Un ciel lourd,
gris, ouaté de brume plombe les champs, la plaine, assombrit les
immeubles de la ville. À travers cette ambiance métallisée, un zeste de
soleil pâle et froid tente de percer et reflète ses rayons glacés à la surface
des lacs. Il va neiger.
Les premiers
flocons blancs, légers, dispersés se déposent sur le sol bitumé, sur les
ardoises des toits, à la pointe des herbes, à l’extrémité des dernières
feuilles restées accrochées aux arbres. Ils ressemblent à du sucre glace que
l’on aurait saupoudré à la surface d’un gâteau de Noël ; mais, ils ont tendance
à fondre très vite. Ils sont bientôt remplacés par des flocons plus nombreux,
plus serrés, plus denses qui n’ont pas le temps de se dissoudre. En une heure,
on ne reconnaît plus un paysage ordinairement familier. Le blanc immaculé est
invité. On marche sur la banquise. Les aspérités ont disparu. Les
accidents sont nivelés. Les tracés ne sont plus délimités et les couleurs
s’éteignent progressivement. La neige, en despote, a ce pouvoir
d’uniformiser indistinctement des images habituellement hétéroclites et de les
transformer en un univers mensonger.
Désormais, c’est un
arrêt sur image. D’un seul coup, la vie change de rythme, elle se ralentit. Il
n’y a plus d’urgence. Le stradivarius des vents amortit le bruit
du trafic routier. Le marcheur plonge ses escarpins ou ses bottines dans
une chantilly crémeuse et l’enfant lance ses boules de neige en riant
aux éclats.
La nuit tombe plus
vite encore et, demain matin, les gouttières pleureront leurs stalactites en un
goutte à goutte de cristal limpide patient et mesuré.
ainsi décrit l'hiver me parait beau...
RépondreSupprimerBelle atmosphère, pour un bel hiver.
RépondreSupprimerquelle belle ambiance ! faire du beau avec des mots imposés est une prouesse, bravo !
RépondreSupprimerL'hiver s'annonce froid ! Va falloir chauffer.
RépondreSupprimerJoli texte ;-)