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28 septembre 2024

Trafic / Galet

 



Assis dans sa grosse berline noire, Marcel fouillait des yeux la nuit de ce coin de campagne désert, juste à la sortie de la ville. Ses gars l’appelaient l’Astrolabe depuis qu’un des leurs, il y a de nombreuses années, l’avait baptisé ainsi parce qu’il n’avait pas son pareil pour tirer des plans sur la comète et faire le point pour monter des coups parfaits. Ça, il lui avait fallu l’expliquer à Marcel avant que le boss, qui se croyait insulté, ne veuille le refroidir. Allons, il y avait au moins un mec intelligent dans la bande ! Un nom comme ça, ça s’invente pas, ça vous pose dans le milieu, et ça impressionne les souris qui courent après toi pour récupérer des miettes ! Il avait débuté tout gosse, avec des trucs qui se passaient sous le manteau, avant des transactions de plus en plus louches et juteuses.

Il se détendit en voyant la lueur des phares d’un camion dans les derniers virages, juste avant le pont. Le Viking, comme d’habitude, était à l’heure. Lui, on l’appelait comme ça parce qu’il était routier entre Oslo et Paris. Rien à voir avec son physique d’Espagnol basané, sec et nerveux, dont on captait rarement les yeux fuyants. Il était l’employé malhonnête d’une entreprise tout à fait ordinaire et donc insoupçonnable, qui lui procurait un calendrier de rotations des semaines à l’avance, ce qui était un gros avantage pour son business parallèle. Le véhicule s’arrêta en douceur en face de la voiture et le chauffeur sauta de sa cabine, sans couper le moteur. Il tenait un sac à dos dont il tira un gros paquet bien ficelé.

- Tiens, l’Astrolabe, voilà tes nounours en pâte de guimauve parfumée au thé noir. Ils viennent directo de Russie. Déguste, parce que mon contact ne sait pas quand il pourra de nouveau en avoir…

- T’es un pote, Viking ! Voilà une invitation pour la prochaine Fashion Week, je sais que tu apprécieras !

Un mot de plus aurait été un mot de trop, chacun repartit de son côté.

Escapade / Galet

 



Emmitouflée dans mon manteau, le sac à dos lesté d’une bouteille d’eau et d’un paquet de biscuits, je marche d’un bon pas vers la rue de l’Astrolabe qu’on m’a recommandée pour ses maisons aussi colorées que richement ornées.
Je ne regrette pas d’avoir succombé à la publicité du grand garage près de chez moi : une invitation à essayer leur nouvelle gamme de voitures et la possibilité de participer à un tirage au sort pour différents cadeaux. Le calendrier de mes occupations n’étant pas trop fourni, comme à l’accoutumée, j’ai franchi la porte, juste pour le plaisir des yeux puisque je ne sais pas conduire, mais j’ai fait semblant d’être grandement intéressée, jusqu’à me trouver près de la grande roue de la chance qu’une bimbo déguisée en souris – allez savoir pourquoi – m’a invitée à tourner.
J’ai vu défiler la semaine aux Baléares, les deux places pour une comédie musicale, la télé grand écran, et… et… deux jours/une nuit, hôtel et petit déjeuner compris, sans le transport ni les repas, à Saint-Martin de Beauséjour, à cinquante kilomètres de chez moi ! Hé bien je ne connaissais pas ! J’ai saisi l’occasion et laissé mon nom et mon adresse mail, conditions indispensables pour valider mon lot et recevoir la visite d’un représentant de la marque. Après tout, personne ne pourra me forcer à acheter.
Ainsi, depuis hier, j’arpente l’asphalte de cette cité si typique, je pointe le nez dans les cours intérieures, j’entre dans les églises, fais une pause dans un salon de thé-brocante ou regarde passer les péniches sur le canal, bref je profite. Je profite jusqu’à ce qu’un grand type blond, baraqué comme un viking, mais sans le casque, arrive derrière moi et me mette la main sur l’épaule, en me sommant de m’arrêter, ce que, de toute façon, j’ai déjà fait, vu le poids de sa paluche. Quand il se présente comme un agent de la concession chargé de traquer les roublards et de leur faire rembourser les frais engagés, je panique et fais un bond en avant pour m’enfuir, sans entendre le bip-bip du camion qui recule…
Trop tard ! Je me retrouve par terre, en bas du canapé où je me suis assoupie devant la télé, avec le signal sonore du sèche-linge qui corne qu’il a fini son cycle ! Et me voilà revenue dans ma vie bien ordinaire, ou je ne fais pourtant pas de rêves si extraordinaires, après tout…

Sur la route / Vegas sur sarthe

 



Le personnage avait l'air tellement pitoyable au bord de la route dans son manteau gris souris, ployant sous son lourd sac à dos.

D'ordinaire je ne prenais pas d'auto-stoppeurs mais j'ai pourtant garé mon camion et elle est montée.

Ella a dit s'appeler Freya en hommage à une femme viking, déesse de la fertilité. Elle a ajouté « déesse de l'amour et de la luxure ».

J'ai lu dans ses yeux comme une invitation au voyage.

Elle portait au cou un étrange bijou en forme de disque que je ne quittais pas du regard.

« C'est un astrolabe » dit-elle en l'agitant entre ses doigts.

«Ça sert à quoi ? » ai-je demandé car il fallait bien dire quelque chose.

«Ça mesure le temps « répondit-elle » un genre de calendrier, si tu veux»

« Du temps, j'en ai » ai-je dit sans savoir pourquoi et j'ai démarré sans savoir non plus où on allait vraiment ...


Retour en arrière / Maïmouna

 


C'est un lundi ordinaire au CCET (centre continuum espace-temps) situé en plein cœur des volcans d'Auvergne. Je retrouve l'équipe de scientifiques avec lesquels je travaille sur l'analyse des changements environnementaux au cours des siècles. Ce que je préfère dans mon métier, c'est quand je pars en mission sur le terrain et que je découvre d'autres lieux en d'autres temps.

Le principe est simple : on règle l'astrolabe sur le calendrier du jour et on entre la date souhaitée sur l'ordinateur. Jusqu'à présent nous avons pu aller de – 250 000 avant notre ère à 3000 après J.C. Nous avons beaucoup d’époques à explorer !

Pas le droit d'interférer, c'est le maître mot, il faut uniquement collecter des données et rester discrets. La dernière fois, chez les Vikings en 950 de notre ère, Matt mon binôme avait failli se faire remarquer en récoltant des échantillons de végétaux. Heureusement qu'il a su courir plus vite qu'eux !

J'ai hâte de savoir quelle sera la prochaine destination et si j'y serai associée. Je reçois enfin l'invitation pour la réunion hebdomadaire de la direction. Celle-ci donne les objectifs et les équipes qui partiront cette semaine.

Terry, le chef du laboratoire me regarde dans les yeux et me souris : « Prends ton sac à dos McGillis, c'est toi qui pars ! ».

Destination : les dinosaures. Ce n'est pas la période la plus facile car elle recèle de nombreux pièges mais c'est la plus dépaysante. L’air y est plus respirable, la végétation toujours surprenante.

J'enfile mon manteau et cours vers le camion militaire qui m'amène au laboratoire pour récupérer le nécessaire de survie. Il est indispensable au cas où je resterai coincée en – 200 000, le temps qu'une équipe vienne me récupérer. Pour l'instant, ça n'est arrivé qu'une seule fois. Nous n'avons jamais retrouvé le pauvre Steven qui a sans doute péri en 2200. Il n’y a pas de risque zéro malgré nos entraînements. Je balaie bien vite ces pensées sombres et me prépare pour un nouveau retour en arrière.


Venus / Michelle

 



Nous allons contempler Vénus, sans astrolabe de marque , sur invitation de ma sœur ,qui prétend que le calendrier s’y prête.

Je lui souris , Allons-y !

Il fait frais, endossons notre manteau et notre sac à dos , les yeux brillants comme des aventuriers vikings.

Le camion n’est pas loin.

Partons affronter la montagne.


En haut est le rêve / Jak

 




 Zut, j’ai perdu ma boussole , mon astrolabe est resté dans le camion !

Rien d’extra-ordinaire à cela , je suis très étourdie, c’est ma marque de fabrique

Pour lors, les yeux perdus dans le vide , j’arpente la montagne,

Au chaud sous mon manteau , sac à dos bien calé, pour atteindre le sommet

Si je m’égare sans mon instrument , arrivée là-haut, j'apercevrai peut-être un astéroïde !

Mais que nenni,   le mauvais temps s’est installé et je ne vois rien .

En courant je dévale le chemin des Vikings qui mène plus directement à la vallée .

Je retrouve là,  le camion et ma boussole.

Ma déconvenue sera vite oubliée !

Avec mon ordinateur,  et ma souris, je vais essayer de parcourir le ciel

Quand ? me direz-vous .

C’est une question de calendrier car les comètes

sont volatiles, et ne se distinguent pas toujours

Cette attente est un signe : l’invitation à la patience !


Brainstorming / L'Entille

 


- En 10 lettres : recevoir un carton.

- T’as pas un indice à donner pour me mettre sur la voie ?

- Si, si, ça va t’aider. Un I en 1, un I en 4, un I en 7.

- Ah oui ! …. Infini? non pas assez de lettres.

- J’ai aussi en 10 lettres toujours : Indispensable tout au long de l’année. Je peux te donner un E en 4 et un E en 9.

- Tu le fais exprès ! Comment veux-tu que je trouve avec des indices aussi maigres ?

- Je t’aide avec ce que j’ai. Tiens, un autre mot. En 6 lettres : Vieux navigateur avec un un N en 5 et un G en 6

- Et là évidemment tu n’as ni E ni I !

- Peut-être que si mais à ce stade je ne les ai pas positionnés. On continue ?

- Allons-y même si j’ai l’impression d’être totalement nul.

- En 9 lettres : Boussole astronomiquement parlant. Un A en 1 et un A en 7.

- Tu le fais exprès ! Soit tu as les voyelles, soit les consonnes. La parité tu connais ?

- Pas d’idée là non plus ? J’ai encore en 9 lettres : On s’en contente chaque jour. Un D en 3 et un N en 5.

- Pfuuut, j’aurais du m’en douter !

- C’est vrai que tu es plutôt nul ! Mais je crois en toi. Cette fois en 3 mots et 7 lettres : pratique en voyage.

- Consonne ? Voyelle ? Qu’est-ce que tu as sous la main ? 

- Un S en 1 et un S en 7.

- Ben voyons ! J’adore les mots croisés !

- En 6 lettres : Interdit de sortie le dimanche. Un M en 3.

- Ils sont de quelle force tes mots croisés ? Jamais vu d’aussi alambiqués.

- Celui-là tu vas aimer.

- Je m’attends au pire.

- En 6 lettres encore : Font grimper au rideau avec un S en début et un autre en fin.

- Que la fête continue !

- C’est vrai que les définitions sont un peu tordues, je te l’accorde. Mais c’est bon de secouer ses méninges.

- Tu dois avoir raison, j’ai un mal de tête, t’imagines même pas ! Alors y en a d’autres ?

- Oui, en lettres avec un M en 1 : Blanc ou vert, il recouvre.

- Je sais, je sais ! Manteau.

- Mais oui, ça va. C’est pas vrai, t’as trouvé ! Tu vois j’avais raison.

- Bon maintenant je suis chaud. Allez on y va.

- Et le dernier, en 4 lettres avec un U en 3 : organe de sens.

- J’abandonne. Dém….-toi tout seul. C’est même pas drôle !

- Tu ne veux pas voir les résultats ?

- J’sais pas. Je crois que tu m ‘as perdu !

- Tiens je te donne la solution.

 




Réminiscences / J. Libert

 



Il promenait son regard sous la voûte étoilée. Ses yeux, tels un astrolabe, s’attardaient sur ses constellations préférées ; elles ressemblaient à des milliers de diamants posés sur un écrin de soie aussi noire que l’ébène.

 La chaleur, les bruits ordinaires, ceux des camions dans la rue passante ou, parfois, une angoisse inconsciente à laquelle Paul ne savait pas donner de nom l’empêchaient de trouver le sommeil. Alors, il quittait le lit et ses édredons, endossant son vieux manteau marin, son sac à dos et s’abîmait là, les nuits d’été, dans la contemplation, assis sur son vieux banc de pierre.
  
 Pèle mêle, lui revenait en mémoire, les images d’une vie plus aventureuse, sa vie d’avant : celle où il partait en mer, selon un calendrier précis, plusieurs jours ou semaines, pêcher dans les eaux froides des mers d’Islande, au pays des Vikings, à bord de son chalutier : « La belle Marie ».
  
 À chaque départ s’invitait chez lui le même émerveillement, la même émotion quand le bateau prenait son élan et sortait du port. Des écharpes d’écume blanchissaient en gerbes après le passage de celui ci. Paul regardait le soleil se lever sur la mer et colorer l’horizon de traînées écarlates.
 
 Des bancs de poissons aux écailles rutilantes apparaissaient en rase motte à la surface des vagues tels des éclairs éblouissants ; affolés par le bruit des moteurs, ils s’éteignaient dans les anfractuosités des rochers pareilles à des trous de  souris.
 Paul savait déjà que la pêche serait abondante.

Rituel ? / K

 



La livraison ne mobilise aucun camion.

Et lorsque, conformément au calendrier, l’invitation arrive, il faut ouvrir les yeux

Cela n’a pas été calculé par astrolabe, c’est inutile et aucun viking n’a été sollicité, c’est une possibilité qui n’a pas été envisagée, sans plus.

On aimerait être une petite souris pour observer les réactions.

Peut-être qu’il y en a qui se précipitent rentrés chez eux, à peine enlevé le manteau et posé le sac à dos.  

Est-ce bien ordinaire pour un samedi ?

Sans doute, pour certains ici, lorsqu’ils découvrent la consigne de la nouvelle semaine de Mil et Une !


Filoutage / Jill Bill

 


Par e-mail,
Une invitation, au calendrier 2025... ;
Signé The Viking !?
Euh.... Inconnu de moi, comme l'astrolabe !!
A l'achat de dix souris, un camion gratuit.....
Euh, c'est quoi cette animalerie... !?
Pas catholique, méfiance, ça sent l'arnaque
Pas ordinaire tout d'même !!!
J'aurais préféré un manteau pour mon chien,
Un sac à dos pour moi...
J'appelle cela jeter de la poudre aux yeux ;
Aaah les enseignes commerciales, pour vous saigner,
Prêtes à tout.... !!