06 septembre 2025

Sujet 152 - semaine du 6 au 13 septembre





 

L’usuelle désillusion / Pierre Lpc

 


L'usuelle désillusion :

En grand amateur de jazz, je m'abandonne à l'improvisation.

Quelle soit musicale ou littéraire, j'aime laisser l'invisible potion

En une fine bruine, me nimber de son fin halo, chargé d'émotions.


Quel que soit le lieu où je me trouve, elle peut m'emplir les tripes.

Ici, un buisson roux, un rideau fendu sur un sourire plus pourpre encore.

Là, un sphinx qui miaule, proclamant siens les lieux à ornements d'or.

Sur un meuble empire, un buste d’artiste rappelant la grandeur qu'étripe

Nos maigres aspirations d'aujourd'hui, nos envolées lyriques sans cuisson.


Du passé, nous n'avons pas la flamboyance

De sa légende, même pas la patine.


Alors je continue à suer l'encre qui peut-être dans l'histoire gardera une poésie fine.

la femme en rouge/Lilou

La femme en rouge 





Il était une fois, au bout du monde, une île gardée par de grands visages de pierre ; les moaïs de l'île de Pâques dont on connait si peu l’histoire. Ils semblaient endormis, mais en réalité, ils écoutaient. Le vent leur racontait les histoires du temps, les vagues leur murmuraient les secrets des voyageurs.

Un jour, une femme en robe rouge arriva au rivage. Elle portait un livre qu’elle n’avait pas encore lu. Elle s’assit dans l’eau, ouvrit une page au hasard et découvrit qu’il n’y avait aucun mot. Seulement une injonction : improviser.

Alors, elle leva les yeux et vit apparaître autour d’elle un monde inattendu. Molière était là , cheveux longs, qui  lui fit un clin d’œil. Près de lui, une table, des serviettes jaunes pliées ombelliformes, un guerrier de fer ressemblant fort à un Don Quichotte bricolé de pièces anciennes, battait du pied comme une marionnette impatiente de danser sous le regard ému d’une petite fille coiffée d’un bandeau orné d’une fleur de soleil. Au centre, un vase antique dessinait sur sa peau d’argile des éclairs et des montagnes. Près de lui brillait une médaille d’or gravée d’initiales, vestige d’un empire oublié, mais qui continuait de chuchoter son éclat. Et, comme pour rappeler que toute improvisation a besoin de douceur, un chat, perché sur une table, observait la scène, immobile mais présent, gardien silencieux de cette fantaisie.

La femme referma son livre vide. Elle comprit alors que le monde ne demandait pas toujours des mots écrits, mais des gestes simples, des rires et des instants saisis.
Ainsi naquit sa leçon : la vie est une grande improvisation, et c’est ce qui la rend belle.

Totale impro / K

 





INSTANTS / Galets

 



INSTANTS


C’était bientôt Pâques et déjà il faisait chaud. Elle avait repéré dans son guide l’adresse d’une brasserie qui lui avait parue sympa, « le Molière », place du Théâtre bien sûr. Être seule pour son anniversaire n’allait quand même pas l’empêcher de se taper la cloche ! Elle était trop tôt pour le premier service et s’était assise sur un banc à l’ombre d’un platane, face à l’établissement. En regardant les serviettes jaunes artistiquement pliées sur les assiettes, elle eut un flash : celui du bandeau avec une grosse fleur que sa mère lui avait mis un jour d’été pour retenir les bouclettes qui s’échappaient de son petit chignon. Son copain Pierrot lui avait dit qu’elle était belle et lui avait claqué une bise collante de bonbon sur la joue. Pierrot ! Il était sec comme un coucou. Tiens un peu comme ce serveur emballé dans son grand tablier noir, qui venait d’apparaître avec un plateau vide qu’il avait posé au coin d’une table, avant de se saisir d’une longue manivelle pour dérouler le store au nom du restaurant. Elle allait demander à déjeuner dehors. Puisqu’elle n’aurait personne avec qui faire la conversation, elle pourrait se divertir du spectacle de ses congénères. Elle engrangerait sûrement de nouvelles situations cocasses, des réflexions, des attitudes, qu’elle restituerait un jour ou l’autre dans l’un de ses textes… Elle sursauta en sentant un frôlement contre sa jambe et sourit en voyant le beau chat gris qui avait décidé de lui présenter ses hommages avec un roulement de gorge, en arrondissant le dos. Allons, il était temps de célébrer ce jour qui n’avait d’importance que pour elle. Elle se leva en tirant sur le bas de sa robe rouge qui était un peu remontée sur ses cuisses, et fit le geste machinal de vérifier que sa médaille de baptême était toujours à son cou. Avant de poser le pied sur la marche de la terrasse en bois elle glissa un billet dans la jarre du joueur de flûte de pan qui semait au vent des notes que les pigeons semblaient emporter dans le ciel bleu.


Scénario burlesque / JAK line

 



j'ai pris toutes les images et Don quichotte m'a inspirée 

 

scénario burlesque 

 

Dans le SUPERU d’ El Toboso , Don Quichotte fait irruption, armure grinçante,

Le bout de sa cape coince les portes automatiques.

Un morceau reste, il tire, et  sort la tête haute, mais la porte est figée

Un chat le fixe du regard : c’est un robot livreur, le chat-robot tout en courbes lisses et lumières clignotantes, qui attend stoïquement que la porte tournante s’active enfin.

Un panneau “porte en panne” clignote comme un avertissement divin.

Don Quichotte y voit un présage.

Il lève son épée rouillée, tente en vain, en un geste héroïque, d’ouvrir les battants

Tout reste coincé

Don  Quichotte abandonne ses efforts

Il demande au chat-robot   où est l’étage ,  rayon quincaillerie ;

 en effet il a besoin d’un produit sûr pour déverrouiller son armure qui grince de plus en plus 

le chat-robot  , imperturbable, pivote sur lui-même et commence à monter les escaliers, ,

Don Quichotte le suit, chaque marche devenant une épopée.

Son armure fait un vacarme de casseroles en chute libre, et à chaque palier, il s’arrête pour haranguer les extincteurs, qu’il prend pour des sentinelles silencieuses.

Derrière lui, Sancho Penza, haletant, soufflant, porte un sac de courses qui fuit

  des tomates roulent dans les escaliers,

poursuivies par Don Quichotte convaincu qu’il s’agit de projectiles ennemis.

Au 6e étage, le chat-robot,  la batterie en panne, s’immobilise.

Problème du probablement à une surutilisation 

Don Quichotte lui lance son gant à la figure pour le réanimer

Mais que nenni !

Don Quichotte ne sait plus que faire

Une poterie trône sur le palier, en compagnie d’une statue de l’iles de Pâques

Celles-ci prennent en pitié notre héros et lui propose d’emprunter l’escalier de service

C’est là, lui murmurent elles, qu’il rencontrera une belle inconnue, dont le médaillon cache les secrets d’un cœur aimant

Il s’empresse, l’amour en tête, il en oublie le produit dégraissant,

 Son fidèle Sancho, le suit derechef

Chemin faisant, par une porte ouverte il entrevoit la statue de Molière qui médite

Don Quichotte s’approche, trébuche  puis se redresse avec panache, et déclare à voix haute :

Toi maître du verbe, je suis venu chercher la vérité ! »

 La statue ne bouge pas.

Évidemment.

Don Quichotte, blasé, sort un  Cantabrie   de ses cuissardes,  et le pose sur le socle :

Sur un post-it il gribouille :

 

Penza, commence à avoir le sang chaud il rouspète

Son maitre se redresse, gonfle le torse, et dans un souffle sonore, mi- verdict , mi- déclaration,
lâche d’un ton impérieux :
« Bah mon pote, laisse moi aller trouver la dulciné annoncée ! »

Ils arrivent enfin aux rez-de-chaussée la porte tournante est toujours coincée, 
Mais point de dulcinée !

Seule une fillette enturbannée sourit, sa mère (la dulcinée) est allée lui chercher des friandises…

Dans ce SUPERU d’ El Toboso



L' ÉCHO DES CŒURS DE PIERRE / Marie Sylvie

 



L' ÉCHO DES CŒURS DE PIERRE


Un Moaï de l'île de Pâques se dresse mais le sien n'est fait que de silence. Un cœur de pierre qui verrouille l'air et les mots, laissant l'âme captive de Sophie dans une cellule sans lumière. Elle est le tableau de cette femme en rouge dont le visage ne se voit plus, dont la douleur est une couleur sans nom, peinte sur une toile d'oubli et de peur.

Mais le cerveau, lui, est un refuge. Un penseur de marbre qui ne cesse d'interroger les murs, à l'affût de la moindre fissure. Chaque objet devient un murmure : Un vase, trace de passage éphémère de Sophie. Une guerrière de fer, armée de rouille et d'éclats de lumière pour témoigner de son courage. 

Il faut  *improviser pour que la vie, même blessée, puisse s'exprimer. Transformer la serviette jaune en soleil de détresse, en un signe d'une rançon pour sa propre liberté. La petite médaille, elle, vibre contre la peau de Sophie comme un pouls de terreur. 

Ce message, c'est sa bouteille à la mer. Une composition de désespoir jetée dans l'océan de l'indifférence, un dernier appel à l'aide pour quiconque pourrait le trouver et le déchiffrer. 

Et dans cette prison de silence, une ombre s'agite, un chat. Est-ce le sien, un dernier souvenir de douceur ?
Ou est-ce le symbole d'une panthère noire, d'un espoir qui rôde ? C'est le message chuchoté dans un monde de bruit, le dernier cri du cœur de Sophie qui refuse de se taire.

                Parfois, le plus grand des cris de détresse est une symphonie silencieuse, composée de fragments d'espoir, pour être entendue par ceux qui savent regarder au-delà du visible.

Poussière du temps / L'Entille

 


Dans la galerie du coin de la rue, je flâne. J’aime remonter le temps au travers du quotidien ou de l’exceptionnel parfois. Rarement. C’est une balade au fil du passé, au fil d’autres vies. Des vies à inventer, à improviser.

Il y a là, dans les bacs, des photos de famille, mariage, baptême, communion, etc.., des moments de réunion, de liesse oubliés. Ces gens ne sont plus là depuis longtemps mais leur image a perduré. Leurs descendants ne les reconnaîtraient sans doute pas. Des photos de voyage cohabitent allègrement aussi avec des œuvres très personnelles.

 

Il y a aussi des objets qui ont eu une vie avant d’arriver dans ce capharnaüm. Ils ont été choisis, achetés, offerts. Ils ont orné des étagères, des buffets, embelli des intérieurs, réjoui des yeux. Ils ont suivi chaque instant de d’une existence.

Dans ce méli-mélo de genre, Molière donne la réplique à Don Quichotte. L’art ethnique lointain côtoie l’art de la table bourgeois. Un chat me surveille de son perchoir. « Pas touche ! » a-t-il l’air de me dire lorsque je m’approche d’une table dressée, prête à recevoir les invités attendus. Une médaille posée dans une assiette comme un gage de lien indéfectible. Et cet indéfectible se retrouve là, exposé, évalué, estimé, prêt à voler vers un autre gage d’amour, un autre engagement.

 

Lorsqu’un homme s’approche de moi d’un air un peu excédé : « Vous cherchez quelque chose en particulier ? » me demande-t-il. Ça doit bien faire une heure que je traîne entre les meubles, objets, que je scrute chacun d’eux avec sérieux et un brin de suspicion. « En ai-je envie ? Me fait-il de l’œil ? L’achèterais-je ? Où le mettrais-je ?  » J’aime bien me poser ces questions. Rares sont les fois où j’atteins l’achat pourtant. Je crois que j’aime surtout la déambulation dans des histoires poussiéreuses. Imaginer les pérégrinations des choses ici exposées. Je lui fais mon plus beau sourire avant de lui répondre : « Vous avez un très beau magasin, mais je n’ai pas trouvé mon bonheur». Et lorsque je m’en vais, la clochette de la porte émet le son guilleret avec lequel elle m’a accueillie. 

 


Pour la postérité / J.Libert

 



                                 

     Quand Don Quichotte et Sancho rentrent au village, ils sont fatigués de leurs exploits. Ils ont, certes, vu du pays, des civilisations différentes : celle du Mexique Aztèque ou des îles Martiniquaise, Polynésienne. Ils ont côtoyé des notables et des rois.
 
    Don Quichotte  a défendu la veuve et l’opprimé à coups d’épée détruisant les moulins à vent et les dragons menaçants. Il a fait de Dulcinée à qui il avait juré amour et fidélité, la dame de ses pensées.
 
    Tous deux sont nostalgiques de tout ce chemin parcouru, peut être en vain. Ils ne rêvent plus que d’une flamme dans l’âtre sous l’œil énamouré de leur animal domestique, que d’être réconfortés par la chaleur et l’odeur d’un bon café.
 
    Mais leur mission ne va pas s’arrêter là. Trois siècles plus tard, on leur demande de poser pour la postérité en leur érigeant un monument de bronze.
 
    Alors, une dernière fois, ils repartent à l’aube, à l’heure où la fraîcheur emplit les buissons, où les oisillons dorment encore sous l’aile chaude et soyeuse de leur mère. Aujourd’hui, on peut admirer leur statue sur la place d’Espagne à Madrid ou à Bruxelles.
 
    Dans sa brillante tenue de métal, Don Quichotte, le chevalier errant, vient d’enfourcher son cheval : Rossinante. Tandis que son bras droit pointé vers l’horizon indique la route des Moulins, sa main  gauche tient fermement l’épée. Son maigre visage émacié, buriné, son grand corps sec expriment toute sa détermination tandis que ses yeux sculptés dans la profondeur du bronze  reflètent de sombres hallucinations.
 
    Le noble et valeureux chevalier a fière allure, tout entier pétri d’idéaux improvisés contre une réalité beaucoup plus prosaïque.
 
    À quelques mètres de lui, trottine Rucio, la mule de Sancho. Elle s’apprête aussi au départ. Où qu’il aille, Sancho, rustique paysan, inculte, suit son maître.
 
Quand le soleil sera à son zénith, notre utopique combattant, suivi de son acolyte obéissant, rutilera de tous ses bronzes sur un piédestal, figés, statufiés dans la célébrité d’un destin exceptionnel.
 
                                                                                                                                            

Le départ / Fredaine

 



Le départ   

Ça y est, elle l’avait fait et la dernière page noircie, il était temps de refermer ce cahier que sans doute elle ne rouvrirait jamais. Il lui avait été nécessaire de tout déposer sur le papier pour pouvoir, maintenant, avancer. Improviserait-elle une nouvelle vie ? Peut-on vraiment d’un geste, tout effacer et tout recommencer ? Non, elle n’oublierait rien, ne repartirait pas à zéro, elle continuerait mais autrement.

Elle n’était plus depuis longtemps cette petite fille au regard noir, indomptable mais si fragile. Son chat, compagnon de la première heure, son alter ego, était parti depuis bien longtemps. C’est à lui qu’elle confiait tout. Le cahier l’avait remplacé dans ce rôle de confident. C’est là qu’elle avait noté ces impressions de voyage que ce soit à travers le monde ou les allées d’un musée, toujours accompagnée de son père.

Aujourd’hui, bac en poche, elle quittait la maison familiale, toute seule, bien décidée à croquer la vie. Elle avait été accepté dans l’école d’art dont elle rêvait depuis si longtemps et elle comptait bien faire honneur à son illustre grand-mère, Giula Grapino, qui lui avait appris le plaisir de créer.


Ses souvenirs - François

 



Assise dès l’aurore,

Elle écrivait ses souvenirs,

Toujours confus encore,

Mais, elle va les trier à l'avenir.

 

Elle pensait à l'île de Pâques,

Avec ses alignements de statues,

À cette heure, son esprit était opaque,

Et parfois même un peu confus.

 

Elle n'avait pas la plume de Molière,

Ou de l'auteur de Don Quichotte,

Pour parler du vase de Gansu à sa manière,

Ou de son chat qui lui faisait escorte.

 

Serrant son médaillon de Gucci.

Aujourd'hui, elle pense à son invité,

Qui viendra manger, c'est une femme maorie.

Avec qui tous ses souvenirs, elle va évoquer.

SOUVENIRS DE VOYAGES - Tarval

 



SOUVENIRS DE VOYAGES


Lors de mes précédents voyages,

J’ai pu observer des choses magnifiques.

Sur l’ile de Pâques, j’ai pu découvrir les Moai,

Statues monumentales qui défient tous les records,

Et devant lesquelles on fait preuve d’humilité.

Dans divers pays, j’ai visité plusieurs musées,

Où j’ai découvert des objets qui ont attisé ma curiosité,

Un vase antique, un guerrier en plomb,

Un tableau d’une jeune fille qui laisse penseur,

Un médaillon qui a du appartenir à un homme important,

Et en France une statue de Molière devant laquelle je me suis recueillie.

En Amérique latine, j’ai pu aller à la rencontre des locaux,

Foisonnement de couleurs, de sons, d’odeurs qui ne laissent pas indifférent.

Certaines fleurs m’étaient inconnues,

Et les guides m’ont fait découvrir ces espèces et leurs vertus.

Ce qui me manque lors de mes voyages,

C’est mon chat Fripouille, qu’une voisine me garde gentiment.

Quand je rentre, c’est ronronnements et câlins à toute heure,

C’est un ami fidèle, et je l’aime beaucoup.

Il m’apporte bonheur et sérénité, et je suis toujours heureux de le retrouver.

Ces voyages m’ont laissé des souvenirs impérissables,

Et j’ai hâte de repartir à l’aventure.


Rupture - Jill Bill

 



Rupture


La table est mise
Tu m'invites, non, tu m'évites..... !

Ton chat Molière te suffit, ok,
Je suis trop potiche...... Aaah bon !!

Tu as même jeté notre médaillon
Gravé à nos initiales, très bien....

Je rêvais d'une mignonne enfant ensemble
Pineapple comme prénom
En faire une indépendante guerrière
Bien dans sa tête...

Tu as préféré un grossier totem, soit ;
Je te laisse à cette Jane
Dont tu as déjà tiré le portrait, au pinceau !