On connaissait bien Géraud Laporte à Chambly, beaucoup plus
qu’à Chantilly.
On le connaissait fort bien. Trop bien. Et ce jour-là, apparemment
il y avait urgence.
Personnalité atypique considérée comme troublée, Géraud présentait
quelques tendances que nombre d’habitants qualifiaient plus ou moins d’étranges.
C’était bien sûr une question d’appréciation, mais elle alimentait
régulièrement les ragots, pardon les conversations, dans les cafés remplis d’habitués
assis pratiquant allègrement les « french » cancans.
Tout cela finissait souvent assez tard et se perdait dans une brume alcoolisée entre morale et « qu’en dira-t-on ». Et repartait
de plus belle le soir suivant, comme si patauger dans le mensonge
passait crème.
Quand le racontar épousait la rumeur avec la bénédiction d’un
zeste de commérage (servez frappé), Géraud pouvait s’inquiéter et se serait
montré avisé de réfléchir sérieusement à un exil sur la banquise. Ce qu’il
n’avait encore point fait. Il ne voulait pas céder à ces despotes.
Combien de temps allait-il tenir ?
C’est alors qu’on le trouva à 13h30 à la mairie dans le hall d’entrée,
nu comme un ver, chaussé d’escarpins en train d’essayer de dresser un stradivarius
à qui il disait « rapporte » en lui lançant l’archet.
Vrai qu'il en tient une couche le pauvre... Il est l'attraction à Chambly...
RépondreSupprimerLa banquise se profile !
Supprimeraprès Nerval qui promenait un homard en laisse , voilà que Geraud Laporte prend son violon pour un chien ? Emma
RépondreSupprimerHé oui, Géraud a un peu de mal avec Nerval qu'il a lu mais pas totalement appréhendé !
Supprimertrop arrosé les matchs de foot de Chambly !
RépondreSupprimerLa pluie sûrement.
SupprimerSiffler, siffler braves gens, à la fin il en restera toujours quelque chose.
RépondreSupprimerGéraud va tenter une fugue.
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