Granny, ma granny par Jill Bill
La pomme "madeleine" par J. Libert
Le rapport par K
Jusqu’au trognon par L'Entille
Trognon par Lilousoleil
Mon frère, mon miroir par La Licorne
Trop ronde par Fredaine
Granny, ma granny par Jill Bill
La pomme "madeleine" par J. Libert
Le rapport par K
Jusqu’au trognon par L'Entille
Trognon par Lilousoleil
Mon frère, mon miroir par La Licorne
Trop ronde par Fredaine
L'image
Le mot facultatif : controverse
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2035.
Cela faisait déjà une vingtaine d'années que l'on avait entrepris de rebaptiser tout ce qui, de près ou de loin, pouvait offusquer ce que l'on appelait les "minorités".
Au début, le changement avait été discret, presque invisible. On s'était à peine aperçu que le titre du roman "Dix petits nègres" d'Agatha Christie avait été remplacé par : "Ils étaient dix". Et puis, bon, le mot "nègre", n'est-ce pas...on n'allait quand même pas le défendre. Cela faisait déjà bien longtemps que Banania avait renoncé à son "Y'a bon" et que l'on mangeait des "têtes-choco“ ou des ”boules meringuées".
Mais petit à petit, le mouvement avait pris de l'ampleur. On avait commencé à ne plus supporter ce qui ressemblait à de l'anti-féminisme. On avait, par exemple, interdit “Les femmes savantes” de Molière, sous prétexte qu'il les caricaturait un peu trop.
On avait ôté des écoles tous les manuels qui représentaient une mère en tenue de ménagère ou en bigoudis, en train de repasser ou de raccommoder. Idem avec la BD “Tintin” : trop de personnages masculins, elle ne respectait pas la parité.
Enfin, on avait fini par évacuer des bibliothèques tous les livres datant d'avant le début du 20ème, qui montraient des femmes au foyer, soumises et sans droit de vote. Cela fait, il ne restait certes pas grand-chose. Quelques livres d'aventure et des manuels pratiques. Mais le 21ème siècle compte bien assez de romanciers talentueux pour qu'on puisse s'en passer, nous avait-on expliqué.
Ensuite, avec application, on avait décidé de rééditer la plupart des ouvrages qui ne satisfaisaient pas aux nouvelles règles grammaticales : métiers féminisés, écriture inclusive, pronom “iel”...etc.
Certains s'étaient plaint du peu de lisibilité de ces phrases aux multiples accords...mais on les avait traités de ringards. Ringards, ils l'étaient, d'ailleurs, par le seul fait de lire encore...des ouvrages complets, ce que plus personne ne faisait. La grande majorité se contentait depuis longtemps de courts extraits, cités sur internet.
Ces dernières années, les lobbys avaient obtenu plus encore : la réécriture de tout ce qui ne contenait pas au moins un passage louant les mérites de la communauté LGBTQIA+++. Même le cinéma avait été touché : tout film devait désormais comporter un personnage de couleur, un personnage en surpoids, une personne handicapée, un vieux, un gay, un trans et une lesbienne.
Enfin, sur tous les livres d'enfant illustrés avec des licornes et des arcs-en-ciel, on avait ajouté la mention : "Ce logo est la propriété exclusive du mouvement LGBT".
Dernièrement, nous avons appris que le ministère avait énoncé une autre mesure : toutes les histoires comportant le mot “fin” seront bientôt retirées des rayons.
Pourquoi ? Paraît que ça discrimine les “gros” !
Ne dites plus ; « concierge mais gardien d’immeubles, caissière mais hôtesse de caisse, ouvrier mais opérateur de production, éboueur mais équipier de collecte ou ripper (faire glisser), plombier mais monteur en installations sanitaires, femme de ménage mais technicienne de surface, nourrice mais assistante maternelle…
Est née, depuis une ou deux décennies, une légion d’exemples de néologismes dans tous les domaines, à faire pâlir un imprimeur.
Jolie langue de bois destinée à contourner des réalités gênantes ; jargon politiquement ou sociologiquement correct et qui demande souvent traduction, d’autant si le mot est à consonance étrangère.
On n’appelle plus « un chat, un chat » mais…
« Autre temps, autres mœurs » et autre langage...
Votre Honneur,
Je suis ici pour dénoncer une littérature écrite par des auteurs ne respectant pas le langage correct officiel.
Je vous demande donc d’intervenir rapidement afin de faire cesser ces manquements essentiels aux rapports humains et de punir sévèrement tout imprimeur contrevenant.
Il est nécessaire d’envoyer un signal fort à ceux qui continuent contre vents et marées à publier de tels propos.
Il est évident que sans réaction de votre part nous aurons affaire à une prolifération de ces professionnels qui scandalisent l’opinion avec l’usage de termes non réglementaires.
A. Naunim
Le
temps où on appelait un chat, un chat, est révolu.
Gouvernés
par quelques autocrates autoproclamés du bien pensant, nous sommes assujettis à
une parole lisse, sans aspérité, fade, absconse mais consensuelle.
On
repense la communication de manière soft, afin qu’elle parle à tous sans
heurter personne. Les mots du dictionnaire sont trop violents. Il n’est plus de
bon ton de parler d’un état, nous exprimons une situation. Ainsi, à mettre à
distance les faits, nous allons vers une réalité dichotomique.
On
refait l’histoire à l’aune de notre société d’aujourd’hui. On déboulonne les
despotes, esclavagistes, misogynes d’antan pour absoudre une culpabilité
collective actuelle toute morale dehors. A-t-on interrogé ce qu’aujourd’hui
doit à hier avant de décider qui doit rester dans l’histoire, qui doit en
être radié ?
Et la
littérature n’est pas en reste. Sus aux symboles raciaux, phallocrates,
genrés…. Nous arrivons dans l’ère du consentement tacite. Faudra-t-il réécrire
les classiques de la littérature, sans l’accord des auteurs, pour rentrer dans
les cases imposées ?
A force
de lire, d’entendre, de parler ce langage insipide, nous allons finir par
perdre ce qui est notre unicité pour nous noyer dans la globalité virtuelle et
amorphe.
Ce monde
d’aujourd’hui est-il mieux que les précédents ? A-t-il banni de ces pratiques
la violence et la guerre, le racisme et le rejet ? Le champ des possibles
est-il ouvert de la même façon pour chaque individu ?
Agatha,
au secours, le temps du politiquement correct est arrivé. Les imprimeurs ont de
beaux jours devant eux ! Et si l’écriture inclusive devenait
obligatoire !!!
Avez-vous « Crime et châtiment » ?
J'ai, en nouvelle version
« Bobo et pan pan cucul »
Avez-vous « Les misérables » ?
J'ai, en nouvelle version
« Les personnes en situation de précarité »
Avez-vous « La ferme des animaux » ?
J'ai, en nouvelle version
« La coopérative agricole autogérée antispéciste »
Avez-vous « Le vieil homme et la mer » ?
J'ai, en nouvelle version
« Le senior et la mer »
Avez-vous « L'éducation sentimentale » ?
J'ai, en nouvelle version
« Le learning émotionnel »
Avez-vous « Les liaisons dangereuses »?
J'ai, en nouvelle version
« Les relations toxiques »
L'imprimeur ne gagnait plus de tunes
Avec les versions originales
Et la jeunesse d'aujourd'hui... Les sortir de leur smartphone !!
Avez-vous qui c'est qu'on enterre ce jour ???
Non, mais j'ai pour qui sonne le glas !
Et le dingue aux moulins à vent ???
Non, mais j'ai Don Quichotte !
Et qu'est-ce qui fait courir les meufs ???
Non, mais j'ai au bonheur des dames !
Emballez, c'est vendu !!
AVEZ-VOUS par Jill Bill
VOYAGE EN ABSURDIE par L'Entille
NOVLANGUE par Josette
NE DITES PLUS ... par J. Libert
MISERABLE IMPRIMEUR par Vegas sur Sarthe
PAS DE VAGUE par Fredaine
MOUVEMENT DE FOND par La Licorne
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Oh non ce n’est pas moi cette fillette à la coiffure sage et
sa robe à carreaux. Elle tient son chien si serré contre elle que je m’imagine
la confiance mutuelle, la chaleur de leurs petits corps. Le regard de l’animal est
tellement tendre. Quelle connivence ! Mais que fait-elle avec son
trésor vivant ? Ce n’est pas une petite fille des rues. Elle se balade
entre les stands du marché forain encore à peine installés.
Ce n’est pas moi cette fillette et pourtant je l’envie !
Moi qui enfant ne pouvais avoir un animal pas même un poisson rouge. Les larmes
me montent aux yeux devant cette photo si tendre et si réaliste à la fois.
Un
élan de soupirs
Voilà
ce que m’inspire
Cette
photo d’antan
Si
belle en noir et blanc.
Morose
comme un dimanche
Tel
un pluvieux sentiment
Fillette
avec son beau cabot
Ah
quel timing, cette photo !
Ça
pleure dans les chaumières
Devant
apparente misère.
Mais
à qui donc est ce vélo ?
V’là
un sujet plus rigolo.
Lili
soupira : « Non, mais tu exagères Pop. Je ne vais pas te porter comme
ça toute la matinée. Tu es lourd et j’ai des choses à faire. Je comprends que
tu aies eu peur, mais là c’est bon, c’est fini, il est parti. »
Il y aurait
bientôt un an que Lili avait trouvé Pop attaché à la grille du square,
tremblant et pleurant. Elle avait craqué et depuis, ils ne s’étaient plus
quittés. La mère de Lili avait bien eu du mal à accepter le nouveau venu mais
Lili avait supplié et avait promis de toujours s’en occuper. Sa mère avait
cédé, comme toujours avec Lili. Depuis, Pop suivait Lili comme son ombre et
celle-ci avait même réussi à convaincre sa maîtresse que Pop serait un
merveilleux sujet d’étude, qu’il ne dérangerait pas la classe, qu’il était très
gentil, ne ferait pas de saletés, pas de bruit … Enfin, vous aurez compris que
rien ni personne ne résistait à Lili.
Le seul
problème avec Pop, c’est qu’il était trouillard. Lili avait toujours pensé
qu’il avait dû être maltraité, enfermé, attaché, toute chose qui justifiait son
attitude dès que survenait un bruit étrange, un inconnu, dès qu’ils croisaient
un autre chien ou simplement s’ils devaient traverser la rue. Et ce matin, en
descendant pour aider sa mère à préparer son étal au marché, ils s’étaient trouvé
nez à nez avec un molosse pas vraiment aimable. Pop terrifié avait sauté dans
les bras de Lili et depuis restait accroché à son cou comme une moule à son
rocher.
Aujourd’hui
c’est le grand déballage dans le quartier de la Bréchardière. Les Colomb vident
la maison des parents d’Eliane. Ils y sont depuis plusieurs jours à trier,
jeter, jauger, estimer. Les brocanteurs sont déjà passés. Il reste encore tout
un bric à brac qui n’a par trouvé preneur dans la famille.
Et sur
le trottoir, depuis le matin, des valises contenant des napperons en dentelle
faits par Mamie Eléonore, des serviettes de table brodées par ses soins ainsi
que des serviettes de bain, des draps, sont ouvertes pour que chacun puisse y
trouver la pépite qui leur fera plaisir. On trouve aussi la vaisselle des
dimanches, service complet, cadeau de mariage d’une tante éloignée. Un guéridon
est posé là pour mettre en valeur des vases qui brillent dans la soleil
matinal. Il y aussi la batterie de cuisine bien usée tant elle a servi. Faut
dire qu’Eléonore était une sacrée cuisinière. Hum ! Ses rôtis, ses tartes,
ses œufs au lait !
Des
caisses de livres attendent le lecteur qui saura les apprécier. Il y a aussi des
bibelots d’un autre temps, des souvenirs de vacances ringards ou kitch. La
collection de nains de jardin, bien vieux eux aussi, qui faisait rire tout le
monde et qui aujourd’hui les a fait pleurer.
Dans un
coin, dans une grande caisse de bois, tous les outils de Papy Jacques attendent
une nouvelle main pour être encore utiles. Il y a aussi ses cannes à pêche qui
n’ont plus servi depuis des années. Trop vieux, disait-il dans un soupir de
regret, pour aller taquiner le goujon.
Un petit
garçon et son chien se sont approchés du fatras. Il fouille à la recherche d’un
trésor que lui seul peut dénicher. Il veut juste un objet qui lui rappellera
les heures passées avec Papy Jacques, les histoires qu’il racontait. Même si
parfois elles étaient inventées, elles ont nourri son imagination et embelli
son enfance.
Inséparables
Edith
et Youki...
Elle
étale ses puces sur le trottoir
Et si
cela ne rapporte pas grand chose
Elle
chantera la môme...
Le
chien dans les bras
Ca
vous attire la sympathie...
Dans
la famille on est pas bien riche
Et
puis y a le père qui boit presque tout les sous !
Au
tableau noir elle préfère l'école buissonnière, Edith...
Elle
préfère la rue, ses p'tits boulots,
L'école,
non elle ne regrette rien...
Pas
même un soupir quand on lui en parle,
La môme
voit sa vie en rose, autrement,
En
haut de l'affiche, un jour...
- LA MOME ET SON CHIEN par Jill Bill
- VINTAGE par L'Entille
- LILI ET POP par Fredaine
- NOTES par K
- EN FUITE par J.Libert
- RETOUR par Tilancia
- LA PETITE FILLE ET SON CHIEN par Lilousoleil
Le mot facultatif : soupir
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Aujourd’hui
tout le monde digresse au sujet des années 80. Soit ! Ce fut une belle
décennie.
Mais les seventies ! Qui s’en soucie aujourd’hui ?
Boire ou conduire, le slogan n’était pas de saison. La ceinture de
sécurité ! Oui, juste à la fin.
Hugues Aufray chantait « moi et mon camion ». Il s’est crashé
rapidement. Mais Cat Stevens avec sa « lady d’Arbanville » est
toujours un standard, Tandis que les Rolling stones voulaient « live with
me » et que Ike et Tina Turner proposaient « come together »,
j’ai répondu « banco » Mais juste dans ma piaule. Personne ne m’a
entendu !
Et puis Jim criait « freedom » et John « Let it be » et
encore Polnareff qui assurait qu’ « on ira tous au paradis » et Le
Forestier vantait « San Francisco ».
Alors j’ai décidé d’aller voir « le sud » avec « Angie » et
j’ai fini « stayin alive ».
Avec les potes, on s’est retrouvé en situation délicate. A l’entrée d’un golf
pas Juan du tout, on a piqué une voiture sans permis pour rentrer à la maison
où les parents qu’on appelait pas encore darons, nous attendaient un peu
inquiets. Il n’y avait pas eu d’alerte enlèvement, trop vieux ! Il n’y
avait pas eu de message sur les réseaux sociaux. Non, on est rentrés après
notre escapade estivale. Faut bien que jeunesse se passe !
On ne peut que constater aujourd’hui que ce mode de locomotion a fait des
émules !
Pour inaugurer leur
nouveau véhicule, une super trottinette, les trois jeunes policiers Italiens
ont prévu de terminer leur ronde au bistro
où la famille Rossi a fait sa réputation dans tout le canton avec ses
plats de pâtes cuites al dente et à toutes les sauces.
« ehoh les gars ?...on est quand même mieux là que dans notre papamobile,
non ? »
Même les administrations font des économies
Trois
poulets, dans un plat... !!
La
portion de pâtes al-denté... ?
Mais,
côté confort...
A regretter
la police montée !
Chiara
notre cheffe se marre à nous trimbaler...
Faut
dire qu'elle n'a pas le permis
Alors,
la voiturette de golf
Baptisée
Tartaruga, tortue en italien
En
attendant la Maserati de service
On se
la coltine comme dindons de la farce...