Après plusieurs
mois de grande sécheresse, le ciel s’était enfin assombri. Dès le matin, hommes
et bêtes recherchaient, avec passion, une fraîcheur absente, essayant de
se protéger de l’ardeur des rayons lumineux qui tannaient la peau et
craquelaient la terre.
À l’intérieur des
habitations, régnait une chaleur étouffante. Derrière les volets clos, la nuit
était revenue. Les activités domestiques s’effectuaient au ralenti – trop chaud
pour fournir le moindre effort – et alternaient avec nombre de pauses
hydratation.
Quand le premières
gouttes de pluie commencèrent à toucher le sol, tous sortirent à l’extérieur,
se mirent à battre et à tendre les mains, le cou, comme pour vérifier
qu’ils ne rêvaient pas ; puis, ils se frottèrent le visage et les cheveux
avec cette eau miraculeuse. Certains se mirent presque nus pour mieux éprouver
la sensation nouvelle de fraîcheur et d’humidité. Pris de folie, ils
dansaient, tournoyaient sous la pluie jusqu’à s’évanouir, faisant fi de
toute prudence, remerciaient le ciel de ce moment béni d’orage. Les
poules se mirent à caqueter, le coq à chanter et les chiens à aboyer. La vie
était revenue !
Mais, depuis deux
jours, maintenant, sans trop savoir pourquoi, il pleuvait sans
discontinuer. Les ruisseaux sortaient de leur lit. La terre était
devenue une éponge gorgée d’eau. Le pied s’enfonçait dans la boue
jusqu’aux chevilles. Dans les arbres dégoulinants, les oiseaux s’étaient
retirés dans leur nid, attendant une lointaine éclaircie.
Aïe pourvu que ce ne soit pas l'apocalypse !
RépondreSupprimerquand trop c'est trop !
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