Tous les matins, je partais à l’école avec ma boîte à crayons.
J’en
étais si fier de cette petite boîte en bois couleur caramel, elle représentait
tant de choses à mes yeux. Mon père me l’avait offerte pour mon anniversaire.
Quand
je partais à l’école, j’avais toujours peur qu’on me la casse et pour cause,
Gino et sa bande m’attendaient et me faisaient la misère depuis près de cinq
mois.
Ils
prenaient mes crayons de couleur les éparpillaient un à un, un peu partout dans la
cour et par la suite ils jetèrent mon cartable, toutes mes affaires jonchaient
le sol.
Un soir
je demandai à mon père d’affiner mes crayons de couleur sous prétexte d’être
dans l’inquiétude que la mine se casse et fasse des grosses traces sur mon
dessin.
Sans un
mot car il était peu bavard, il se mit à l’ouvrage couteau en main et affina
les pointes avec soin et je partis tout content serrant fort ma boîte à crayon
dans les mains.
Comme à
l’accoutumée, je vis au loin la bande de Gino comploter et rigoler devant le
portail.
Je me
cachai et pris un crayon, le bleu, comme la couleur du ciel et le lançai en
direction de sa bande.
Il
tomba au sol tel une brindille.
Ils se
rapprochèrent de moi mais sans me voir derrière la haie.
Je pris mon deuxième crayon, le rouge celui que j’affectionne tout particulièrement.
Je
trouve sa couleur belle comme le sang.
J’attendis qu’ils se rapprochent encore, encore, et là lui plantai dans les fesses si fort
que le bruit de l’impact était comme le bruit d’un ballon qui explose,
poc !
Je
sortis de ma cachette et brandis mes crayons tel un guerrier prêt à combattre
n’ayant ni peur de la honte ni peur de la mort.
Je vis
partir toute la bande en courant dont un avec les fesses toutes rouges de sang.
Aujourd’hui
encore, je m’en souviens assis en tailleur au grenier de ma maison, mon regard
posé sur cette boite ouverte remplie de crayons de couleurs parsemée d’hémoglobine.
Que
d’émotion devant mon premier chef d’œuvre.
Sacrés crayons que vous aviez là ! A ne pas mettre entre toutes les mains, juste celles de jeunes artistes en quête de réalisme !
RépondreSupprimerD'où écrit-il et qu'est-il devenu ?
RépondreSupprimerUn crayon c est une arme redoutable
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