Il était une fois un chêne plus que centenaire. Devant lui, au bord d’une rivière, une touffe de roseaux vibrait au moindre zéphyr ou pliait sous l’Aquilon, selon l’humeur du temps. Au beau milieu, un phragmite australis dominait cette troupe et riait à gorge déployée en observant les aléas de la vie de cet arbre. Il chantonnait souvent :
Si six scies scient six citrons, six cent six scies scieront six cent six citrons.
Fort et sûr de lui, rien ne pouvait arriver. Inutile de dire qu’il était vexé comme un pou quand il entendait ces ritournelles virelangues de six, scie et citrons.
Mais un jour, des hommes au nombre de six, arrivèrent de la ville. Comme toujours cinq discutaient
paroles et paroles et encore conciliabules et simagrées à n’en plus finir pendant que le sixième un pot de peinture à la main, inscrivait sur le tronc du chêne en chiffres rouge orangé 7 0 6 .
Saligaud ! s’affola le chêne me voilà marqué au fer rouge toutes ses feuilles tremblant d’angoisse. Je vais être coupé, transformé en planches rabotées à la fibre près ; on fabriquera des lits que des
amants fracasseront ou des tables que les convives souilleront à l’envi. Je suis humilié et détruit à jamais. Triste fin programmée pour le 7- 6, soit le 7 juin.
Et c’est alors qu’une mélodie s’éleva. Le phragmite fredonnait :
Si sept scies scient six citrons, sept cent six scies scieront sept cent six citrons donc ton tronc sera scié.
Tout ça ne donne pas envie de scier des citronniers :) :)
RépondreSupprimeril aurait préféré la charpente de Notre Dame c'est plus prestigieux que la table d'un bistrot
RépondreSupprimerPoint tronc n'en faut !
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