Je sais que cela ne sera pas de
tout repos. D'autres avant moi en ont fait l'expérience sans grand succès. Mais
c'est plus fort que tout, je rêve de prendre le large et de m'extirper de cette
vie sans horizons. Je fais donc avec les moyens du bord, et pour cela, rien de
mieux que de devenir mousse sur un navire en partance pour l'Afrique.
Le capitaine, un vieux loup de
mer, n'a pas l'air commode mais il m'a à la bonne. Il a compris que je suis
motivé malgré mon peu d'expérience et que je serai sur le pont pour veiller au
grain de jour comme de nuit. Il ne me promet pas mer et monde, mais trois mois
de navigation, ce n'est pas la mer à boire en comparaison de ce qui m'attend si
je reste ici.
Je n'ai pas l'intention de me
faire mener en bateau comme mon défunt père ou mes frères qui triment sans
presque rien en retour. J'ai essayé au début pour ne pas être à contre courant
des autres, et j'ai très vite viré de bord quand j'ai réalisé que cela ne
mènerai à rien d'autre que de rester entre les quatre murs de cette ville
portuaire.
Moi je veux avoir le vent en
poupe et parcourir les forêts luxuriantes, descendre dans les mines de
diamants, marcher dans le désert mystérieux du Sahara et que sais-je encore.
Sorti de mon faubourg crasseux je ne connais rien du monde et mon but est d'arriver
à bon port afin de jeter définitivement l'encre pour créer mon propre commerce
fleurissant.
Ce qui me préoccupe depuis deux
jours, c'est le mal de mer typique d'un marin d'eau douce. Je vais très vite
savoir si j'ai le pied marin car deux moussaillons viennent de retirer la
passerelle nous reliant à la terre. Nous sommes fins prêts pour le grand
départ. Mettons les voiles, larguons les amarres et cap sur de nouvelles
aventures !
Mille sabords ! Quel florilège d'expressions maritimes ! Attention, après trois mois de mer, on tangue à terre !
RépondreSupprimerTant d'espèrances ! Va falloir tenir le cap!
RépondreSupprimerEspérons qu'on ne lui aura monté aucun bateau !
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