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16 décembre 2023

le coup du chapeau/Lilou

Le coup du chapeau 



Je m’baladais sur l’avenue sifflotant un air bien connu pourtant je n’étais pas sur les Champs Élysées. Quelque inconnu avait oublié ou perdu son chapeau et comme toute personne bien élevée, réflexe je shootais dedans sauf aïe aïe aïe il y avait un caillou dessous une sorte de menhir qui me broya les orteils, me fit voir trente-six chandelles et me fit choir sur le trottoir pendant que des rires fusaient et j’entendis avant de m’endormir « té encore un couillon de la lune ». Les quatre fers en l’air, à plat dos reprenant mes esprits, je vis se découpant dans le ciel une portée musicale. Des notes étaient accrochées, des croches, des doubles, des blanches et des noires. On aurait dit le début de la symphonie cinq de Beethoven. J’entendais des pom pom pom et Cram cram cram, des trompettes et des coups d’archet violent de violon : do do do ré ré mi mi fa ! Tenais-je là le début de ma composition celle que depuis plusieurs j’essayais de pondre pour mon éditeur de musique et qui me gavais. Puis les notes se déplacèrent se déformèrent et s’agglutinèrent dans un souffle de vent. Mais que venaient faire ses baskets sur ma portée.

Monsieur, entendis-je, monsieur serrez-moi la main si vous m’entendez. J’ouvris les yeux et un joli visage m’apparut, cheveux auburn voletant autour. Étais-je au paradis. Marie veillait-elle sur moi ? Elle me regardait avec un demi sourire un peu inquiet. Monsieur, vous allez-bien répéta cette voix magique. Séduit je jouait un peu les prolongations pour entendre encore cette douce voix musicale.

Enfin je me remis debout, me remis à siffler ; les notes venaient toutes seules. Enfin mon chef d’œuvre grâce à un couvre-chef mal placé !

Rendez-vous / L'Entille

 



Il m’avait dit « rendez-vous au deuxième top en partant du croisement de la pointe du vent vers T heure moins le quart ».
Certainement les indications étaient les bonnes. Nous nous sommes retrouvés. Nous avons échangé des mots puis des idées. Et de fil en aiguille nous avons échangé des baisers lèvres contre lèvres. Enlacés, nous n’avons pas vu le temps passer. La nuit était tombée depuis longtemps lorsque nos enveloppes ont retrouvé leur forme initiale. Étrangement, notre attirance l’un pour l’autre n’en était que plus forte ! Une joie inextinguible s’est emparée de nous, une immense liberté nous a envahi. Nous avons jeté en l’air frusques et chaussures. Ces dernières se sont accrochées au fil électrique pas pour signaler un point de deal, à moins que ce ne soit un shoot amoureux !
Et nous nous sommes enfoncés dans la lande à la recherche d'un terrier pour jouer les prolongations, jusqu’au prochain jeu de piste, jusqu’au prochain scénario...


Chaussures volantes / Tarval

 


Linda se promenait tranquillement à la foire,

Passant de stands en stands,

Demandant des explications sur certains articles

Qui l’interpellaient, de par leurs étrangetés,

Et elle était curieuse de connaître leurs histoires.

Soudain, elle vit un attroupement autour d’une attraction,

Et elle s’approcha pour voir ce qui se passait,

Et là, elle vit des tyroliennes avec des chaussures,

Mais où étaient passés les propriétaires ?

Soudain elle vit les personnes qui n’avaient plus de chaussures,

Ceux-ci s’amusaient comme des enfants,

Rigolaient de façon bruyante en se tenant les côtes,

Contents de leur farce.

Les gens autour d’elle riaient aussi,

Et même elle trouva ça drôle.

Elle repartit de la foire en souriant,

Elle avait passé un bon après-midi,

Et elle rentra chez elle se reposer,

La tête pleine de souvenirs.

Les pas perdus / Keremma

 



Ils marchaient au milieu des étoiles, leurs pieds légers effleuraient l'infini. On aurait dit deux anges en équilibre sur le fil d’une constellation. Ils tissaient une danse dans la galaxie des amants.

Ô tourbillons, vertige au firmament, ô éblouissement. Aux cimes de la joie, le soleil aveugla leurs deux pauvres prunelles. Le fil tendu sur fond de ciel ne porte plus que le poids de leurs désillusions.

La voie lactée n'était pas leur chemin.


DES BASKETS 40 ANS APRÈS / J. Libert

 



    Depuis la terre,  on aurait dit des petites voitures téléguidées courant sur les fils électriques. En y regardant mieux, Amandine découvrit des baskets suspendues à ces mêmes fils par leurs lacets. « Drôle d’idée » pensa-t-elle, mais pourquoi pas ?  Elle aurait préféré  y visualiser des hirondelles regroupées, en partance  pour des cieux plus cléments.
 
    C’est alors que lui revint le souvenir des chaussures de mariage de son père, là, dans ce grenier où les araignées avaient accroché leur toile entre deux poutres de chêne rugueux ; elles étaient encore soigneusement emballées dans leur papier de soie bleu marine, à peine froissé, couchées tête bêche. Leur forme au bout mi pointu, mi arrondi était toujours très actuelle et le grain noir d’un cuir souple révélait qu’elles avaient dû être confortables à porter. Seule, la boîte blanche en carton qui les contenait avait jauni, empilée négligemment sous d’autres boîtes vides cachées derrière les sacs de chiffons pendant près de 40 ans.
 
    Amandine revoit son père essayer à nouveau ses chaussures de mariage, mais, même en s’aidant d’un chausse pied, son talon ne rentrait plus dans le cuir fin et délicat.
 
    Ému et nostalgique de retrouver si longtemps après ses chaussures d’un grand jour, il les avait gardées en main quelques minutes. Il les avait tournées et retournées d’un air songeur comme pour mieux se souvenir de cette période unique et heureuse. Le temps s’était trop vite écoulé, il n’avait pas vu les années passer et sa jeunesse s’en était allée. Aujourd’hui, à 60 ans, aux portes de la vieillesse, il se promettait , désormais, de savourer pleinement l’instant présent. Peut être que ses précieuses chaussures venaient de lui faire prendre conscience de la brièveté d’une vie.
 
    À contrario, avec l’exposition à l’air et aux intempéries, Amandine se demanda si les baskets suspendues qu’elle venait de repérer joueraient  les mêmes prolongations ? Après 40 ans, évoqueraient elles toujours à leur propriétaire quelque souvenir de jeunesse ?


Le passage / K

 



On était en 1967. Dans sa zone d’entraînement, il avait repéré de vieux câbles désaffectés qui traversaient la frontière.
Il avait été l’objet d’enquêtes pour « idées anti-communistes » et il sentait l’étau se resserrer.
Il mit donc à profit son talent « autrement ».

C’est ainsi que le funambule Markus Fischer passa à l'ouest.
On ne l’a jamais retrouvé.

 
En juin 1984, peut-être inspirés par cette histoire, ces deux paires de baskets - un pied de nez ? - sont tout ce que l’on a retrouvé de deux perchistes d’Allemagne de l’Est qui ont apparemment décidé de se faire la malle après l’annonce du boycott des Jeux Olympiques de Los Angeles.
On n'a jamais retrouvé non plus Ralf Ehrlich et Kurt Schnabel. 

Doit-on en penser qu'à défaut de jouer les prolongations, quelquefois l'histoire semble repasser les plats ?

Et Hop/Jill Bill







Quel malin plaisir

Que ce saut en hauteur,

Les fils électriques pour défis...


Mère en dit que,

Les hommes n'ont pas un bon plan

Dans leur cadavre... eh eh, ma foi que si...


Tu parles d'une guirlande de Noël

Que ces baskets HS ou pas !


Point de prolongation

A ce jeu, débile !


Quoi, quoi quoi... ???

Ton copain a trouvé le truc

Pour obtenir de nouvelles chaussures... !


Déranger les pompiers, ah que nenni...

Alors, son père crache au bassinet,

Et la mode n'attend pas m'an !


A ta place mon Jean-Philippe

J'attendrai patiemment le père... Noël, que diable !!


09 décembre 2023

Sujet n°71 / Semaine du 9 au 16 décembre

  L'image





Une image envoyée par Emma lors de la Foire de juin !


Le mot facultatif :    prolongation 
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miletunesuite@gmail.com

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  • Au plaisir de vous lire, bonne semaine,  merci.