La femme en rouge
Il était une fois, au bout du monde, une île gardée par de grands visages de
pierre ; les moaïs de l'île de Pâques dont on connait si peu l’histoire. Ils semblaient
endormis, mais en réalité, ils écoutaient. Le vent leur racontait les histoires
du temps, les vagues leur murmuraient les secrets des voyageurs.
Un jour, une femme en robe rouge arriva au
rivage. Elle portait un livre qu’elle n’avait pas encore lu. Elle s’assit dans
l’eau, ouvrit une page au hasard et découvrit qu’il n’y avait aucun mot.
Seulement une injonction : improviser.
Alors, elle leva les yeux et vit apparaître
autour d’elle un monde inattendu. Molière était là , cheveux longs, qui lui fit un clin d’œil. Près de lui, une table,
des serviettes jaunes pliées ombelliformes, un guerrier de fer ressemblant fort
à un Don Quichotte bricolé de pièces anciennes, battait du pied comme une marionnette
impatiente de danser sous le regard ému d’une petite fille coiffée d’un bandeau
orné d’une fleur de soleil. Au centre, un vase antique dessinait sur sa peau
d’argile des éclairs et des montagnes. Près de lui brillait une médaille d’or
gravée d’initiales, vestige d’un empire oublié, mais qui continuait de
chuchoter son éclat. Et, comme pour rappeler que toute improvisation a besoin
de douceur, un chat, perché sur une table, observait la scène, immobile mais
présent, gardien silencieux de cette fantaisie.
J'aime beaucoup la conclusion.
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