« J’en tremble encore ; j’ai eu la peur de ma vie de chien, de ma vie de Trompette !
Je reniflais tranquillement quelque odeur laissée par mes congénères, au pied d’un vieux chêne, quand un drôle d’engin a explosé tout à côté de mes pattes. Il a fait un trou énorme dans la terre. Celle-ci a giclé autour de moi et elle est retombée par paquets de boue énormes enfouissant mes maîtres qui étaient descendus dans les fourrés pour tenter d’échapper aux tueries des bombes.
Quand j’ai repris mes esprits, il n’y avait plus que Lily de vivante. Elle pleurait, que dis-je ? Elle hoquetait entre deux soupirs en répétant constamment mon nom ; mais dans son effroi, elle n’avait pas lâché ma laisse et me porta dans ses bras jusque sur le trottoir. Je ne sais plus bien qui protégeait l’autre. J’étais désormais prêt à tout pour demeurer près d’elle et même à me cacher sous la vieille couverture ou dans la valise laissées là, sur un chariot abandonné par son propriétaire en fuite. Ah ! Qu’il était donc loin le temps où je rêvais d’aventures et de fugue, lassé par une vie trop paisible à mon goût. Il avait fallu un exode précipité sur les routes pour que j’en apprécie toute la saveur »
" Je ne sais plus bien qui protégeait l'autre" : si juste !
RépondreSupprimeret toujours des explosions...
RépondreSupprimer