28 octobre 2023

Voyage en Absurdie / L'Entille

 



Le temps où on appelait un chat, un chat, est révolu.

Gouvernés par quelques autocrates autoproclamés du bien pensant, nous sommes assujettis à une parole lisse, sans aspérité, fade, absconse mais consensuelle.

On repense la communication de manière soft, afin qu’elle parle à tous sans heurter personne. Les mots du dictionnaire sont trop violents. Il n’est plus de bon ton de parler d’un état, nous exprimons une situation. Ainsi, à mettre à distance les faits, nous allons vers une réalité dichotomique.

 

On refait l’histoire à l’aune de notre société d’aujourd’hui. On déboulonne les despotes, esclavagistes, misogynes d’antan pour absoudre une culpabilité collective actuelle toute morale dehors. A-t-on interrogé ce qu’aujourd’hui doit à hier avant de décider qui doit rester dans l’histoire, qui doit en être radié ?

 

Et la littérature n’est pas en reste. Sus aux symboles raciaux, phallocrates, genrés…. Nous arrivons dans l’ère du consentement tacite. Faudra-t-il réécrire les classiques de la littérature, sans l’accord des auteurs, pour rentrer dans les cases imposées ?

 

A force de lire, d’entendre, de parler ce langage insipide, nous allons finir par perdre ce qui est notre unicité pour nous noyer dans la globalité virtuelle et amorphe.

Ce monde d’aujourd’hui est-il mieux que les précédents ? A-t-il banni de ces pratiques la violence et la guerre, le racisme et le rejet ? Le champ des possibles est-il ouvert de la même façon pour chaque individu ?

 

Agatha, au secours, le temps du politiquement correct est arrivé. Les imprimeurs ont de beaux jours devant eux ! Et si l’écriture inclusive devenait obligatoire !!!


4 commentaires:

  1. Oui, on ne peut que constater, et la peur de tout et de rien s'installe, triste société va.... jill

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  2. Pourquoi ne pourrait on que constater ? Ne serait ce qu'en continuant de lire, de faire lire, d'écrire et d'éduquer à la diversité, nous pouvons tel le colibri résister encore.

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  3. De nos jours, le recours aux euphémismes est devenu indispensable. Le recours aux vrais mots nous mettrait devant le constat indiscutable de la barbarie de notre époque.
    Employer les vrais mots, c'est déjà résister.
    La Licorne

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