28 avril 2025
Sujet 137 - les participants
26 avril 2025
J'en ai marre/Ghysou
Exceptionnellement je publie de suite cet article de mon amie Ghysou qui se joint à nous mais n'avait pas la manière de fonctionner avec la mise en ligne. Je publie donc le texte qu'elle a rédigé sur la proposition 136.
MONSIEUR TESTE ET SON SAVOIR / François
MONSIEUR TESTE ET SON SAVOIR
Face à la douce indifférence du monde,
Il y a tout ce que nous allons savoir,
Porté par le cri d'une fille qu’on appelle à la ronde,
Avec toutes les connaissances qu’elle voudrait avoir.
On demanda à Monsieur TESTE,
Qui habitait sur le fil de l'horizon,
Au parc Sauvage, dans une maison modeste.
C'était un homme sage et digne de raison.
Je me souviens, il en savait des choses,
Il nous pouvait nous parler du chiendent,
Comme de toutes les variétés de roses.
Sa réputation avait des précédents.
Alors cette fille il l’appelle,
Et s’en fait vite un devoir,
De l’instruire et de s’occuper d’elle.
Désormais un monde nouveau, elle peut l’entrevoir !
La fille qu’on appelle / Lothar
LES ALÉAS DU DIRECT / Galet
LES ALÉAS DU DIRECT
- Vous êtes toujours sur Radio-Verdure, la radio de nos campagnes. Bienvenue à ceux qui nous rejoignent ! Et maintenant, notre rubrique « Tout ce que nous allons savoir », en direct de Plottin-les-Mirettes avec notre confrère Guy Mauve. Guy, c’est à vous !
- Oui, bonjour Sophie. Je suis aujourd’hui avec Madame le maire qui va nous parler du Parc sauvage, aménagé dans la propriété léguée à la commune par Monsieur Teste, dont l’attraction principale est le mystérieux…..étranger…..avec lequel l’édile compte bien repeupler cette partie du Maine-et-Cher…
- Guy ? Vous m’entendez ? La communication est mauvaise, votre compte-rendu est haché. Ah, ça y est, la liaison est rétablie !
- ….et la douce… indifférence du monde paysan pour les choses que la Science permettrait d’améliorer, notamment comment le chiendent pourrait à terme….sur le fil de….l’horizon 2030.
- Guy, vos propos sont assez difficiles à suivre, mais je me souviens qu’en préparant cette séquence, vous avez évoqué une légende ?
- Oui, celle de la fille qu’on appelle….
- Ce n’est décidément pas possible, et nous nous excusons auprès de nos auditeurs. De violents orages sur le Mont Ventru perturbent la réception de ce passionnant reportage que nous espérons pouvoir diffuser en différé ce soir, après les informations de 20 heures. Maintenant une page de publicité.
Affabulations / l'Entille
Affabulations.
Monsieur Teste avait l’habitude de sortir tard le soir au parc sauvage. Il
aimait cueillir des herbes à la pleine lune, surtout le chiendent.
Il disait qu’il aimait le fil de l’horizon invisible où pendait la douce
indifférence du monde.
Il disait qu’il voulait rencontrer la fille qu’on appelle jamais mais qui est
toujours là.
Il disait qu’un mystérieux étranger racontait à tous les vents de la nuit que
tout ce que nous allons savoir n’est rien en comparaison de ce que nous
n’apprendrons jamais.
Il disait… il disait.. mais plus personne ne l’écoutait. Pourtant une étrange
poésie illuminait ses paroles.
Il disait que Prévert était son ami et que tout un cortège improbable suivait
ses pas, mais je crois que c’était un mytho. Dommage !
En abîme/Lilolu
136
– En abîme
Assis
dans le grenier poussiéreux, au milieu des objets oubliés, les souvenirs remontaient.
Il y avait longtemps que je n’avais pas
fait de mise en abîme et aujourd’hui je plonge. Je me souviens de
l'époque où la
douce indifférence du monde ne m'atteignait pas encore. Mon
regard suivait le fil de l'horizon, rêvant d'aventures inconnues.
Un jour, je suis tombé sur Le Chiendent, un livre étrange qui parlait d'un
univers foisonnant et absurde. À cette époque, Les Choses simples
de la vie me suffisaient, mais une soif de comprendre le mystérieux
étranger qui sommeillait en moi grandissait.
Plus tard, j'ai eu l'impression que Tout ce que
nous allons savoir était déjà écrit quelque part, dans les
étoiles peut-être. J'aimais me perdre dans Parc Sauvage, un
recueil de poèmes qui évoquait une nature à la fois familière et insaisissable.
J'y croisais parfois l'ombre énigmatique de Monsieur Teste,
cet esprit acéré qui scrutait le monde avec une froideur analytique.
Et puis, il y avait cette histoire, celle de La Fille
qu'on appelle..., un récit poignant qui m'a rappelé la
fragilité et la force des êtres. Tous ces livres, chacun à sa manière, ont
tissé la trame de ma propre histoire.
Genèse – L'âge du possible / Vegas sur sarthe
Le mystérieux étranger m'a dit que je suis née le sixième jour après qu'il ait créé le ciel, le soleil, les étoiles, le fil de l'horizon et ce parc sauvage et toutes les choses qui m'entourent, bonnes comme un fruit mûr ou mauvaises comme le chiendent.
Je suis la fille qu'on appelle Eve … c'est ce gros lourdingue d'Adam qui ne cesse de me le répéter.
Le mystérieux étranger dit que tout ce que nous allons savoir est bon pour nous, même si ce gros lourdingue d'Adam me dit qu'il faut d'abord craindre tout ce qu'on ne saura jamais ...
Depuis qu'il s'est confectionné un string dans une feuille de vigne, il faut que je l'appelle Monsieur !
Aujourd'hui Monsieur teste une « parabole » qu'il a empruntée au mystérieux étranger ; il prétend que la parabole c'est l'avenir.
J'aimerais mieux qu'il m'invente une belle paire d'escarpins ; c'est pas les loups-bouquetins qui manquent dans ce parc sauvage.
Je me souviens / La Licorne
Je me souviens de ce grand parc sauvage
De ses odeurs de fleurs et de printemps
Je me souviens de ces senteurs d'orage
Des herbes folles et du soleil levant
De tout ce qui se jouait sur le fil de l'horizon
De ce qui vibrait dans nos pierres et dans nos os
De nos rêves innocents teintés d'hésitation
De toutes ces choses qui rendaient le monde beau
Et qu'au fil du temps lentement, l'on oublie...
Je jouais en ce temps-là au mystérieux étranger
Qui grimpe doucement l'escalier du paradis
Sous la brise caressante d'un nouvel été...
Je me perdais dans le souffle des femmes
Je leur lisais des poésies pour qu'elles s'enflamment
Je leur promettais des nouveaux départs
Dans un murmure, "avant qu'il ne soit trop tard"...
Je me noyais dans la douce indifférence du monde
Avant de me jeter dans une histoire qui ensorcelle
Et de me fondre en volutes vaines et profondes
Sous le charme de la fille qu'on appelle,
De celle qui nous inspire des images vagabondes
Et pour qui l'on fend l'azur en moins d'une seconde...
Oui, Monsieur Teste, j'étais candide et romantique
J'étais plein d'illusions, de folie douce et de musique
Et quand je pense à ces souvenirs de ma jeunesse
J'ai encore la nostalgie de cette fraîche ivresse...
De ces délices et de ces merveilles jolies
Expliquez-moi, Monsieur, je vous en prie...
Comment nous en arrivons à perdre le mystère
Sous le poids de tout ce que nous allons savoir
Comment un beau jour tout ça nous indiffère
Et comment peu à peu nous cessons d'y croire ?
Comment les herbes folles se transforment en chiendent
Et comment, tout à coup, on aperçoit le soleil couchant
Qui jette ses toutes dernières lueurs
Sur les arbres du parc et sur notre bonheur ?
L'INCONNU / Galet
L’INCONNU
Oui, je me souviens de lui… Il a emménagé un matin de mai dans la grande maison au fond de l’impasse. D’où venait-il ? Que faisait-il ? D’après l’étiquette sur sa boîte aux lettres, il s’appelait Monsieur TESTE. Les papotages allaient bon train entre les commères du quartier qui comptaient sur le boulanger, l’épicier ou le boucher pour apprendre des « choses » sur le mystérieux étranger, qu’elles bouillaient d’impatience de partager au club de tricot, avec d’autres qui, de proche en proche, propageraient l’information. « Tout ce que nous allons savoir… » se promettaient-elles. C’est qu’il ne se passait jamais rien de passionnant ici, et tout dérapage de la routine était à exploiter ! Mais l’homme semblait peu enclin à la conversation, distant même selon Jules qui avait voulu l’appâter avec un coup de rouge au bar-tabac. Il faisait un minimum d’achats puis rentrait s’occuper du parc sauvage, envahi par le chiendent. Un jour, quelqu’un a vu entrer chez lui la fille qu’on appelle tous ici «la bancale », à cause de sa boiterie, Mariette de son vrai prénom. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Comment l’avait-il contactée ? Savait-elle qui il était ? Se connaissaient-ils ? Mariette fut assaillie de questions auxquelles elle refusa de répondre, et les jours qui suivirent la pauvre devint la cible de commentaires désobligeants. Qu’elle était loin, la douce indifférence du monde ! Quinze jours plus tard, Madame Dulac disait partout que depuis trois jours, les volets de la grande maison étaient fermés et que le nom sur la boîte aux lettres avait disparu. La trace de Monsieur Teste s’était diluée sur le fil de l’horizon, de même que celle de Mariette.
A quel titre ? / L'Entille
A quel
titre ?
Je me
souviens de la fille qu’on appelle quand on ne peut
plus faire autrement. Elle est la solution à toutes les situations de la
douce indifférence du monde.
Je me souviens
du mystérieux étranger qui m’a donné rendez-vous au parc
sauvage. Il était sur le fil de l’horizon lorsque je l’ai
aperçu. Il s’empêtrait dans les choses du monde.
Je me souviens de
l’homme qu’on l’appelle Monsieur Teste. Il nous promet que le
chiendent ne pousse pas en Sibérie et dit souvent « Tout ce
que nous allons savoir…. » et sa phrase reste suspendue elle aussi au
fil de l’horizon.
Je me souviens
que nous ne saurons jamais où vont se nicher les titres des livres oubliés.
Minnie la petite souris / Aurélie le timoineau
Qui ? / K
-Dans le parc sauvage, qui était il vraiment le mystérieux étranger dont je me souviens qui scrutait le fil de l’horizon dans la douce indifférence du monde, ce monde ô combien replié sur les choses les plus futiles, envahissantes comme le chiendent ?
-C’est tout ce que nous allons savoir, monsieur Teste,
la fille qu’on appelle ne saurait tarder à décrocher.
Une sonnerie, on répond, une conversation de quelques minutes, on raccroche.
...
-Monsieur Teste ?
- Oui ?
- C'était vous.
DROLE D'HISTOIRE / J. Libert
LE MYSTÈRIEUX ÉTRANGER DU PARC SAUVAGE / Marie Sylvie
M'enfin / Jill Bill
21 avril 2025
Sujet 136 - les participants
19 avril 2025
Avec Perle/Lilou
Avec Perle
Les bords de mer... Rien que ces mots évoquent une symphonie d'odeurs
salées, le cri lointain des mouettes et cette sensation si particulière du
sable frais sous les pieds. Aujourd'hui, Perle, trépigne d'impatience au bout
de sa laisse. Ses petits yeux vifs pétillent à l'idée de à l'idée de cette
exploration matinale, un rituel fondateur de nos journées.
Le ressac nous accueille avec son murmure
constant. Les vagues, ourlées d'écume blanche, viennent mourir sur la grève
dans un chuchotement continu, puis se retirent en un lent soupir, laissant
derrière elles des coquillages aux formes étranges et des algues brillantes.
Pompon, lui, ne se lasse jamais de courir après l'écume qui recule, ses petites
pattes s'enfonçant avec bonheur dans le sable humide.
Notre balade se déroule au rythme de ses
découvertes. J’ai toujours l’impression qu’elle lit un journal inaccessible pour
moi. Un galet lisse et rond devient soudain un trésor à renifler avec
attention. Une plume abandonnée est l'objet d'une danse joyeuse, ponctuée de
petits jappements excités. Je la regarde s'émerveiller de ces riens, et son
enthousiasme simple et pur déteint sur moi.
Perle s'arrête, le museau au vent, captant une
nouvelle odeur. Peut-être celle d'un crabe tapi sous un rocher, ou le souvenir
lointain d'un poisson échoué. Je la laisse explorer, savourant cet instant de
calme et de connexion avec la nature. Nous poursuivons notre chemin.
Derrière nous nos empreintes éphémères sur le sable mouillé.
LA MER / J. Libert
FLOT D'EMOTIONS / Galet
FLOT D’ÉMOTIONS
Elle ondulait tout le long de la plage, sur la ligne changeante entre immensité bleu-vert et sable blond, et moi je la regardais, les yeux rivés sur son doux balancement, comme un lent mouvement de hanches, entre hésitation et nonchalance.
Elle jouait les aguicheuses, avançant avec hardiesse pour reculer comme à regret, laissant ici la dentelle éphémère de son voile de mariée, là une frange d’écume, comme une mousse de lait sur une lèvre à embrasser. Ailleurs elle faisait rouler dans son retrait de minuscules coquillages striés de rose et de blanc, ajoutant à son doux murmure le bruit de perles d’un collier cassé. Partout sur son passage l’estran pétillait de mille trous chantants, comme une coupe de champagne offerte au soleil et au vent.
Câline, elle caressait tendrement la grève, effaçant les pas, les rigoles de la marée descendante comme la main d’une mère chasse le mauvais rêve du front de l’enfant, comme celle de l’amante apaise le visage tourmenté de l’aimé.
Le temps passant, elle se faisait insistante, poussant toujours plus loin son retour, laissant un peu d’elle dans chaque creux pour mieux y revenir, se réappropriant l’espace, déposant parfois l’obole d’une algue brune et brillante, s’imposant en maîtresse incontestée de cette espace à qui elle n’avait accordé que quelques heures de liberté, baignant la base des rochers, les enlaçant, noyant lentement les plus petits, repoussant les importuns vers les dunes.
Le soleil couchant sublimait les couleurs. J’eus une pensée fugitive pour l’autre astre fondateur de ce merveilleux ballet. Et je restais là à contempler cette eau mouvante, ne voulant pas savoir quelle serait son humeur du lendemain, lumineuse et douce ou sombre et déchaînée, certain que le spectacle serait toujours somptueux. Là-haut, venant de l’horizon, les mouettes tournaient, toujours plus nombreuses, accompagnant les chalutiers qui rentraient.
Vagues / K
Ici pas de paquets d’eau,
Pas de sac de ressac
Les vagues réussissent toujours à échouer
À plat, léchant le sable,
Désirant la dune et la lune
Elles s’en vont et s’en viennent
Partent sans laisser d’adresse
Même à la laisse de mer
Inlassables
Elles sont le bruit du temps
Le vent les trouble parfois
Et l’écume du tic au tac
Eclabousse les secondes
Eparpille les instants
Sel et sable emmêlés