16 septembre 2024

Sujet 106 - les participants

 



L'irréprochable par Jill Bill
Courir après les déchets par Maïmouna 
Triste constat par J.Libert 

14 septembre 2024

Sujet n°106 - semaine du 14 au 21 septembre

 




Les ponts / J.Libert

 Les ponts




Ponts de bois

Ponts de pierre

De métal

Ou de brique.

Simple corde

Ou branchages.

Passerelle,

Viaduc ou aqueduc.

Pont levis

Ou pont suspendu.

Le pont relie les peuples,

Relie les cultures.

Pont arc en ciel,

De l’Orient à l’Occident,

De l’Afrique à l’Amérique,

Du pôle Nord au pôle Sud,

« Arc encielise » des mondes

Uniques et différents

Mais, pourtant, si semblables

Voiles / K

 



Toute la nuit à voyager
les yeux fermés 
le rêve ouvert 
l'arrivée en gare 
l'atmosphère laiteuse
les nuages changent d'optique 
l'esprit se prête à l'illusion
les pont s'effacent
les quais t'embarquent   
il est temps de cingler 
oublie la raison 
déplie les voiles 
l'Afrique est ta destination 

La mer amère / L'Entille

 


40 jours sans voir la terre. Seule sur mon radeau qui ne s’appelle pas « Méduse », je scrute l’horizon. Rien depuis des jours. Parfois un pélican, un fou, du moins c’est ce que je crois. Je ne suis plus sûre de rien. Ma raison vacille. J’ai soif, j’ai faim. Est-ce la fin ?

Soudain le ciel s’ouvre. Sous mes yeux un trois-mâts. J’y crois pas ! J’y crois pas ! Je lui fais des signes, je crie. Il ne me voit pas. Il ne m’entend pas. Le Belém passe devant moi tranquillement. Il me snobe avec la flamme olympique. C’est la fête à bord, la musique à fond, ça danse, ça boit mais ça ne m’entend pas., ça ne me voit pas non plus.

Les jeux olympiques ! Je m’entraînais en Méditerranée pour les épreuves de voile et j’ai perdu le cap. Va falloir revoir les fondamentaux.

Et soudain, les fesses mouillées, mon radeau prend l’eau. Je hurle si fort que je me réveille en nage dans mon lit.

Ouf ! C’est fini. Plus de JO à la télé. Pliés, bâchés, fermés, la flamme éteinte, on se revoit dans 4 ans.…

Au revoir dans toutes les langues.


L'échappée belle / Galet

 


Couper les ponts… Prendre le large et larguer les amarres… Retrouver sa liberté sous un ciel pur dégagé de tous ces nuages qui s’accumulent et ont fini par obscurcir jusqu’au plus petit recoin de son esprit : l’incompréhension de son entourage, la débâcle de sa vie sentimentale et familiale, les peaux de bananes de la concurrence comme ses pots de vin, la haine de ses collègues après le fiasco du marché avec l’Afrique auquel il s’est opposé avant de dénoncer publiquement ce dossier à fric, la compromission refusée, les regards d’abord désolés, puis méfiants et enfin indifférents, la mise au placard.

Et plus personne à qui se confier, aucune main à serrer dans les moments de désespoir.

 Il est temps de mettre les voiles et il a choisi une apothéose solitaire, sur cette plage déserte où il abandonne son costume, sa défroque d’homme « arrivé ».

Il avance vers l’eau, face au soleil couchant, nu comme au premier jour, laisse la mer s’enrouler autour de ses chevilles, caresser ses cuisses, enlacer sa taille, draper ses épaules… Il marche vers cette lumière qui va fulgurer avant de disparaître pour illuminer un ailleurs qui l’appelle.

Il continue de marcher, perd pied, flotte un instant comme pris d’un ultime regret, puis se laisse couler, les yeux grands ouverts.

Et son âme gonflée d’une invisible ardeur cingle vers l’infini.


Bon vent ! / Maïmouna

 



Je sais que cela ne sera pas de tout repos. D'autres avant moi en ont fait l'expérience sans grand succès. Mais c'est plus fort que tout, je rêve de prendre le large et de m'extirper de cette vie sans horizons. Je fais donc avec les moyens du bord, et pour cela, rien de mieux que de devenir mousse sur un navire en partance pour l'Afrique.

Le capitaine, un vieux loup de mer, n'a pas l'air commode mais il m'a à la bonne. Il a compris que je suis motivé malgré mon peu d'expérience et que je serai sur le pont pour veiller au grain de jour comme de nuit. Il ne me promet pas mer et monde, mais trois mois de navigation, ce n'est pas la mer à boire en comparaison de ce qui m'attend si je reste ici.

Je n'ai pas l'intention de me faire mener en bateau comme mon défunt père ou mes frères qui triment sans presque rien en retour. J'ai essayé au début pour ne pas être à contre courant des autres, et j'ai très vite viré de bord quand j'ai réalisé que cela ne mènerai à rien d'autre que de rester entre les quatre murs de cette ville portuaire.

Moi je veux avoir le vent en poupe et parcourir les forêts luxuriantes, descendre dans les mines de diamants, marcher dans le désert mystérieux du Sahara et que sais-je encore. Sorti de mon faubourg crasseux je ne connais rien du monde et mon but est d'arriver à bon port afin de jeter définitivement l'encre pour créer mon propre commerce fleurissant.

Ce qui me préoccupe depuis deux jours, c'est le mal de mer typique d'un marin d'eau douce. Je vais très vite savoir si j'ai le pied marin car deux moussaillons viennent de retirer la passerelle nous reliant à la terre. Nous sommes fins prêts pour le grand départ. Mettons les voiles, larguons les amarres et cap sur de nouvelles aventures !


L'aspiration / Jill Bill

 



Quitter la terre ferme, pour l'océan,

Un autre continent

A toujours fait partie de mes Rêves

l'Afrique... Ah je serai bon élève

Sur le premier navire en partance

Sans rouspétance

Qu'importe le poste, pont au soute,

Et en avant toutes....


En avant pour l'aventure

Et tout se qu'elle procure

Nez au vent du large...

Ô on me dit barge

Qu'importe, m'en fous,

J'veux devenir un zoulou

Marre de la civilisation soit disant bonne,

Avoir pour amie une lionne... !


Et disparaître, comme un rêve

Au petit matin, comme un rêve, comme un rêve...


11 septembre 2024

Sujet 105 - les participants

 



L'aspiration   par Jill Bill

Bon vent !   par Maïmouna Grunewald

L'échappée belle   par Galet

La mer amère   par L'Entille 

Voiles   par K

Les ponts par J.Libert 

07 septembre 2024

Sujet n°105 - semaine du 7 au 14 septembre

 





le petit manoir /Lilou

 Le petit manoir



Habituée à la vitesse, même sur les petites routes, Aurélie ralentit progressivement. À ses côtés, Hélène dormait paisiblement, un léger souffle échappant de sa bouche aux lèvres rouges framboise. Aurélie l'avait emmenée très tôt ce matin, lui réservant une surprise, avait-elle dit.

Depuis près d'un an, après d'innombrables recherches souvent infructueuses, elle avait retrouvé sa sœur, séparée d'elle lors du divorce de leurs parents. L'une confiée à l'aide sociale, l'autre placée dans une famille d'accueil. Puis, le décès de leurs parents avait mis un terme à leurs espoirs de retrouvailles. Mais Aurélie n'avait jamais cessé de chercher. Enfin, à Noël dernier, elles s'étaient retrouvées. Hélène, mal mariée, avait quitté son époux après deux années de souffrances. Les coups avaient cessé, mais les séquelles restaient. Revoir sa grande sœur avait été un véritable bonheur.

Aurélie s'arrêta et coupa le moteur de son Audi. Doucement, elle réveilla Hélène qui s'étira longuement avant d'ouvrir les yeux et de découvrir, incrédule, cette fabuleuse demeure. Elle se frotta les yeux, croyant encore rêver. Mais non. Une maison au toit d'ardoises bleu cendré s'étendait devant elles, entourée d'un jardin fleuri et d'une pelouse impeccable. Un salon de jardin blanc, des murs de pierre et d'immenses fenêtres promettaient une lumière douce à l'intérieur. Hélène la reconnut aussitôt. Avec Aurélie, elles l'avaient tant admirée dans leur enfance. Derrière la maison, un grand pré où elles venaient autrefois goûter, cachées près des arbres. Elles rêvaient de vivre dans cette demeure, de se lier d'amitié avec les enfants du voisinage. Mais elles n'étaient pas du même monde, des enfants de divorcés.

Le destin en avait décidé autrement. Aurélie, devenue avocate renommée, avait acquis ce petit manoir, comme elles l'appelaient affectueusement. Et voilà pourquoi, en ce jour de la Sainte-Hélène, elles étaient là. 'Mais oui', dit-elle à sa sœur, 'le bonheur existe'."

COUP DE CŒUR / J.Libert

 


        Quand Eva traversa le salon de cette fermette de campagne que l’agent immobilier lui faisait visiter en vue d’un premier achat, elle fut saisie par l’odeur de poussière. C’était une poussière grise, sale, accumulée au fil des années, immobile, tenace et grasse. Les longues tentures de velours bordeaux sombre montaient la garde de chaque côté des portes fenêtres pour empêcher les rayons du soleil d’éclairer ce qui devait rester secret. Près de l’âtre où ne brûlaient plus les bûches des vieux chênes, deux fauteuils, recouverts d’un damassé vert feuille, avaient dû accueillir bien des dos fatigués. Une commode et une armoire en acajou complétaient ce décor très austère d’un autre temps. Il était clair que rien n’avait bougé  dans cette pièce depuis des lustres.
    
Eva s’approcha d’une des portes fenêtres, écarta les tentures d’un geste ample et vif et ouvrit les battants. Un air frais , lumineux, pénétra dans la pièce.
   
 Sous ses yeux, s’étalait un jardin à la pelouse joliment entretenue ; elle descendait en cascade vers des parterres fleurissant dans un fouillis organisé. Là, s’épanouissaient des cosmos aux tendres couleurs, des ancolies au milieu de fougères, de roses anciennes blanches et roses, de rhododendrons mauves, de camélias joufflus.
   
 Une glycine de plusieurs dizaines d’années, exubérante et folle, courait sur les murs de pierre, au-dessus des portes fenêtres de la fermette et du petit appentis situé à proximité. Ses lourdes grappes commençaient à fleurir emplissant l’air de leur parfum sucré.
   
 Il y avait, là, un enclos de verdure assez intimiste  pour y prendre ses repas sur une table et des bancs de bois encore installés.
   
 Eva découvrait ce jardin avec ravissement, respirant avidement l’odeur fine et puissante qui arrivait , maintenant, dans les coins les plus reculés du salon.
   
 Tout à l’heure, elle voulait prendre les jambes à son cou, s’éloigner de cet endroit qui suintait l’ennui et la tristesse, mais, à cet instant, séduite par la luxuriance extérieure, elle aurait offert ce qu’elle avait de plus précieux pour couler, là, des heures paisibles et lumineuses jusqu’au dernier jour de sa vie.
 

The place to be / Maïmouna Grunewald

 


Nous avions travaillé intensément toute l’année sur nos projets respectifs. Être à son compte à des avantages mais le revers de la médaille était l’investissement que l’on devait mettre dans la recherche de nouveaux clients, les démarches administratives en plus des projets eux-mêmes.

Nous avions vitalement besoin d’une pause et prioritairement de nous éloigner de Paris et de son bruit incessant. Je me sentais lessivée, à bout de souffle et d’idées.

Bertrand m’annonce au petit-déjeuner avoir trouvé l’endroit idéal. « Tu verras », me dit-il avec une pointe de malice dans le regard. D’habitude, je ne lui fais pas confiance pour tout ce qui retourne de l’organisation mais là je n’avais pas le choix car je manquais de temps et d’énergie pour m’en occuper moi-même.

Enfin, après trois longues semaines d’attente indispensables pour préparer notre absence, nous débarquons sur une petite île de l’océan atlantique surnommée l’île aux fleurs. Je suis Bertrand sur les sentiers étroits sans savoir ce qui m’attend et c’est un sentiment qui me met mal à l’aise moi qui ai l’habitude de tout contrôler. Savoir faire confiance, c’est un trait de caractère que je dois continuer de travailler. 

Je commence à me prendre au jeu et je laisse mon esprit vagabonder à mesure que nous avançons vers notre destination.

Bertrand s’écarte avec un sourire aux lèvres afin de me faire découvrir notre lieu d’accueil pour les trois prochaines semaines. « Waouh », je m’écrie soudainement, « elle est canon cette maison ! ». Tout droit sortie d’un conte irlandais ! En effet, les murs sont en pierres typiques de la région, le toit d’ardoise envahi par la mousse, les fenêtres en bois sont restées dans leur jus. 

« Et encore, tu n’as pas vu le jardin ... » me répond Bertrand.

Il sort la clé de sa poche comme un trésor de sa boîte et nous entrons dans une pièce pleine de charme qui sert à la fois d’entrée, de salle à manger, de cuisine et de salon. Mais ce qui attire le regard c’est la vue venant de la porte fenêtre. Comme ensorcelée, je me dirige vers l’ouverture et je découvre un écrin de verdure lumineux composé d’un jardin tellement fleuri que je ne sais plus où poser mon regard : des campanules, des coquelicots, des magnolias, une glycine si géante qu’elle tapisse les murs de l’enceinte du jardin. Cela sent le romarin et le chèvrefeuille, on entend bourdonner les abeilles et les frelons, on observe les papillons virevolter d’une fleur à l’autre.

Je me sens tout de suite en paix comme à ma place.

Je suis tellement charmée par ce spectacle que j’en oublie Bertrand qui me regarde avec attendrissement. Je cours vers lui en criant : « tu as trouvé l’endroit idéal ! ».


Permettez que je m’interroge… / Galet

 


Y a-t-il des lois qui régissent l’ordonnancement d’un jardin de curé ?

Dans le Droit canon, peut-être !?...

Des vacances réussies / L'Entille

 


Les vacances, un sujet important dans la vie d’une famille. La destination, les activités, la capacité de pouvoir s’isoler et bien d’autres sujets. Alors quand on part avec des amis, il fait être encore plus vigilant au risque de revenir seul ! Comment mettre tout le monde pleinement d’accord ?
Donc fort de cette certitude, j’ai commencé les recherches pour nos vacances. D’abord on s’était décidé pour le Guatemala. Ses forêts, ses temples, une civilisation perdue, ses villages séculaires et colorés, tout ça et plus encore nous a fait rêver en janvier. Pour finir par une chaleur intense, l’altitude, le vol trop long etc. etc.
En février, nous avons opté pour l’Autriche. On s’en léchait déjà les babines  des pâtisseries. On se voyait comme Heidi dans les montagnes verdoyantes. Vienne et ses musées nous a envoûté. La rencontre avec l’Histoire européenne et Sisi, on s’y voyait. Et puis…. On s’est dit que ça manquait un petit peu de fun, les vacances culturelles c’est bien mais… la plage et la foule, ça nous aurait manqué.
Mars, on a pensé à la Corse, trop chaud. Avril, destination l’Italie. « Les cinque terre» envahies. Mai, L’Espagne. Trop sec, même plus d’eau pour la douche. Juin, trop tard pour organiser un beau voyage qui plaise à tout le monde.
Juillet, on a choisi notre destination qui va bien à tous.
Août, on est resté à la maison. On n'a pas eu trop chaud. On a même été mouillé. Le jardin est magnifique. Quelques festivals par-ci par-là. Des amis qui vont qui viennent. La plage, et les terrasses bien couvert. Des vacances canon !


Manoir, à vendre / Jill Bill

 


Une annonce, dans les annonces notariales,

Attire mon attention,

Beau manoir à vendre

Avec sa chapelle, privée, son cimetière, à chiens...


Cette propriété est canon, ne fut-ce que par le parc

Après, à voir les intérieurs... !


Josselin Londe y repose, éternellement,

La condition, conserver le tout.......


Un havre de paix, pour vivants et, morts

Je le conçois...


Un havre de paix, de nos jours, ça n'a pas de prix...

Et, en effet....


Après mûres réflexions

Je ne vais pas acquérir ces murs...


En ai-je d'ailleurs les moyens ;

Moi, le citoyen moyen

Que se fait tout un cinéma sur cette demeure de star...


02 septembre 2024

Sujet 104 - les participants

 


Jill Bill : Manoir, à vendre.

L'Entille : Des vacances réussies

Galet : Permettez que je m’interroge…

Maïmouna GrunewaldThe place to be

J.Libert : Coup de cœur 

Lilou : le petit manoir