Sempiternelle histoire d'héritiers indignes qui dilapident leur patrimoine au fil des saisons, des années, des siècles. Les châteaux, les terres, les trésors accumulés depuis les croisades par l'épée, la ruse, ou en soudoyant hommes de loi ou d'église s'étaient effilochés dans la consanguinité et la décadence.
De toute cette opulence passée, ne restait que la légende d'un trésor enterré qui excitait l'imagination des touristes en bermuda depuis que Dan Brown en avait évoqué la possible existence; cette légende faisait vivre Jean Eudes, le seul descendant légitime qui tenait un food truck devant les ruines du château, et une vieille théière vaguement orientale, qui échut à Léa, petite fille adultérine de Jean Fulbert qui avait tenu jusqu'au bout à maintenir la tradition du droit de cuissage (qui s'est d'ailleurs répandue hors de la planète Gotha).
Pour marquer son mépris, Léa convoqua la presse locale et balança solennellement par la fenêtre la dite théière qui émit un son musical en se fracassant sur le trottoir en contre-bas, là où Marcel, le sans abri du village tenait ses quartiers, et profitait des sandwiches invendus de Jean Eudes.
On vit alors une sorte de fumée bleue s'élever des débris, et une voix fatiguée par des millénaires de confinement posa à Marcel la question : mon maître fais trois vœux, ils seront exaucés. Avant que Léa puisse se précipiter, Marcel avait dit : un sauciflard, une salade de pommes de terre, et un kil de rouge.
Il y a quand même une justice pour les pauvres hères ! Dommage que celui-ci, tenaillé par la faim et la soif, ne fut pas plus futé ou impatient.
RépondreSupprimerIl y a un morceau des Mil et une nuits dans cette histoire !!
RépondreSupprimerMarcel ne fut pas "gourmand" !! ;-)
RépondreSupprimerLéa dans la performance, Marcel dans la bouffetance ;-)
RépondreSupprimerBien fait pour toi Léa, bravo Marcel, j'espère quand même que tu as su choisir un bon vin !
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