère. Elle en est restée coite et c’est ainsi qu’elle l’a raconté à Georgette qui elle-même l’a raconté à Léontine. Et Léontine, qu’est-ce qu’elle a fait elle ? Elle s’est assise et elle a réfléchi...longtemps. Ses oies, elle les connaît bien. Elle sait ce dont elles sont capables surtout depuis qu’elles se sont choisi une nouvelle meneuse, la Lulu du Périgord. Alors Léontine se demande bien quoi faire. D’autant qu’à l’âge qu’elle a, elle prendrait bien sa retraite. Et puis, ma foi, elle les comprend leurs revendications.

Méfiance / K


 


Léo Ferré, la mémoire et la mer :

« Cette rumeur me suit longtemps comme un mendiant sous l'anathème »

 

 

 

 

Contrairement à ce que propagent certaines rumeurs, 
Pan n’était pas le dieu de la chasse,
Les Oies du Capitole ne sont pas de Toulouse, 
Aucune oie ne se gave à Pau...
 
Et pourtant...
 
Il se dit que l’assassin court toujours.
On répète que c’est le hasard du calendrier.
Le bruit court que les fakirs adorent le clou du spectacle.
On chuchote que les fourmis fourmillent quand elles pullulent.
La rumeur prétend que le serpent d’Hippocrate n’a jamais juré de rien.
Il paraît que la pointure des bottes secrètes ne se divulgue pas.
Il se murmure qu’il n’y a en principe pas de compas perdus d’avance.
D’aucuns laissent entendre que le temps n’arrive à passer quand l’heure est aiguë.
Il se dit que le chien de ma chienne n’est pas le meilleur ami de l’homme.
Il paraît que quand tu fumes du haschich parmentier, ça donne la patate.
On répète souvent que la pendaison, ça ne se commande pas.
Le bruit court que Chimène buvait du cidre.
On chuchote qu’être à la croisée des chemins n’empêche pas d’être attendu au tournant. 
La rumeur assure que L’assassin marche.
Il paraît que les abricots aussi ont une fin.
Il se murmure que la morale est dans les chaussettes.
D’aucuns laissent entendre que certaines défaites essuyées ne sèchent pas.
Il se dit que les éoliennes peuvent se faire porter pâles.
On répète qu’il aimait bien l’orange Homère.
Le bruit court qu’un licenciement poli, c’est être viré à quatre épingles 
On chuchote que le lapin est une langue morpe.
La rumeur assure que le félon parfois fait court.
Il paraîtrait que l’assassin est essoufflé.
Il se dit qu’il n’y a pas de pharaon dans la pyramide des âges.
On répète que dans le triangle des Bermudes, les hypothèses usent.
Le bruit court qu’on peut avoir plus d’un tour du monde dans son sac.
On chuchote que blanchir sous le carnet, c’est un problème d’inspiration. 
La rumeur assure que ce n’est pas simple non plus de chercher une aiguille dans une botte de loin.
Il paraît que les bons ennemis tiennent quand même leurs comptes.
D’aucuns prétendent que les rumeurs vagues abondent.

Brèves de Noël/ La Licorne

 Brèves de noël




TRIBUNAL INTERNATIONAL

 

On nous annonce qu'un dépôt de plainte

vient d'être déposé contre le Père Noël !

Il serait accusé de concurrence déloyale

et d'usurpation d'identité

par un certain SANKT Nicolaus.

.

 

CHAUD LES MARRONS

 

Scoop de dernière minute :

les marrons des marchés de noël,

seraient en fait des châtaignes :

premier cas avéré de "transidentité"

dans le monde végétal !

.

 

ZELE DEPLACE

 

A Strasbourg,

certains agents de police ont fait du zèle :

on les a vus certains arracher des mains des gens

leurs confiseries chocolatées.

Motif :

Aucun mendiant n'est toléré

dans le périmètre du marché de noël.

.

 

ANTISEMITISME

 

Un adolescent vient d'écoper

d'une amende conséquente

pour propos antisémites.

Il avait déclaré sur son compte Facebook

qu'il n'aimait pas les papillotes.

.


REFUS


Un bénéficiaire du RSA

vient de se faire refuser

sa demande de prime de noël,

sous prétexte qu'il ne remplissait pas

les conditions d'âge minimum.

 

Il a eu beau protester et rappeler

qu'il était sur la paille

depuis son plus jeune âge...

et que ses parents étaient

sans domicile fixe,

rien n'y a fait.

A l'heure qu'il est,

on ne sait toujours pas

où il crèche.

Le ras le bol/Jill Bill

 

Le ras-le-bol

 


 

 

Il fallait s'y attendre un jour

Et de là à ce que les canards les rejoignent... !!

 

Le gavage de fin d'année

Il ne faut pas chercher plus loin...

 

Le foie gras, notre bon plaisir,

Passe par le supplice des autres...

 

Les oies du Périgord

En mode grève de la faim

Bec cloué

Refusent l'entonnoir et son maïs !!

 

Et la rumeur enfle...

Les dindes se sont évadées...

 

La langouste bleue de Bretagne

Est introuvable...

L'esturgeon et le saumon, pareil !!!

 

A quoi ressemblera la table de fête

A une végan... !?

 

Le boucher traiteur, le poissonnier,

Le restaurant ont du mouron à se faire,

Pour le pâtissier... Pas d'embûche de ce côté-là... !

 

18 décembre 2023

Sujet 72 - Participants

 



Le ras le bol par Jill Bill

Brèves de Noël par La Licorne 

Méfiance par K

Grève aviaire par Fredaine 

Sombres présages par J. Libert

Rififi au pays du gavage par L'Entille

Supplique par Keremma

La révolte des oies par Lilou



On en profite pour glisser habilement quelques nouvelles :
- Mil et Une continue sur le même rythme pendant les fêtes de fin d'année ! 
- Lilou a intégré l'équipe Mil et Une, un grand merci pour ton aide fort efficace !
- Après un moment de silence, Margi est réapparu sur son blog, je lui ai fait savoir que la porte d'ici est grande ouverte si le cœur lui en dit.

-Enfin, on peut se réjouir et remercier pour leur arrivée parmi nous les nouveaux/nouvelles déjà fidèles : Fredaine, La Licorne, J. Libert, Mona/Keremma, et on peut y ajouter le retour de Tarval après une petite pause. 
Vos textes de qualité et vos styles d'écriture sont un grand plaisir !  

Passez tous et toutes d'excellents moments, du mieux possible, avec vos proches pour le saut vers 2024. 
On compte sur vous pour ça ... et pour écrire bien sûr !

Amitiés 
K pour Mil et Une 

16 décembre 2023

Sujet n° 72 / Semaine du 16 au 23 décembre

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le coup du chapeau/Lilou

Le coup du chapeau 



Je m’baladais sur l’avenue sifflotant un air bien connu pourtant je n’étais pas sur les Champs Élysées. Quelque inconnu avait oublié ou perdu son chapeau et comme toute personne bien élevée, réflexe je shootais dedans sauf aïe aïe aïe il y avait un caillou dessous une sorte de menhir qui me broya les orteils, me fit voir trente-six chandelles et me fit choir sur le trottoir pendant que des rires fusaient et j’entendis avant de m’endormir « té encore un couillon de la lune ». Les quatre fers en l’air, à plat dos reprenant mes esprits, je vis se découpant dans le ciel une portée musicale. Des notes étaient accrochées, des croches, des doubles, des blanches et des noires. On aurait dit le début de la symphonie cinq de Beethoven. J’entendais des pom pom pom et Cram cram cram, des trompettes et des coups d’archet violent de violon : do do do ré ré mi mi fa ! Tenais-je là le début de ma composition celle que depuis plusieurs j’essayais de pondre pour mon éditeur de musique et qui me gavais. Puis les notes se déplacèrent se déformèrent et s’agglutinèrent dans un souffle de vent. Mais que venaient faire ses baskets sur ma portée.

Monsieur, entendis-je, monsieur serrez-moi la main si vous m’entendez. J’ouvris les yeux et un joli visage m’apparut, cheveux auburn voletant autour. Étais-je au paradis. Marie veillait-elle sur moi ? Elle me regardait avec un demi sourire un peu inquiet. Monsieur, vous allez-bien répéta cette voix magique. Séduit je jouait un peu les prolongations pour entendre encore cette douce voix musicale.

Enfin je me remis debout, me remis à siffler ; les notes venaient toutes seules. Enfin mon chef d’œuvre grâce à un couvre-chef mal placé !

Rendez-vous / L'Entille

 



Il m’avait dit « rendez-vous au deuxième top en partant du croisement de la pointe du vent vers T heure moins le quart ».
Certainement les indications étaient les bonnes. Nous nous sommes retrouvés. Nous avons échangé des mots puis des idées. Et de fil en aiguille nous avons échangé des baisers lèvres contre lèvres. Enlacés, nous n’avons pas vu le temps passer. La nuit était tombée depuis longtemps lorsque nos enveloppes ont retrouvé leur forme initiale. Étrangement, notre attirance l’un pour l’autre n’en était que plus forte ! Une joie inextinguible s’est emparée de nous, une immense liberté nous a envahi. Nous avons jeté en l’air frusques et chaussures. Ces dernières se sont accrochées au fil électrique pas pour signaler un point de deal, à moins que ce ne soit un shoot amoureux !
Et nous nous sommes enfoncés dans la lande à la recherche d'un terrier pour jouer les prolongations, jusqu’au prochain jeu de piste, jusqu’au prochain scénario...


Chaussures volantes / Tarval

 


Linda se promenait tranquillement à la foire,

Passant de stands en stands,

Demandant des explications sur certains articles

Qui l’interpellaient, de par leurs étrangetés,

Et elle était curieuse de connaître leurs histoires.

Soudain, elle vit un attroupement autour d’une attraction,

Et elle s’approcha pour voir ce qui se passait,

Et là, elle vit des tyroliennes avec des chaussures,

Mais où étaient passés les propriétaires ?

Soudain elle vit les personnes qui n’avaient plus de chaussures,

Ceux-ci s’amusaient comme des enfants,

Rigolaient de façon bruyante en se tenant les côtes,

Contents de leur farce.

Les gens autour d’elle riaient aussi,

Et même elle trouva ça drôle.

Elle repartit de la foire en souriant,

Elle avait passé un bon après-midi,

Et elle rentra chez elle se reposer,

La tête pleine de souvenirs.