Il arriva dans la province du Périgord qu’un paysan
lassé de gaver ses oies locales se dit qu’il essaierait bien l’oie d’Alsace
voire même l’oie des Landes aux propriétés analogues mais au caractère plus
docile.
Il fit venir des couples de ces régions et les
installa dans un parc séparé. La surprise passée devant ces étrangères qui
n’avaient rien demandé d’ailleurs, les oies du cheptel relayèrent l’information
aux autres poulaillers de la région selon laquelle le paysan voulait les
éradiquer, les évincer, les mettre au chômage.
Une vague de révolte devant tant d’ignominie, de
manque de reconnaissance pour leurs bons et loyaux services durant des
décennies voire plus, enfla jusqu’à soulever l’indignation des plus soumises.
Après une réunion mouvementée et un tour de parole des
représentants de l’élevage, il fût décidé à l’unanimité que, non seulement les
1500 oies du Périgord de la ferme des Galines de Sarlat la Canéda déposerait un
préavis de grève de la faim. C’était José, l’oie mi-sauvage, qui avait des
connaissances en matière de grève qui avait précisé la procédure légale. Il
venait d’un troupeau dirigé par une activiste de la confédération paysanne.
Cette décision fit grand bruit dans le Landerneau
périgourdin. Les oies refusèrent de sortir de leur basse-cour. Forcées
d’obtempérer, elles empêchèrent le gavage de leurs copines en défilant tête à
cul autour des humains complètement déboussolés. Janine, l’oie qui avait des
relations à Toulouse, fit venir les journalistes pour expliquer au peuple de
France leurs revendications et l’ostracisation qu’elle devaient subir !
La situation prenait des proportions inouïes. La
production de foie gras pour Noël était gravement attaquée. Les paysans se
réunirent à leur tour et tancèrent celui qui avait introduit les migrantes dans
son élevage. Celles-ci furent reconduites à la frontière et la rébellion fut
matée à coup de bouillie de maïs.
Tout rentra dans l’ordre ou à peu près. Hélène Darroze
refusa de servir du foie gras du Périgord dans ses restaurants au prétexte du
racisme avéré des oies du territoire. Elle alla se servir en Alsace au grand
dam de Cyril Lignac qui promouvait les produits de ce terroir.
Une mi-sauvage qui ne se laisse pas faire et entraîne avec elle les plus dociles... après pour ou contre le foie gras à sa table.... Bon Noël, jill
RépondreSupprimerLes copines de Nils Holgersson ne seront pas les bienvenues, faut dire qu'elles sont sauvages !
RépondreSupprimerEn tout cas, l'angle est bien trouvé !
Bonne fêtes !
les oies de l'intérieur refusant les malgré-elles !
RépondreSupprimerquel charivari pour terminer en terrine...qu'en pensent les canards de barbarie ...
Oui, même nos amis à plumes ont leurs conflits diplomatiques.
RépondreSupprimerKeremma