DRÔLE D’HISTOIRE
Je me souviens encore, comme si c’était
hier, de cette curieuse histoire.
Dans ce parc
sauvage, laissé à l’abandon, poussait le chiendent parmi les herbes
folles et les tiges épineuses. Il avait longtemps appartenu à un fermier sans
héritiers. De son vivant, celui ci faisait paître un troupeau de moutons qui se
chargeait de le tondre régulièrement.
À son décès, la
ferme avait été vendue, pour une bouchée de pain, à un jeune couple. Il avait
habité là, quelques mois, mais sa disparition soudaine avait intrigué le
village tout entier pendant des années. Sa recherche demeurée vaine, la maison
fut squattée à diverses reprises. Faute d’entretien, les intempéries achevèrent
sa destruction.
C’est sur ce lieu,
à l’histoire trouble, que Monsieur Teste avait installé, un beau soir
d’été, son vieux fourgon noir, sommairement équipé, tracté par une voiture d’un
rouge délavé, plus vieille encore. Hormis son nom, nous ne connaissions rien de
Monsieur Teste. Il parlait peu, dans un langage inconnu. Tout ce que nous
allions savoir c’est qu’il vivait avec une petite fille de cinq, six ans.
Lui, avait les cheveux bouclés, noir de jais, le teint basané. Sa fille
qu’on appelle Marlène, elle, avait le teint pâle et les yeux couleur de
mer.
Il est resté le
mystérieux étranger vivant à l’écart des choses et de la douce
indifférence du monde.
En soirée, il
s’asseyait sur son pliant de toile, adossé à son fourgon. Il suivait du regard le
fil de l’horizon, comme si, au-delà, il retrouvait et communiquait avec les
siens.
Mais un jour, au
crépuscule, on l’a aperçu, entouré de deux gendarmes qui l’ont embarqué avec la
petite fille, dans leur camionnette. Personne ne les a jamais revus.
Hum, hum...
RépondreSupprimerétrange...et un peu effrayant.
Une présomption d'étrangeté.
RépondreSupprimerUn bien étrange hère que ce Monsieur Teste là.
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