Cannelle avait (entre autres) le vertige en commun avec son père. Sauf que la fille s’y était souvent
confronté et l’avait vaincu. Ils étaient allés séparément dans un même lieu : le château de Tarascon
sur Rhône 1 sauf qu’elle avait pris le temps de le visiter et de monter à son sommet alors que son père
n’avait jamais osé le faire. Pour parvenir à l’amnésie du vertige, elle avait mobilisé toute sa curiosité
du monde à voir autrement d’en haut et son envie de faire ça… avant sa mort : ne pas attendre de ne
plus pouvoir. Avant ce château, elle avait pris des passerelles vertigineuses qui lui semblaient
trembler sous ses pas. Elle avait aussi grimpé en tongs des collines très abruptes en oubliant qu’il lui
faudrait redescendre, la partie du trajet qui l’angoissait. Elle s’était paralysée un monde et comme
son homme ne pouvait la porter et qu’elle n’avait pas d’hélicoptère à disposition. Alors elle était
redescendue en serrant les fesses. Il y avait eu ce moment terrible dans un beffroi du nord où la
lumière s’était éteinte alors qu’elle redescendait l’escalier en colimaçon. Lors de toutes ces occasions
d’oublier le vertige, l’attirance du vide, la peur, c’est bel et bien toujours l’envie de monter, voir,
observer, découvrir qui avait permis l’amnésie alors que la peur avait dominé la vie de son père et
ses envies.
22 octobre 2022
Amnésie du vertige / Laura VANEL-COYTTE
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Une technique pour s'accrocher malgré une certaine peur...
RépondreSupprimerla peur comme moteur
RépondreSupprimerComme quoi, le vertige peut être vaincu ! L'amnésie ne serait-elle pas une réaction du cerveau pour court-circuiter nos peurs et nous permettre d'avancer.
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