07 septembre 2024

The place to be / Maïmouna Grunewald

 


Nous avions travaillé intensément toute l’année sur nos projets respectifs. Être à son compte à des avantages mais le revers de la médaille était l’investissement que l’on devait mettre dans la recherche de nouveaux clients, les démarches administratives en plus des projets eux-mêmes.

Nous avions vitalement besoin d’une pause et prioritairement de nous éloigner de Paris et de son bruit incessant. Je me sentais lessivée, à bout de souffle et d’idées.

Bertrand m’annonce au petit-déjeuner avoir trouvé l’endroit idéal. « Tu verras », me dit-il avec une pointe de malice dans le regard. D’habitude, je ne lui fais pas confiance pour tout ce qui retourne de l’organisation mais là je n’avais pas le choix car je manquais de temps et d’énergie pour m’en occuper moi-même.

Enfin, après trois longues semaines d’attente indispensables pour préparer notre absence, nous débarquons sur une petite île de l’océan atlantique surnommée l’île aux fleurs. Je suis Bertrand sur les sentiers étroits sans savoir ce qui m’attend et c’est un sentiment qui me met mal à l’aise moi qui ai l’habitude de tout contrôler. Savoir faire confiance, c’est un trait de caractère que je dois continuer de travailler. 

Je commence à me prendre au jeu et je laisse mon esprit vagabonder à mesure que nous avançons vers notre destination.

Bertrand s’écarte avec un sourire aux lèvres afin de me faire découvrir notre lieu d’accueil pour les trois prochaines semaines. « Waouh », je m’écrie soudainement, « elle est canon cette maison ! ». Tout droit sortie d’un conte irlandais ! En effet, les murs sont en pierres typiques de la région, le toit d’ardoise envahi par la mousse, les fenêtres en bois sont restées dans leur jus. 

« Et encore, tu n’as pas vu le jardin ... » me répond Bertrand.

Il sort la clé de sa poche comme un trésor de sa boîte et nous entrons dans une pièce pleine de charme qui sert à la fois d’entrée, de salle à manger, de cuisine et de salon. Mais ce qui attire le regard c’est la vue venant de la porte fenêtre. Comme ensorcelée, je me dirige vers l’ouverture et je découvre un écrin de verdure lumineux composé d’un jardin tellement fleuri que je ne sais plus où poser mon regard : des campanules, des coquelicots, des magnolias, une glycine si géante qu’elle tapisse les murs de l’enceinte du jardin. Cela sent le romarin et le chèvrefeuille, on entend bourdonner les abeilles et les frelons, on observe les papillons virevolter d’une fleur à l’autre.

Je me sens tout de suite en paix comme à ma place.

Je suis tellement charmée par ce spectacle que j’en oublie Bertrand qui me regarde avec attendrissement. Je cours vers lui en criant : « tu as trouvé l’endroit idéal ! ».


4 commentaires:

  1. C'est sans doute la quête de tout à chacun, son havre de paix ;-) JB

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  2. C'est bon de se laisser porter!

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  3. Oui, mais après les vacances, les leprechauns reprendront possession des lieux !...



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  4. Le chemin de la confiance passe par cette maison.

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