28 avril 2025

Sujet 137 - les participants

 


Dorothy par Jill Bill
Sous se traction ... par Lothar 
Procrastination fleurie par Marie Sylvie 
Un matin de printemps par J. Libert
Dis-moi par K
La Dame aux Lys par François 
Je suis là par Ghysou 
Emancipation par Lothar

26 avril 2025

Sujet 137 - semaine du 26 avril au 3 mai

 




J'en ai marre/Ghysou

 Exceptionnellement  je publie de suite cet article de mon amie Ghysou qui se joint à nous mais n'avait pas la manière de fonctionner avec la mise en ligne. Je publie donc le texte qu'elle a rédigé sur la proposition  136.




J'en ai marre !
Je ne suis pas dans mon assiette en ce jour !
Je suis d'une humeur de chiendent d'un parc sauvage !
Monsieur Teste, affalé sur son canapé, 
la douce indifférence du monde !
Il n'a pas compris que les choses ne changent pas.
Tout ce que nous allons savoir ne sera que 
purs mensonges orchestrés par les plus beaux parleurs de France.
Je me souviens de leurs promesses qui se sont évanouies
aussi vite qu'un nuage qui passe sur le fil de l'horizon.
Allons remue toi ! Bouge de là !
Ne crois pas non plus le mystérieux étranger de complotiste
qui n'ose même pas afficher son visage !

Ah elle est belle ta procrastination !

 Regarde moi et rappelle toi ;
Je suis la fille qu'on appelle quand tout va mal !
La bonne poire de service !

J'vous l'dis, j'chuis pas dans mon assiette aujourd'hui !

MONSIEUR TESTE ET SON SAVOIR / François

 



MONSIEUR TESTE ET SON SAVOIR

 

Face à la douce indifférence du monde,

Il y a tout ce que nous allons savoir,

Porté par le cri d'une fille qu’on appelle à la ronde,

Avec toutes les connaissances qu’elle voudrait avoir.

 

On demanda à Monsieur TESTE,

Qui habitait sur le fil de l'horizon,

Au parc Sauvage, dans une maison modeste.

C'était un homme sage et digne de raison.

 

Je me souviens, il en savait des choses,

Il nous pouvait nous parler du chiendent,

Comme de toutes les variétés de roses.

Sa réputation avait des précédents.

 

Alors cette fille il l’appelle,

Et s’en fait vite un devoir,

De l’instruire et de s’occuper d’elle.

 

Désormais un monde nouveau, elle peut l’entrevoir !

 

La fille qu’on appelle / Lothar

 



La fille qu’on appelle

Mais pourquoi suis-je descendu dans ces crevasses ? Une crevasse, oui, mais mille et une ? Je me souviens juste que l’on appelait, du bas. Au profond. Moi, je suis descendu dans la fissure. Loin. Et je ne l’ai pas trouvée. La fille qu’on appelle.

Je ne l’ai même pas vue passer. Mes mains sont en sang, et je glisse. Rouge sur vert. Je me souviens. De cette chose grise, en bas qui me fixait. Les choses du bas sont en troupeau, et elles grouillent. Elles appellent une fille. Elles crient. Je les entends toujours.

Les murs phosphorescents éclairent les algues des murs, et elles poussent comme le chiendent. Un chiendent gluant et vert. Je remonte. Je n’ai plus de forces. La douce indifférence du monde autour de moi, ne m’aide pas. Mais pas du tout. Ces choses vaquent. S’occupent. Un ballet sans stress, au son des appels.

Je me souviens. Mais pas du chemin du retour. Cela bifurque sans cesse. Je dois choisir, le fil d’Ariane virtuel, le fil de l’horizon de la sortie, rêvée. Pensée. Je remonte à l’instinct. À chaque fois que je trouve, j’essaye de m’ajouter ce que je trouve. Step by step. Et tel monsieur Teste, je file mon Ariane, je file mon horizon. Têtu, je les construis. Je les pelotte. Et ça appelle autour. Et au fond ça hurle !

Je croise une fille, enfin. Elle descend. Je lui dis le parc sauvage du fond, sombre, plein de choses grises qui grouillent et qui appellent. Elle fixe hagarde le mystérieux étranger que je suis. Les choses l’appellent, je sens qu’elle veut descendre. L’horizon s’obscurcit. Comme un trou noir. Nous ne savons plus du tout ce que nous allons savoir. C’est le vide.

Je coupe le nœud gordien posé sur le fil d’Ariane : Je l’agrippe cette fille. Je crie son nom, à la fille qu’on appelle ! Plus fort encore. Plus fort ! Nous suivons en nous épaulant le non écho jusqu’en surface.

Moralité : si on appelle au fond d’une énorme crevasse, vous pourrez descendre sans problème, mais seul vous ne pourrez plus jamais remonter … C’est dit.


LES ALÉAS DU DIRECT / Galet

 



LES ALÉAS DU DIRECT


- Vous êtes toujours sur Radio-Verdure, la radio de nos campagnes. Bienvenue à ceux qui nous rejoignent ! Et maintenant, notre rubrique « Tout ce que nous allons savoir », en direct de Plottin-les-Mirettes avec notre confrère Guy Mauve. Guy, c’est à vous !


- Oui, bonjour Sophie. Je suis aujourd’hui avec Madame le maire qui va nous parler du Parc sauvage, aménagé dans la propriété léguée à la commune par Monsieur Teste, dont l’attraction principale est le mystérieux…..étranger…..avec lequel l’édile compte bien repeupler cette partie du Maine-et-Cher…


- Guy ? Vous m’entendez ? La communication est mauvaise, votre compte-rendu est haché. Ah, ça y est, la liaison est rétablie ! 


- ….et la douceindifférence du monde paysan pour les choses que la Science permettrait d’améliorer, notamment comment le chiendent pourrait à terme….sur le fil de….l’horizon 2030.


- Guy, vos propos sont assez difficiles à suivre, mais je me souviens qu’en préparant cette séquence, vous avez évoqué une légende ? 


- Oui, celle de la fille qu’on appelle….


- Ce n’est décidément pas possible, et nous nous excusons auprès de nos auditeurs. De violents orages sur le Mont Ventru perturbent la réception de ce passionnant reportage que nous espérons pouvoir diffuser en différé ce soir, après les informations de 20 heures. Maintenant une page de publicité.




Affabulations / l'Entille

 


Affabulations.


Monsieur Teste avait l’habitude de sortir tard le soir au parc sauvage. Il aimait cueillir des herbes à la pleine lune, surtout le chiendent.

Il disait qu’il aimait le fil de l’horizon invisible où pendait la douce indifférence du monde.

Il disait qu’il voulait rencontrer la fille qu’on appelle jamais mais qui est toujours là.

Il disait qu’un mystérieux étranger racontait à tous les vents de la nuit que tout ce que nous allons savoir n’est rien en comparaison de ce que nous n’apprendrons jamais.

Il disait… il disait.. mais plus personne ne l’écoutait. Pourtant une étrange poésie illuminait ses paroles.

Il disait que Prévert était son ami et que tout un cortège improbable suivait ses pas, mais je crois que c’était un mytho. Dommage !


En abîme/Lilolu

 

136 –  En abîme

 


Assis dans le grenier poussiéreux, au milieu des objets oubliés, les souvenirs remontaient.  Il y avait longtemps que je n’avais pas fait de mise en abîme et aujourd’hui je plonge. Je me souviens de l'époque où la douce indifférence du monde ne m'atteignait pas encore. Mon regard suivait le fil de l'horizon, rêvant d'aventures inconnues.

Un jour, je suis tombé sur Le Chiendent, un livre étrange qui parlait d'un univers foisonnant et absurde. À cette époque, Les Choses simples de la vie me suffisaient, mais une soif de comprendre le mystérieux étranger qui sommeillait en moi grandissait.

Plus tard, j'ai eu l'impression que Tout ce que nous allons savoir était déjà écrit quelque part, dans les étoiles peut-être. J'aimais me perdre dans Parc Sauvage, un recueil de poèmes qui évoquait une nature à la fois familière et insaisissable. J'y croisais parfois l'ombre énigmatique de Monsieur Teste, cet esprit acéré qui scrutait le monde avec une froideur analytique.

Et puis, il y avait cette histoire, celle de La Fille qu'on appelle..., un récit poignant qui m'a rappelé la fragilité et la force des êtres. Tous ces livres, chacun à sa manière, ont tissé la trame de ma propre histoire.

Genèse – L'âge du possible / Vegas sur sarthe

 



Genèse – L'âge du possible
 
Je me souviens d'être arrivée dans la douce indifférence du monde.
Le mystérieux étranger m'a dit que je suis née le sixième jour après qu'il ait créé le ciel, le soleil, les étoiles, le fil de l'horizon et ce parc sauvage et toutes les choses qui m'entourent, bonnes comme un fruit mûr ou mauvaises comme le chiendent.
Je suis la fille qu'on appelle Eve … c'est ce gros lourdingue d'Adam qui ne cesse de me le répéter.
Le mystérieux étranger dit que tout ce que nous allons savoir est bon pour nous, même si ce gros lourdingue d'Adam me dit qu'il faut d'abord craindre tout ce qu'on ne saura jamais ...
Depuis qu'il s'est confectionné un string dans une feuille de vigne, il faut que je l'appelle Monsieur !
Aujourd'hui Monsieur teste une « parabole » qu'il a empruntée au mystérieux étranger ; il prétend que la parabole c'est l'avenir.
J'aimerais mieux qu'il m'invente une belle paire d'escarpins ; c'est pas les loups-bouquetins qui manquent dans ce parc sauvage.

Je me souviens / La Licorne

 



Je me souviens de ce grand parc sauvage

De ses odeurs de fleurs et de printemps

Je me souviens de ces senteurs d'orage

Des herbes folles et du soleil levant

De tout ce qui se jouait sur le fil de l'horizon

De ce qui vibrait dans nos pierres et dans nos os

De nos rêves innocents teintés d'hésitation

De toutes ces choses qui rendaient le monde beau

Et qu'au fil du temps lentement, l'on oublie...

Je jouais en ce temps-là au mystérieux étranger

Qui grimpe doucement l'escalier du paradis

Sous la brise caressante d'un nouvel été...

Je me perdais dans le souffle des femmes

Je leur lisais des poésies pour qu'elles s'enflamment

Je leur promettais des nouveaux départs

Dans un murmure, "avant qu'il ne soit trop tard"...

Je me noyais dans la douce indifférence du monde

Avant de me jeter dans une histoire qui ensorcelle

Et de me fondre en volutes vaines et profondes

Sous le charme de la fille qu'on appelle,

De celle qui nous inspire des images vagabondes

Et pour qui l'on fend l'azur en moins d'une seconde...

Oui, Monsieur Teste, j'étais candide et romantique

J'étais plein d'illusions, de folie douce et de musique

Et quand je pense à ces souvenirs de ma jeunesse

J'ai encore la nostalgie de cette fraîche ivresse...

De ces délices et de ces merveilles jolies

Expliquez-moi, Monsieur, je vous en prie...

Comment nous en arrivons à perdre le mystère

Sous le poids de tout ce que nous allons savoir

Comment un beau jour tout ça nous indiffère

Et comment peu à peu nous cessons d'y croire ?

Comment les herbes folles se transforment en chiendent

Et comment, tout à coup, on aperçoit le soleil couchant

Qui jette ses toutes dernières lueurs

Sur les arbres du parc et sur notre bonheur ?

L'INCONNU / Galet

 


L’INCONNU


Oui, je me souviens de lui… Il a emménagé un matin de mai dans la grande maison au fond de l’impasse. D’où venait-il ? Que faisait-il ? D’après l’étiquette sur sa boîte aux lettres, il s’appelait Monsieur TESTE. Les papotages allaient bon train entre les commères du quartier qui comptaient sur le boulanger, l’épicier ou le boucher pour apprendre des « choses » sur le mystérieux étranger, qu’elles bouillaient d’impatience de partager au club de tricot, avec d’autres qui, de proche en proche, propageraient l’information. « Tout ce que nous allons savoir… » se promettaient-elles. C’est qu’il ne se passait jamais rien de passionnant ici, et tout dérapage de la routine était à exploiter ! Mais l’homme semblait peu enclin à la conversation, distant même selon Jules qui avait voulu l’appâter avec un coup de rouge au bar-tabac. Il faisait un minimum d’achats puis rentrait s’occuper du parc sauvage, envahi par le chiendent. Un jour, quelqu’un a vu entrer chez lui la fille qu’on appelle tous ici «la bancale », à cause de sa boiterie, Mariette de son vrai prénom. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Comment l’avait-il contactée ? Savait-elle qui il était ? Se connaissaient-ils ? Mariette fut assaillie de questions auxquelles elle refusa de répondre, et les jours qui suivirent la pauvre devint la cible de commentaires désobligeants. Qu’elle était loin, la douce indifférence du monde ! Quinze jours plus tard, Madame Dulac disait partout que depuis trois jours, les volets de la grande maison étaient fermés et que le nom sur la boîte aux lettres avait disparu. La trace de Monsieur Teste s’était diluée sur le fil de l’horizon, de même que celle de Mariette.

A quel titre ? / L'Entille

 



A quel titre ?

 

Je me souviens de la fille qu’on appelle quand on ne peut plus faire autrement. Elle est la solution à toutes les situations de la douce indifférence du monde.

Je me souviens du mystérieux étranger qui m’a donné rendez-vous au parc sauvage. Il était sur le fil de l’horizon lorsque je l’ai aperçu. Il s’empêtrait dans les choses du monde.

Je me souviens de l’homme qu’on l’appelle Monsieur Teste. Il nous promet que le chiendent ne pousse pas en Sibérie et dit souvent « Tout ce que nous allons savoir…. » et sa phrase reste suspendue elle aussi au fil de l’horizon.

Je me souviens que nous ne saurons jamais où vont se nicher les titres des livres oubliés.

 


Minnie la petite souris / Aurélie le timoineau

 



Minnie la petite souris 

Comme j'aimerais vous présenter la fille qu'on appelle "Minnie la petite souris" celle qui a chamboulé ma vie. 

Tout a commencé quand on m'a annoncé que j'allais accoucher bientôt alors que ce matin je ne savais même pas que j'étais enceinte. Les choses se sont déroulées normalement comme pour un accouchement classique. Après 2h on a déposé ce petit être (à peine 2kg pour 45cm) sur moi et j'étais incapable de réagir : devais-je rire ou pleurer car je me souviens que l'année dernière je ne pensais pas bébé mais plutôt à ce que je faisais avec un mystérieux étranger dans cette chambre du "Parc Sauvage hôtel". Et même si depuis il s'accroche comme le chiendent sur un mur, je sais très bien que nous ne pourrons pas continuer ensemble.... Surtout maintenant, vu le fil de l'horizon qui se prépare, suite à ses révélations... De plus Monsieur teste mes nerfs avec une nouvelle à assimiler toutes les semaines et je sens que mon cerveau si bien fatigué ne va pas sortir indemne de tout ce bric à brac.
Mais revenons à Minnie qui nous dévoile, à travers mimiques et gazouillis tout ce que nous allons savoir sur sa future vie. Et surtout profitera-t-elle ,ou pas, de la douce indifférence du monde vu sa petite taille...



Qui ? / K

 



-Dans le parc sauvage, qui était il vraiment le mystérieux étranger dont je me souviens qui scrutait le fil de l’horizon dans la douce indifférence du monde, ce monde ô combien replié sur les choses les plus futiles, envahissantes comme le chiendent ? 

-C’est tout ce que nous allons savoir, monsieur Teste, la fille qu’on appelle ne saurait tarder à décrocher.

Une sonnerie, on répond, une conversation de quelques minutes, on raccroche.

...

-Monsieur Teste ?

- Oui ? 

- C'était vous.


DROLE D'HISTOIRE / J. Libert

 



DRÔLE D’HISTOIRE
 
 
    Je me souviens encore, comme si c’était hier, de cette curieuse histoire.
 
    Dans ce parc sauvage, laissé à l’abandon, poussait le chiendent parmi les herbes folles et les tiges épineuses. Il avait longtemps appartenu à un fermier sans héritiers. De son vivant, celui ci faisait paître un troupeau de moutons qui se chargeait de le tondre régulièrement.
 
   À son décès, la ferme avait été vendue, pour une bouchée de pain, à un jeune couple. Il avait habité là, quelques mois, mais sa disparition soudaine avait intrigué le village tout entier pendant des années. Sa recherche demeurée vaine, la maison fut squattée à diverses reprises. Faute d’entretien, les intempéries achevèrent sa destruction.
 
    C’est sur ce lieu, à l’histoire trouble, que Monsieur Teste avait installé, un beau soir d’été, son vieux fourgon noir, sommairement équipé, tracté par une voiture d’un rouge délavé, plus vieille encore. Hormis son nom, nous ne connaissions rien de Monsieur Teste. Il parlait peu, dans un langage inconnu. Tout ce que nous allions savoir c’est qu’il vivait avec une petite fille de cinq, six ans. Lui, avait les cheveux bouclés, noir de jais, le teint basané. Sa fille qu’on appelle Marlène, elle, avait le teint pâle et les yeux couleur de mer.
 
    Il est resté le mystérieux étranger vivant à l’écart des choses et de la douce indifférence du monde.
 
    En soirée, il s’asseyait sur son pliant de toile, adossé à son fourgon. Il suivait du regard le fil de l’horizon, comme si, au-delà, il retrouvait et communiquait avec les siens.
 
    Mais un jour, au crépuscule, on l’a aperçu, entouré de deux gendarmes qui l’ont embarqué avec la petite fille, dans leur camionnette. Personne ne les a jamais revus.
 

LE MYSTÈRIEUX ÉTRANGER DU PARC SAUVAGE / Marie Sylvie


 


LE MYSTÈRIEUX ÉTRANGER   DU PARC SAUVAGE 



Dans un  parc sauvage, ce jour là,  tout semblait paisible. Les promeneurs s'étaient installés sur les pelouses fleuries, déployant leurs paniers de pique-nique sous un ciel azur. 

Puis, sans crier gare, il est apparu. D'abord furtif, l'air hésitant. Personne ne l'avait vu arriver, personne ne savait d'où il venait. Le mystérieux étranger, c'était lui, un jeune lionceau, perdu, échappé sans doute d'un cirque ou d'un zoo lointain. 



Tapie derrière un arbre, La fille qu'on appelle  Léa l'aperçut la première. Il avançait, curieux,  le museau levé vers les parfums enivrants de fruits et de pain frais. 

Monsieur Teste, lui, se mit à observer la scène avec sa rigueur habituelle. 
Tout ce que nous allons savoir, c'est que ce petit vagabond a suivi Le fil de l 'horizon sans se soucier d'où il finirait. 》 murmurait-il en plissant les yeux. 



 Je me souviens du silence qui s'installa alors, du mélange d'étonnement et d'émerveillement.  Personne ne bougea. On aurait dit que chacun ressentait La douce indifférence du monde,  cette étrange sensation où tout est à la fois fragile et inévitable. 

L'animal s'arrêta près d'un panier, effleurant les miettes sur le sol couvert de chiendent. Puis, il leva la tête, scrutant les visages. Ce fut Léa qui lui tendit un morceau de brioche. 

Et ainsi,  le lionceau devint le héros involontaire d'un pique-nique où Les choses avaient pris une tournure magique. 



M'enfin / Jill Bill

 



M'enfin !


Un parc sauvage
Monsieur teste d'autres horizons
Que les zoos...

Ah tout ce que nous allons voir
En liberté
Dit-il, la bouche en coeur !

Et moi qui voulais juste aller voir
Le mystérieux étranger au cinéma...
Ou le fil de l'horizon, à la mer,
Je me souviens qu'il aimait ça aussi
Mais depuis qu'une mouche l'a piqué.......

Dans la douce indifférence du monde
Il réitère son invitation, mon cher petit mari.

Les choses, faisons les choses en grand !!
Le chiendent attendra !

Serais-je la fille qu'on appelle
Et qui obéit au doigt et à l'oeil........

21 avril 2025

Sujet 136 - les participants

 

M'enfin par Jill Bill
Le mystérieux étranger du parc sauvage par Marie Sylvie 
DROLE D'HISTOIRE par J.Libert
Qui ? par K
Minnie la petite souris par Aurélie le timoineau
A quel titre ? par l'Entille
L'inconnu par Galet
Je me souviens par  La Licorne
Genèse- l'âge du possible par Vegas sur sarthe
En abîme par Lilou
Affabulations par L'Entille (bis!)
Les aléas du direct par Galet (bis)
La fille qu'on appelle par Lothar 
Monsieur Teste et son savoir par François 
J'en ai marre par Ghysou

19 avril 2025

Sujet 136 - semaine du 19 au 26 avril

 Allez, on corse SERIEUSEMENT 

les choses pour le logo-rallye ? 

Chiche !





Avec Perle/Lilou

 Avec Perle



Les bords de mer... Rien que ces mots évoquent une symphonie d'odeurs salées, le cri lointain des mouettes et cette sensation si particulière du sable frais sous les pieds. Aujourd'hui, Perle, trépigne d'impatience au bout de sa laisse. Ses petits yeux vifs pétillent à l'idée de à l'idée de cette exploration matinale, un rituel fondateur de nos journées.

Le ressac nous accueille avec son murmure constant. Les vagues, ourlées d'écume blanche, viennent mourir sur la grève dans un chuchotement continu, puis se retirent en un lent soupir, laissant derrière elles des coquillages aux formes étranges et des algues brillantes. Pompon, lui, ne se lasse jamais de courir après l'écume qui recule, ses petites pattes s'enfonçant avec bonheur dans le sable humide.

Notre balade se déroule au rythme de ses découvertes. J’ai toujours l’impression qu’elle lit un journal inaccessible pour moi. Un galet lisse et rond devient soudain un trésor à renifler avec attention. Une plume abandonnée est l'objet d'une danse joyeuse, ponctuée de petits jappements excités. Je la regarde s'émerveiller de ces riens, et son enthousiasme simple et pur déteint sur moi.

Perle s'arrête, le museau au vent, captant une nouvelle odeur. Peut-être celle d'un crabe tapi sous un rocher, ou le souvenir lointain d'un poisson échoué. Je la laisse explorer, savourant cet instant de calme et de connexion avec la nature. Nous poursuivons notre chemin.

Derrière nous nos empreintes éphémères sur le sable mouillé.

LA MER / J. Libert

 


LA MER
 
 
 
La mer vient mourir sur le sable.                                             

Elle vient s’échouer sur les galets,
 
Frangée d’une écume mousseuse
 
Aux mille reflets de l’arc en ciel.
 
Ses incessantes lames chantantes
 
Tantôt caresse d’eau, de vent, d’air,
 
De lumière ou d’immensité ;

Tantôt gifles cinglantes et sauvages
 
Lèchent, battent, rebattent les rochers.
 
Au loin, brillante au soleil couchant,
 
La mer se confond avec le ciel
 
Et l’horizon liquide rougeoie
 
En un brasier de poudre d’or.
 
Sur le sable restent les algues.

Leurs longues chevelures nouées
 
Entrouvrent leurs âpres cassolettes
 
D’où monte une odeur de phosphore ;
 
De sel, d’iode et de vase.

Perchées à la pointe des rochers,
 
Les mouettes se sont données rendez-vous.

Elles vont prendre un nouvel essor
 
Dans un concert d’ailes, de cris plaintifs.
 

FLOT D'EMOTIONS / Galet

 



FLOT D’ÉMOTIONS

Elle ondulait tout le long de la plage, sur la ligne changeante entre immensité bleu-vert et sable blond, et moi je la regardais, les yeux rivés sur son doux balancement, comme un lent mouvement de hanches, entre hésitation et nonchalance.

Elle jouait les aguicheuses, avançant avec hardiesse pour reculer comme à regret, laissant ici la dentelle éphémère de son voile de mariée, là une frange d’écume, comme une mousse de lait sur une lèvre à embrasser. Ailleurs elle faisait rouler dans son retrait de minuscules coquillages striés de rose et de blanc, ajoutant à son doux murmure le bruit de perles d’un collier cassé. Partout sur son passage l’estran pétillait de mille trous chantants, comme une coupe de champagne offerte au soleil et au vent.

Câline, elle caressait tendrement la grève, effaçant les pas, les rigoles de la marée descendante comme la main d’une mère chasse le mauvais rêve du front de l’enfant, comme celle de l’amante apaise le visage tourmenté de l’aimé.

Le temps passant, elle se faisait insistante, poussant toujours plus loin son retour, laissant un peu d’elle dans chaque creux pour mieux y revenir, se réappropriant l’espace, déposant parfois l’obole d’une algue brune et brillante, s’imposant en maîtresse incontestée de cette espace à qui elle n’avait accordé que quelques heures de liberté, baignant la base des rochers, les enlaçant, noyant lentement les plus petits, repoussant les importuns vers les dunes.

Le soleil couchant sublimait les couleurs. J’eus une pensée fugitive pour l’autre astre fondateur de ce merveilleux ballet. Et je restais là à contempler cette eau mouvante, ne voulant pas savoir quelle serait son humeur du lendemain, lumineuse et douce ou sombre et déchaînée, certain que le spectacle serait toujours somptueux. Là-haut, venant de l’horizon, les mouettes tournaient, toujours plus nombreuses, accompagnant les chalutiers qui rentraient.     


Vagues / K

 



Ici pas de paquets d’eau,

Pas de sac de ressac

Les vagues réussissent toujours à échouer

À plat, léchant le sable,

Désirant la dune et la lune  

Elles s’en vont et s’en viennent

Partent sans laisser d’adresse

Même à la laisse de mer

Inlassables

Elles sont le bruit du temps

Le vent les trouble parfois

Et l’écume du tic au tac

Eclabousse les secondes

Eparpille les instants

Sel et sable emmêlés