23 décembre 2023

Rififi au pays du gavage. / L'Entille



 

Il arriva dans la province du Périgord qu’un paysan lassé de gaver ses oies locales se dit qu’il essaierait bien l’oie d’Alsace voire même l’oie des Landes aux propriétés analogues mais au caractère plus docile.

Il fit venir des couples de ces régions et les installa dans un parc séparé. La surprise passée devant ces étrangères qui n’avaient rien demandé d’ailleurs, les oies du cheptel relayèrent l’information aux autres poulaillers de la région selon laquelle le paysan voulait les éradiquer, les évincer, les mettre au chômage.

Une vague de révolte devant tant d’ignominie, de manque de reconnaissance pour leurs bons et loyaux services durant des décennies voire plus, enfla jusqu’à soulever l’indignation des plus soumises.

Après une réunion mouvementée et un tour de parole des représentants de l’élevage, il fût décidé à l’unanimité que, non seulement les 1500 oies du Périgord de la ferme des Galines de Sarlat la Canéda déposerait un préavis de grève de la faim. C’était José, l’oie mi-sauvage, qui avait des connaissances en matière de grève qui avait précisé la procédure légale. Il venait d’un troupeau dirigé par une activiste de la confédération paysanne.

Cette décision fit grand bruit dans le Landerneau périgourdin. Les oies refusèrent de sortir de leur basse-cour. Forcées d’obtempérer, elles empêchèrent le gavage de leurs copines en défilant tête à cul autour des humains complètement déboussolés. Janine, l’oie qui avait des relations à Toulouse, fit venir les journalistes pour expliquer au peuple de France leurs revendications et l’ostracisation qu’elle devaient subir !

La situation prenait des proportions inouïes. La production de foie gras pour Noël était gravement attaquée. Les paysans se réunirent à leur tour et tancèrent celui qui avait introduit les migrantes dans son élevage. Celles-ci furent reconduites à la frontière et la rébellion fut matée à coup de bouillie de maïs.

Tout rentra dans l’ordre ou à peu près. Hélène Darroze refusa de servir du foie gras du Périgord dans ses restaurants au prétexte du racisme avéré des oies du territoire. Elle alla se servir en Alsace au grand dam de Cyril Lignac qui promouvait les produits de ce terroir.

4 commentaires:

  1. Une mi-sauvage qui ne se laisse pas faire et entraîne avec elle les plus dociles... après pour ou contre le foie gras à sa table.... Bon Noël, jill

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  2. Les copines de Nils Holgersson ne seront pas les bienvenues, faut dire qu'elles sont sauvages !
    En tout cas, l'angle est bien trouvé !
    Bonne fêtes !

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  3. les oies de l'intérieur refusant les malgré-elles !
    quel charivari pour terminer en terrine...qu'en pensent les canards de barbarie ...

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  4. Oui, même nos amis à plumes ont leurs conflits diplomatiques.

    Keremma

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