28 septembre 2024

Escapade / Galet

 



Emmitouflée dans mon manteau, le sac à dos lesté d’une bouteille d’eau et d’un paquet de biscuits, je marche d’un bon pas vers la rue de l’Astrolabe qu’on m’a recommandée pour ses maisons aussi colorées que richement ornées.
Je ne regrette pas d’avoir succombé à la publicité du grand garage près de chez moi : une invitation à essayer leur nouvelle gamme de voitures et la possibilité de participer à un tirage au sort pour différents cadeaux. Le calendrier de mes occupations n’étant pas trop fourni, comme à l’accoutumée, j’ai franchi la porte, juste pour le plaisir des yeux puisque je ne sais pas conduire, mais j’ai fait semblant d’être grandement intéressée, jusqu’à me trouver près de la grande roue de la chance qu’une bimbo déguisée en souris – allez savoir pourquoi – m’a invitée à tourner.
J’ai vu défiler la semaine aux Baléares, les deux places pour une comédie musicale, la télé grand écran, et… et… deux jours/une nuit, hôtel et petit déjeuner compris, sans le transport ni les repas, à Saint-Martin de Beauséjour, à cinquante kilomètres de chez moi ! Hé bien je ne connaissais pas ! J’ai saisi l’occasion et laissé mon nom et mon adresse mail, conditions indispensables pour valider mon lot et recevoir la visite d’un représentant de la marque. Après tout, personne ne pourra me forcer à acheter.
Ainsi, depuis hier, j’arpente l’asphalte de cette cité si typique, je pointe le nez dans les cours intérieures, j’entre dans les églises, fais une pause dans un salon de thé-brocante ou regarde passer les péniches sur le canal, bref je profite. Je profite jusqu’à ce qu’un grand type blond, baraqué comme un viking, mais sans le casque, arrive derrière moi et me mette la main sur l’épaule, en me sommant de m’arrêter, ce que, de toute façon, j’ai déjà fait, vu le poids de sa paluche. Quand il se présente comme un agent de la concession chargé de traquer les roublards et de leur faire rembourser les frais engagés, je panique et fais un bond en avant pour m’enfuir, sans entendre le bip-bip du camion qui recule…
Trop tard ! Je me retrouve par terre, en bas du canapé où je me suis assoupie devant la télé, avec le signal sonore du sèche-linge qui corne qu’il a fini son cycle ! Et me voilà revenue dans ma vie bien ordinaire, ou je ne fais pourtant pas de rêves si extraordinaires, après tout…

2 commentaires:

  1. Voyage dans une autre dimension, ça ne tient pas tjs la route, mais ça remplit une sieste ;-) JB

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