À la vue de ces bons
gros crayons de couleur à la pointe savamment taillée à la main avec une lame
superbement aiguisée, Jeannette est songeuse. Quel enfant n’a jamais représenté
sa famille sur une page de cahier d’écolier : son père, sa mère, ses frères
ou sœurs, son chien ou son chat, avec, en prime, un soleil comme un ballon
éclatant dans le coin de la feuille ? Crayons de couleur à l’appui, il
s’est appliqué dans la recherche des couleurs pour caractériser chacun, surtout
pour respecter, avec plus ou moins de dextérité, les contours de son œuvre.
Quelques années
plus tard, il a contemplé, avec un certain attendrissement, ses premiers
dessins offerts à l’occasion d’une fête ou d’un anniversaire.
Et bien, Jeannette,
elle, ne se souvient pas du tout de ces premiers essais en dessin. Il est vrai
qu’elle n’a jamais fait de maternelle. Elle est tout de suite entrée à
« la grande école ». Là, c’était sérieux ; on commençait par une
série de bâtons, les plus verticaux possible, avec un crayon d’ardoise qui se
cassait au moindre appui malencontreux.
C’est de ce
complexe dont souffre,encore aujourd’hui, Jeannette ; ne savoir ni
dessiner, ni peindre, tout au plus, décalquer. Elle le vit comme un véritable
handicap.
Dernièrement, une amie lui a montré des dessins, au crayon,
en noir et blanc, réalisés par son mari. Depuis, Jeannette en rêve ; elle
qui n’a jamais su tenir un crayon, surmontera t-elle son complexe pour
apprendre à dessiner ?
Allons, courage Jeannette ! Et de la spontanéité, le plaisir avant tout !
RépondreSupprimerSortir des dictats de l'académique pour entrer dans l'instinct.
RépondreSupprimerFaut oser, se lancer, sans calcul !
RépondreSupprimerDessiner ou écrire. Elle peut choisir !
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