La boutique aux souvenirs
Oh la vitrine ! je me
souviens bien de cette petite boutique de mon petit village de vacances.
C’est le cœur
battant que je regarde cette peinture verte pipi qui autrefois m’attirait le regard
bien avant de pénétrer dans cette vaste pièce qui regorgeait. Les étagères
croulaient sous les bocaux en verre remplis de bonbons colorés. Ah ils nous
attendaient les bonbons ! Avec les copines nous nous débrouillons toujours
pour nous échapper à la surveillance où trouvions divers prétextes pour nous
donner rendez-vous devant la borne qui indiquait le lieu-dit. Peu nous
importait des efforts que nous devions déployer pour grimper la pente raide
avec nos vieux vélos dont les freins laissaient à désirer.
Chaque fois que je pénétrais dans
la boutique, la seule du village, une bouffée d’odeurs et de saveurs me prenait
la gorge, le nez, les oreilles. Oui, oui les oreilles car le tictac du vieux coucou
en bois bruissait dès l’ouverture de la porte. L’odeur forte du tabac, ce poison
réservé aux « grands » dominait l’air un peu vicié. Puis j’identifiais
tour à tour, le parfum de l’eau de Cologne à la lavande qui stagnait dans des
petits tonneaux, l’odeur de la javel et autres produits de lessives. Ensuite
les épices me caressaient les nez ; un peu poivrées aromatisées de thym et
romarin. Dès que j’avais fait quelques pas, les cageots de salades et de
légumes se mettaient en travers du passage et enfin derrière la banque vitrée réfrigérée,
les fromages de chèvres made in village exhalait leurs effluves rivalisant avec
le jambon qui trônait sur la machine à découper manuelle attendant que des
tranches soient débitées. Ma grand-mère, complice de nos échappées me
commandait toujours deux ou trois tranches. Elles étaient épaisses et rugueuses ;
rien à voir avec les feuilles de papier à cigarette de nos super- marchés.
Je me souviens qu’un jour, avoir
été missionnée pour des courses. Bière, limonade, vin etc. J’avais mis les
bouteilles dans mon panier attaché avec un sandow sur le porte bagage de mon
biclou. Bien sûr catastrophe. Je me suis retrouvée comme Perrette…
Aujourd’hui, je contemple cette
devanture. Si les plaques de publicité sont restées, si les chats du coin sont
toujours là s’accrochant au rideau anti mouche, il ne reste que des souvenirs d’enfants ;
de cette enfance pas toujours joyeuse mais qui attrapait des moments de
bonheur.
Aminautes d'un certain âge, vous avez dû connaître un jour... ;-) jill
RépondreSupprimeroui jill on a connu et on les regrette !
RépondreSupprimerJ'ai toujours une certaine épicerie dans le coin du coeur... Ha, l'odeur !
RépondreSupprimerTout une époque, finement restituée !
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