23 novembre 2024

la boutique aux souvenirs/Lilousoleil

La boutique aux souvenirs 


Oh la vitrine ! je me souviens bien de cette petite boutique de mon petit village de vacances.

C’est le cœur battant que je regarde cette peinture verte pipi qui autrefois m’attirait le regard bien avant de pénétrer dans cette vaste pièce qui regorgeait. Les étagères croulaient sous les bocaux en verre remplis de bonbons colorés. Ah ils nous attendaient les bonbons ! Avec les copines nous nous débrouillons toujours pour nous échapper à la surveillance où trouvions divers prétextes pour nous donner rendez-vous devant la borne qui indiquait le lieu-dit. Peu nous importait des efforts que nous devions déployer pour grimper la pente raide avec nos vieux vélos dont les freins laissaient à désirer.

Chaque fois que je pénétrais dans la boutique, la seule du village, une bouffée d’odeurs et de saveurs me prenait la gorge, le nez, les oreilles. Oui, oui les oreilles car le tictac du vieux coucou en bois bruissait dès l’ouverture de la porte. L’odeur forte du tabac, ce poison réservé aux « grands » dominait l’air un peu vicié. Puis j’identifiais tour à tour, le parfum de l’eau de Cologne à la lavande qui stagnait dans des petits tonneaux, l’odeur de la javel et autres produits de lessives. Ensuite les épices me caressaient les nez ; un peu poivrées aromatisées de thym et romarin. Dès que j’avais fait quelques pas, les cageots de salades et de légumes se mettaient en travers du passage et enfin derrière la banque vitrée réfrigérée, les fromages de chèvres made in village exhalait leurs effluves rivalisant avec le jambon qui trônait sur la machine à découper manuelle attendant que des tranches soient débitées. Ma grand-mère, complice de nos échappées me commandait toujours deux ou trois tranches. Elles étaient épaisses et rugueuses ; rien à voir avec les feuilles de papier à cigarette de nos super- marchés.

Je me souviens qu’un jour, avoir été missionnée pour des courses. Bière, limonade, vin etc. J’avais mis les bouteilles dans mon panier attaché avec un sandow sur le porte bagage de mon biclou. Bien sûr catastrophe. Je me suis retrouvée comme Perrette…

Aujourd’hui, je contemple cette devanture. Si les plaques de publicité sont restées, si les chats du coin sont toujours là s’accrochant au rideau anti mouche, il ne reste que des souvenirs d’enfants ; de cette enfance pas toujours joyeuse mais qui attrapait des moments de bonheur.

 


4 commentaires:

  1. Aminautes d'un certain âge, vous avez dû connaître un jour... ;-) jill

    RépondreSupprimer
  2. J'ai toujours une certaine épicerie dans le coin du coeur... Ha, l'odeur !

    RépondreSupprimer
  3. Tout une époque, finement restituée !

    RépondreSupprimer