29 septembre 2025

Sujet 155 - les réponses

 


En fin de semaine, toutes les réponses qui nous sont parvenues seront publiées et ouvertes à la discussion, aux échanges par le biais des commentaires. 


-Jill Bill

-Fredaine

-Tarval

-Jak  

-J.Libert

-Marie-Sylvie

27 septembre 2025

Sujet 155 - semaine du 27 septembre au 4 octobre

"Sujet 155" 


Bonjour tout le monde, 

l'Atelier Mil et Une se propose d'évoluer.

Pour éviter la lassitude, il faut savoir se renouveler.


Pour cela nous avons besoin de vous connaître mieux. 

Quelles sont vos attentes, vos envies, vos suggestions. 



 


Une synthèse sera faite et nous verrons comment et si 

l'aventure se poursuit ! Bien à vous !










Dans un hall... - Jak

 



Dans un hall somptueusement décoré, deux silhouettes improbables font leur entrée.

C‘est un rendez-vous. Important, paraît-il.

Le nommé Panne, dodu comme un rôti du dimanche, bardé de lard et d’angoisses, s’arrête net devant l’ascenseur.

 Claustrophobe notoire, il s’écrie :

-Coincé dans un ascenseur ? Nenni pour moi !

 Et les escaliers ? Je vais les rendre glissants, traîtres, périlleux !

Mais motivé par leur rendez-vous, il annonce

- Tant pis pour les suivants, je tente sportivement la montée ! »

Son complice Couenne, cuir tanné par les années, lui rétorque avec un soupir de militant :

-Tu le sais, je suis gréviste dans l’âme. En lutte contre l’effort physique depuis 1952.

Alors j’opte pour l’ascenseur 

Pendant ce temps, au cinquième étage les attend Dame  Truie, parée de son plus beau sautoir en saucisson de Lyon, trépigne d’impatience.

 Elle a mis les petits plats dans les grands : nappe en toile de porc, chandelles en gras de canard.

Elle murmure, en maquillant son groin de rouge groseille :

Ils ont intérêt à se pointer avant que mon rôti refroidisse… ou je les transforme en rillettes !

 Impatiente, elle zieute par la porte entrouverte 


Nos deux complices arrivent presque ensemble sur le palier du cinquième, mais là consternation .

Sur un brancard Dame Truie git .

Le garçon d’ascenseur, un bon gars de la France profonde, habitué à un rituel, est aussi tueur de cochon en fin de semaine, et il  a vu rouge en apercevant la belle par la porte entrebâillée !

Nos deux acolytes en restent cois, comme saucisson trop sec, le regard en tranches, le souffle en charpie.


MORALITE 

A gratte-ciel trop haut, préférons les herbes folles et l’odeur du foin.


L'escalier ou l'ascenseur -Pierre Lpc


 L'escalier ou l'ascenseur ? :

Un ascenseur pour la potence ?

Ou un escalier vers le paradis ?

Le choix des marches et de l'errance.


Dante à mes côtés dans l'enfer

Où le même cercle se rejoue.

Gauche je monte, droite je descends.


Un ascenseur pour la potence ?

Ou un escalier vers le paradis ?

Le choix de l'étage est une chance ?


Les battants de fer se referment

Mes mains se joignent et là, je prie

Qu'ils se rouvrent sur un jour chaud.


Un ascenseur pour la potence ?

Ou un escalier vers le paradis ?


Votre choix se fait toujours, sur

Un autre que l'on a fait pour vous.

Monsieur Buridan -François

 


MONSIEUR BURIDAN

Monsieur Buridan était un homme affable,

Respectueux des interdits,

Et des conseils formidables.

C'est ce que tout le monde dit.

 

Un jour, n'ayant plus un sou vaillant,

Il alla à son rendez-vous pour avoir un emploi,

Au vingtième étage dans un appartement.

Affamé, il était aux abois.

 

Quand il arriva, à un dilemme il fut confronté,

Il vit que prendre l’ascenseur nuisait à sa santé.

Et prendre l'escalier mettait à mal sa sécurité.

En panne était sa décision, il était angoissé.

 

L'absurdité de ce paradoxe,

Allait lui faire perdre son poste,

Ne sachant pas faire le bon choix,

Il ne put obtenir son emploi.

 

Devant ce double obstacle, il se rongeait,

Ne sachant pas à quel saint se vouer.

Ainsi, au pied des étages, il resta coi,

Pour ne pas mourir de faim, il retourna,

Manger à la gamelle des indigents,

Un bout de pain sec et du gouda,

 

Pauvre monsieur Buridan.

LA PEUR DE L’ASCENSEUR / Tarval

 



LA PEUR DE L’ASCENSEUR

Monter l’escalier ou prendre l’ascenseur,

Dilemme, j’habite au 3ème étage,

Et l’ascenseur m’y mène en quelques minutes.

Mais j’ai toujours peur d’une panne,

Et de rester coincée dans le noir,

Piégée comme un rat.

Monter les escaliers jusqu’à mon étage me paraît impossible,

Je suis vite essoufflée et j’ahane comme un phoque.

Pourtant faire cet exercice régulièrement améliorerait mon souffle,

Ma santé n’en serait que meilleure,

Mais je n’ai pas le courage.

Mon médecin m’encourage à le faire,

Mais je ne l’écoute pas.

Je prends donc l’ascenseur malgré mes peurs,

Et je prie à chaque fois qu’il m’amène chez moi sans encombre.

Il y a une sonnette d’appel en cas de panne,

Mais le temps que les réparateurs arrivent,

J’aurai une crise d’angoisse et je m’égosillerai en hurlant au secours.

Malgré cette peur, je continuerai à prendre l’ascenseur,

Et laisserai les escaliers aux plus courageux.



MICHELINE ET L’ASCENSEUR - J.Libert

 



 MICHELINE ET L’ASCENSEUR


    Maman Micheline a, aujourd’hui, un peu plus de quatre vingts ans, mais elle en a eu vingt, trente ans et plus. Depuis sa jeunesse, elle habite au sixième étage d’un immeuble, à la périphérie de la ville. C’est là qu’elle a crée et vécu avec sa petite famille.


    Veuve depuis une bonne dizaine d’années, elle est encore assez autonome pour vivre chez elle. Sa seule difficulté, c’est de monter et de descendre ses six étages ; les descendre pour vider ses poubelles, le vide ordures ayant été condamné pour raison d’insalubrité ; les monter avec son sac à provisions ou même son caddy à roulettes à bout de bras.


    Sa phobie serait de prendre l’ascenseur et d’y rester coincée. Elle sait qu’il est trop souvent en panne et que le dépannage prend parfois un certain temps.

    Elle se souvient comment, à vingt ou trente ans, elle grimpait les escaliers quatre à quatre avec une rapidité étonnante.


    Là, elle prend tout son temps, s’arrête quelques minutes sur le palier de chaque étage pour reprendre souffle. Souvent, elle croise des jeunes qui la connaissent bien et proposent de l’aider si elle est chargée. Cela lui donne l’occasion de bavarder avec les uns ou les autres et de se sentir moins isolée.


    Mais elle commence à s’inquiéter, se demande si, dans quelques années, elle pourra encore monter les escaliers de ses six étages. Alors, Maman Micheline essaie de vaincre sa phobie de l’ascenseur, profite d’y monter en présence des autres habitants de l‘immeuble.


    Ces dernières semaines, il vient d’être réparé. « Il est comme neuf ! » à t-on dit.

    Ainsi, à la prochaine course, elle se promet de réaliser, seule, ce qu’elle a toujours redouté.


Panne de courage / Marie Sylvie

 



PANNE DE COURAGE 


Mes jambes craignaient l'agonie. 
Chaque marche était un supplice, une lutte de plus. 
Je ne comptais même plus, je n'avais plus la force de le faire. 
Le bureau était au cinquième étage, sans ascenseur. 
Ou du moins sans ascenseur pour moi.
Celui qui existait était réservé aux visiteurs. 
Une règle absurde !
Mon seul chemin était cette cage d'escalier. 

Je me suis arrêtée, la main sur la rampe froide.
Je me suis sentie si épuisée.
Je me suis souvenue de cette fois où l'ascenseur était en  *panne, et où j'avais cru que ma souffrance serait partagée. 
Mais non, les visiteurs étaient alors simplement dirigés vers une autre entrée. 
J'avais souri jaune pensant à mon propre chemin de croix quotidien. 

Mes jambes étaient lourdes comme du plomb, mes poumons brûlaient.
J'ai fermé les yeux et dans le noir, une voix a retenti.
Ma propre voix calme et ferme. 
-" Avance. 
Juste une marche de plus.
Une seule. "

Cette voix c'était celle de mes factures à payer, de mon loyer, de la nourriture sur la table. 
C'était la voix de ma dignité, de ma fierté. 
Je ne travaillais pas pour le plaisir de monter les escaliers, je travaillais pour vivre.

J'ai rouvert les yeux et j'ai regardé le palier du dessous puis celui du dessus, encore loin.
Une inspiration profonde et j'ai posé mon pied sur la marche suivant. 
La douleur était là mais elle n'était plus seule. 
J'avais un but.
Et ce but était ma force, ma véritable source. 


         La vraie panne n'était pas 
         Celle d'une machine 
         Mais celle du courage .
         Et ce jour-là 
         Le mien fonctionnait parfaitement 

Autrement / K

 



L’ascenseur était en panne d’inspiration, il était las de ses montées et de ses descentes automatiques, comme de ses arrêts,  ça lui donnait des boutons.

Il se disait pour changer je vais prendre l’escalier.

L’escalier, qui voulait monter le niveau, se dit : pourquoi pas ?

Le problème c’est que l’ascenseur ne rentrait pas dans l’escalier.

Normal. Il y avait déjà le concierge.

On n’a jamais su si l’ascenseur avait tenté de passer par la fenêtre.


Et si ? / L'Entille

 



Et si ?

 

Et si l’ascenseur avait été une idée de génie ?

Et si l’ascenseur une fois installé avait vu le monde s’émanciper ?

Et si l’ascenseur desservant chaque étage avait créé du lien entre voisins?

Et si l’ascenseur qui au départ devait être une avancée était devenu  au fil du temps un moyen de diviser ?

 

Et si les escaliers n’étant plus un problème, les appartements en hauteur pouvaient devenir des logements haut de gamme ?

Et si l’ascenseur avait fait des chambres de bonne, des duplex d’exception avec rooftop ?

Et si l’ascenseur, invention géniale, avait été le repoussoir des « petites gens » vers d’autres horizons ?

Et si l’ascenseur était devenu un vecteur de l’entre-soi ?

 

Et si l’ascenseur tombait en panne ?

Et si les escaliers étaient devenus l’incontournable pour rejoindre les sommets ?

Et si ces « biens » devenaient obsolètes du fait de l’effort à fournir ?

Rassurons-nous, ça n’arrivera pas.

Les livreurs et autres « première ligne » relégués aux banlieues sont une manne inépuisable.


Choisir - Fredaine

 



J’ai toujours eu du mal à faire des choix ce qui bien souvent m’a menée à un certain immobilisme ou à subir le choix que d’autres avaient fait pour moi car, ma foi, il faut bien avancer. Non ?
J’avais eu du mal à obtenir cet entretien et je plaçais beaucoup d’espoir dans cette rencontre. Mon avenir se jouait peut-être ce jour-là. Je m‘étais donc soigneusement préparée. La veille, j’avais sorti la tenue que je porterai pour le rendez-vous, je m’étais couchée tôt, avais dormi comme un bébé. Tout se présentait pour le mieux. Bien sur, au moment de m’habiller, la tenue choisie m’a semblée tout à fait inappropriée et je suis partie en laissant toute ma garde-robe étalée sur le lit, pour ne pas dire en tas sur le sol pour finalement partir avec un jean et un sweat... comme d’habitude. J’ai ensuite longuement hésité sur le maquillage, il devait être discret et élégant. Après avoir essayé trois teintes de rouge à lèvres, deux mascaras, je me suis démaquillée et ai opté pour rester naturelle... comme d’habitude.
Là, l’alarme que j’avais programmée pour signaler l’heure limite du départ a retenti. J’ai donc dû faire l’impasse sur le petit déjeuner. Aurais-je opté pour du thé ou du café, des céréales ou des tartines, je ne le saurai jamais... comme trop souvent. Je suis sortie de chez moi un peu en catastrophe et en prenant la première veste qui me tombait sous la main car plus le temps de tergiverser. Dommage, les clés de la voiture étaient dans la veste noire, celle-ci était beige… J’ai donc pris le métro. Au moins je n’aurais pas à choisir LE bon trajet et LA bonne place de stationnement.
Malgré tout, je suis arrivée cinq petites minutes en avance dans le hall de l’immeuble, j’allais donc pouvoir donc respirer et me détendre...

Dilemme - Jill Bill

 



Dilemme


Mais, sur quel pied danser Aster,
Entre santé et sécurité...... !?

Madame Lavieille n'hésitera pas
Sauf, si l'ascenseur fait faux bond...
Monsieur Lejeune se la jouera
Biceps serviables ;
Cabas et mémé sur le dos, s'il le faut...

Le concierge reste dans les escaliers !

Le végan, 5 fruits et légumes par jour
Et l'escalier, en bonne conscience !

Moi dis le pêcheur, je surveille ma ligne ;
Je vous suis... Ca marche !

Le facteur lui, s'en fout !

Après, je suis en panne d'inspiration.....

21 septembre 2025

Sujet 154 - les participants

 


Dilemme - Jill Bill

Choisir - Fredaine 

Et si ? - L'Entille

Autrement - K 

Panne de courage - Marie Sylvie

MICHELINE ET L’ASCENSEUR - J.Libert

LA PEUR DE L’ASCENSEUR - Tarval

Monsieur Buridan -François

L'escalier ou l'ascenseur - Pierre Lpc

Dans un hall... - Jak

20 septembre 2025

Sujet 154 - semaine du 20 au 27 septembre







 

Caligramme - Pierre Lpc

 



C’est un beau calligramme à double voile

Je souffle sur le livre, mais rien ne se dévoile.

Il existe des appeaux pour volatiles de toile

Moi, mon appeau-llinaire n’appelle pas l’étoile.

L'écriture - Galet

 




Voguer avec les mots - François

 


VOGUER AVEC DES MOTS
 
Les mots prennent les voiles,
Soufflés par le vent,
Ils ne sont que des propos,
Qui gentiment se dévoilent.
 
Ils ne prennent pas l'eau,
Mais ils peuvent être méchants,
En te menant en bateau,
Pour te rendre mécontents.
 
Ils sont là aussi pour te dire,
De beaux mots pour te faire voguer,
Et te charmer, sans te médire,
Avec des propos adorés.
 
Les mots sont des histoires,
Qui flottent dans le vent,
Ils touchent ta mémoire.
 
Est-ce que tu les entends ?

Perdu en mer - L'Entille

 



Perdu en mer.



Un cap dépassé,

Un phare perdu,

Une boussole déboussolée,

Une navigation erratique,

Une vague désespérée,

Un souffle attendu,

Un marin déprimé,

Un quai hypothétique,

Une bouée inadaptée,

Une annexe oubliée,


Les mots s’envolent, et vogue la galère.

La ligne de flottaison - K

 






Les p'tits bateaux - La Licorne

 



Les p'tits bateaux


Maman, les p'tits bateaux

qui vont sur l'eau

font-ils des phrases ?

Mais non, mon grand nigaud,

s'ils en faisaient

ils parleraient !


Maman, les p'tits bateaux

qui vont sur l'eau

ont-ils des vers ?

Mais non, mon grand benêt

s'ils en avaient

ils couleraient !


Maman, les p'tits bateaux
qui vont sur l'eau
ont-ils du souffle ?
Mais non, mon grand bêta,
s'ils le suivaient
ils se perdraient...
 
Maman, les p'tits bateaux
qui vont sur l'eau
ont-ils des rêves ?
Mais non, mon grand nigaud
ils ont les tiens
et c'est très bien !

A nos marins morts en mer - J.Libert

 



 

 

À NOS MARINS MORTS EN MER
Seule, la brise qui monte des eaux
Transporte encore les cris de l’océan,
De tous les marins qui se sont débattus
Comme des papillons sous la pluie
Avant de sombrer dans les profondeurs.
 
Ils sont partis pour un voyage
Qui ne finit jamais,                                                                    
D’où l’on ne revient pas.
 
 
Leurs mères, leurs filles ou leurs épouses
Les ont attendus secrètement.
Elles ont interrogé les étoiles
Et le livre des nuages ; en vain.
Elles ont vu l’oiseau de mauvais augure
Planant à la surface des écumes.
Et elles ont compris que leur avenir
Ne serait plus qu’un long silence.
 
 
La mine traîtresse, enfouie au fond des vases
Attendait son heure telle
Un veilleur dans la nuit,
Avant d’exploser dans un souffle
Charriée par les remous de l’eau
Épaisse et noire, recrachée
Par les mâchoires de la drague.
 
 
Dans un fracas de fin du monde,
En même temps que les hommes,
L’engin meurtrier a noyé les jeunesses,
Les insouciances et les espérances
D’une douce France retrouvée.
À l’heure de plomb, un soleil rouge sang
A enveloppé d’un long voile écarlate
Ces travailleurs de la mer
Injustement sacrifiés.
 

Et vogue la galère - Jak

 






Une image contenant texte, écriture manuscrite

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

Les flots de l'amer- An'Maï

 





Les flots de l'amer


J'ai souvent navigué

Sur les flots de l'amer

Mon esquif malmené

En a beaucoup souffert


Le souffle des grands vents

L'a  tant fragilisé

Que sa coque se fend,

Que son mât est brisé


Et sa voile autrefois

Si joliment gonflée,

Giflée par le noroît,

S'affale, déchirée.


Sur la toile  les mots

 Par les embruns trempés,

S'effaceront bientôt

Ou seront oubliés.


A l'angoisse enchaînée 

Comme au banc de galère

Je rame fatiguée

Sur les vagues amères.