16 septembre 2024
14 septembre 2024
Les ponts / J.Libert
Les ponts
Ponts de bois
Ponts de pierre
De métal
Ou de brique.
Simple corde
Ou branchages.
Passerelle,
Viaduc ou aqueduc.
Pont levis
Ou pont suspendu.
Le pont relie les peuples,
Relie les cultures.
Pont arc en ciel,
De l’Orient à l’Occident,
De l’Afrique à l’Amérique,
Du pôle Nord au pôle Sud,
« Arc encielise » des mondes
Uniques et différents
Mais, pourtant, si semblables
Voiles / K
La mer amère / L'Entille
40
jours sans voir la terre. Seule sur mon radeau qui ne s’appelle pas
« Méduse », je scrute l’horizon. Rien depuis des jours. Parfois un
pélican, un fou, du moins c’est ce que je crois. Je ne suis plus sûre de rien.
Ma raison vacille. J’ai soif, j’ai faim. Est-ce la fin ?
Soudain
le ciel s’ouvre. Sous mes yeux un trois-mâts. J’y crois pas ! J’y crois
pas ! Je lui fais des signes, je crie. Il ne me voit pas. Il ne m’entend
pas. Le Belém passe devant moi tranquillement. Il me snobe avec la flamme
olympique. C’est la fête à bord, la musique à fond, ça danse, ça boit mais ça
ne m’entend pas., ça ne me voit pas non plus.
Les
jeux olympiques ! Je m’entraînais en Méditerranée pour les épreuves de
voile et j’ai perdu le cap. Va falloir revoir les fondamentaux.
Et
soudain, les fesses mouillées, mon radeau prend l’eau. Je hurle si fort que je
me réveille en nage dans mon lit.
Ouf !
C’est fini. Plus de JO à la télé. Pliés, bâchés, fermés, la flamme éteinte, on
se revoit dans 4 ans.…
Au
revoir dans toutes les langues.
L'échappée belle / Galet
Couper les ponts… Prendre le
large et larguer les amarres… Retrouver sa liberté sous un ciel pur dégagé de
tous ces nuages qui s’accumulent et ont fini par obscurcir jusqu’au plus petit
recoin de son esprit : l’incompréhension de son entourage, la débâcle de
sa vie sentimentale et familiale, les peaux de bananes de la concurrence comme
ses pots de vin, la haine de ses collègues après le fiasco du marché avec
l’Afrique auquel il s’est opposé avant de dénoncer publiquement ce dossier à
fric, la compromission refusée, les regards d’abord désolés, puis méfiants et
enfin indifférents, la mise au placard.
Et plus personne à qui se
confier, aucune main à serrer dans les moments de désespoir.
Il avance vers l’eau, face au
soleil couchant, nu comme au premier jour, laisse la mer s’enrouler autour de
ses chevilles, caresser ses cuisses, enlacer sa taille, draper ses épaules… Il
marche vers cette lumière qui va fulgurer avant de disparaître pour illuminer
un ailleurs qui l’appelle.
Il continue de marcher, perd
pied, flotte un instant comme pris d’un ultime regret, puis se laisse couler,
les yeux grands ouverts.
Et son âme gonflée d’une
invisible ardeur cingle vers l’infini.
Bon vent ! / Maïmouna
Je sais que cela ne sera pas de
tout repos. D'autres avant moi en ont fait l'expérience sans grand succès. Mais
c'est plus fort que tout, je rêve de prendre le large et de m'extirper de cette
vie sans horizons. Je fais donc avec les moyens du bord, et pour cela, rien de
mieux que de devenir mousse sur un navire en partance pour l'Afrique.
Le capitaine, un vieux loup de
mer, n'a pas l'air commode mais il m'a à la bonne. Il a compris que je suis
motivé malgré mon peu d'expérience et que je serai sur le pont pour veiller au
grain de jour comme de nuit. Il ne me promet pas mer et monde, mais trois mois
de navigation, ce n'est pas la mer à boire en comparaison de ce qui m'attend si
je reste ici.
Je n'ai pas l'intention de me
faire mener en bateau comme mon défunt père ou mes frères qui triment sans
presque rien en retour. J'ai essayé au début pour ne pas être à contre courant
des autres, et j'ai très vite viré de bord quand j'ai réalisé que cela ne
mènerai à rien d'autre que de rester entre les quatre murs de cette ville
portuaire.
Moi je veux avoir le vent en
poupe et parcourir les forêts luxuriantes, descendre dans les mines de
diamants, marcher dans le désert mystérieux du Sahara et que sais-je encore.
Sorti de mon faubourg crasseux je ne connais rien du monde et mon but est d'arriver
à bon port afin de jeter définitivement l'encre pour créer mon propre commerce
fleurissant.
Ce qui me préoccupe depuis deux
jours, c'est le mal de mer typique d'un marin d'eau douce. Je vais très vite
savoir si j'ai le pied marin car deux moussaillons viennent de retirer la
passerelle nous reliant à la terre. Nous sommes fins prêts pour le grand
départ. Mettons les voiles, larguons les amarres et cap sur de nouvelles
aventures !
L'aspiration / Jill Bill
Quitter la terre ferme, pour l'océan,
Un autre continent
A toujours fait partie de mes Rêves
l'Afrique... Ah je serai bon élève
Sur le premier navire en partance
Sans rouspétance
Qu'importe le poste, pont au soute,
Et en avant toutes....
En avant pour l'aventure
Et tout se qu'elle procure
Nez au vent du large...
Ô on me dit barge
Qu'importe, m'en fous,
J'veux devenir un zoulou
Marre de la civilisation soit disant bonne,
Avoir pour amie une lionne... !
Et disparaître, comme un rêve
Au petit matin, comme un rêve, comme un rêve...
11 septembre 2024
Sujet 105 - les participants
L'aspiration par Jill Bill
Bon vent ! par Maïmouna Grunewald
L'échappée belle par Galet
La mer amère par L'Entille
Voiles par K
Les ponts par J.Libert
07 septembre 2024
le petit manoir /Lilou
Le petit manoir
Habituée à la vitesse, même sur les petites routes, Aurélie ralentit
progressivement. À ses côtés, Hélène dormait paisiblement, un léger souffle
échappant de sa bouche aux lèvres rouges framboise. Aurélie l'avait emmenée
très tôt ce matin, lui réservant une surprise, avait-elle dit.
Depuis près d'un an, après d'innombrables
recherches souvent infructueuses, elle avait retrouvé sa sœur, séparée d'elle
lors du divorce de leurs parents. L'une confiée à l'aide sociale, l'autre
placée dans une famille d'accueil. Puis, le décès de leurs parents avait mis un
terme à leurs espoirs de retrouvailles. Mais Aurélie n'avait jamais cessé de
chercher. Enfin, à Noël dernier, elles s'étaient retrouvées. Hélène, mal
mariée, avait quitté son époux après deux années de souffrances. Les coups
avaient cessé, mais les séquelles restaient. Revoir sa grande sœur avait été un
véritable bonheur.
Aurélie s'arrêta et coupa le moteur de son Audi.
Doucement, elle réveilla Hélène qui s'étira longuement avant d'ouvrir les yeux
et de découvrir, incrédule, cette fabuleuse demeure. Elle se frotta les yeux,
croyant encore rêver. Mais non. Une maison au toit d'ardoises bleu cendré
s'étendait devant elles, entourée d'un jardin fleuri et d'une pelouse
impeccable. Un salon de jardin blanc, des murs de pierre et d'immenses fenêtres
promettaient une lumière douce à l'intérieur. Hélène la reconnut aussitôt. Avec
Aurélie, elles l'avaient tant admirée dans leur enfance. Derrière la maison, un
grand pré où elles venaient autrefois goûter, cachées près des arbres. Elles
rêvaient de vivre dans cette demeure, de se lier d'amitié avec les enfants du
voisinage. Mais elles n'étaient pas du même monde, des enfants de divorcés.
Le destin en avait décidé autrement. Aurélie,
devenue avocate renommée, avait acquis ce petit manoir, comme elles
l'appelaient affectueusement. Et voilà pourquoi, en ce jour de la
Sainte-Hélène, elles étaient là. 'Mais oui', dit-elle à sa sœur, 'le bonheur
existe'."
COUP DE CŒUR / J.Libert
The place to be / Maïmouna Grunewald
Nous avions travaillé intensément toute l’année sur nos projets respectifs. Être à son compte à des avantages mais le revers de la médaille était l’investissement que l’on devait mettre dans la recherche de nouveaux clients, les démarches administratives en plus des projets eux-mêmes.
Nous avions vitalement besoin d’une pause et prioritairement de nous éloigner de Paris et de son bruit incessant. Je me sentais lessivée, à bout de souffle et d’idées.
Bertrand m’annonce au petit-déjeuner avoir trouvé l’endroit idéal. « Tu verras », me dit-il avec une pointe de malice dans le regard. D’habitude, je ne lui fais pas confiance pour tout ce qui retourne de l’organisation mais là je n’avais pas le choix car je manquais de temps et d’énergie pour m’en occuper moi-même.
Enfin, après trois longues semaines d’attente indispensables pour préparer notre absence, nous débarquons sur une petite île de l’océan atlantique surnommée l’île aux fleurs. Je suis Bertrand sur les sentiers étroits sans savoir ce qui m’attend et c’est un sentiment qui me met mal à l’aise moi qui ai l’habitude de tout contrôler. Savoir faire confiance, c’est un trait de caractère que je dois continuer de travailler.
Je commence à me prendre au jeu et je laisse mon esprit vagabonder à mesure que nous avançons vers notre destination.
Bertrand s’écarte avec un sourire aux lèvres afin de me faire découvrir notre lieu d’accueil pour les trois prochaines semaines. « Waouh », je m’écrie soudainement, « elle est canon cette maison ! ». Tout droit sortie d’un conte irlandais ! En effet, les murs sont en pierres typiques de la région, le toit d’ardoise envahi par la mousse, les fenêtres en bois sont restées dans leur jus.
« Et encore, tu n’as pas vu le jardin ... » me répond Bertrand.
Il sort la clé de sa poche comme un trésor de sa boîte et nous entrons dans une pièce pleine de charme qui sert à la fois d’entrée, de salle à manger, de cuisine et de salon. Mais ce qui attire le regard c’est la vue venant de la porte fenêtre. Comme ensorcelée, je me dirige vers l’ouverture et je découvre un écrin de verdure lumineux composé d’un jardin tellement fleuri que je ne sais plus où poser mon regard : des campanules, des coquelicots, des magnolias, une glycine si géante qu’elle tapisse les murs de l’enceinte du jardin. Cela sent le romarin et le chèvrefeuille, on entend bourdonner les abeilles et les frelons, on observe les papillons virevolter d’une fleur à l’autre.
Je me sens tout de suite en paix comme à ma place.
Je suis tellement charmée par ce spectacle que j’en oublie Bertrand qui me regarde avec attendrissement. Je cours vers lui en criant : « tu as trouvé l’endroit idéal ! ».
Permettez que je m’interroge… / Galet
Y a-t-il des lois qui régissent l’ordonnancement d’un jardin de curé ?
Dans le Droit canon, peut-être !?...
Des vacances réussies / L'Entille
Les vacances, un sujet important dans la vie d’une famille. La
destination, les activités, la capacité de pouvoir s’isoler et bien d’autres
sujets. Alors quand on part avec des amis, il fait être encore plus vigilant au
risque de revenir seul ! Comment mettre tout le monde pleinement
d’accord ?
Donc fort de cette certitude, j’ai commencé les recherches pour nos vacances.
D’abord on s’était décidé pour le Guatemala. Ses forêts, ses temples, une
civilisation perdue, ses villages séculaires et colorés, tout ça et plus encore
nous a fait rêver en janvier. Pour finir par une chaleur intense, l’altitude,
le vol trop long etc. etc.
En février, nous avons opté pour l’Autriche. On s’en léchait déjà les
babines des pâtisseries. On se voyait comme Heidi dans les montagnes
verdoyantes. Vienne et ses musées nous a envoûté. La rencontre avec l’Histoire
européenne et Sisi, on s’y voyait. Et puis…. On s’est dit que ça manquait un
petit peu de fun, les vacances culturelles c’est bien mais… la plage et la
foule, ça nous aurait manqué.
Mars, on a pensé à la Corse, trop chaud. Avril, destination l’Italie.
« Les cinque terre» envahies. Mai, L’Espagne. Trop sec, même plus d’eau
pour la douche. Juin, trop tard pour organiser un beau voyage qui plaise à tout
le monde.
Juillet, on a choisi notre destination qui va bien à tous.
Août, on est resté à la maison. On n'a pas eu trop chaud. On a même été
mouillé. Le jardin est magnifique. Quelques festivals par-ci par-là. Des amis
qui vont qui viennent. La plage, et les terrasses bien couvert. Des vacances
canon !
Manoir, à vendre / Jill Bill
Une annonce, dans les annonces notariales,
Attire mon attention,
Beau manoir à vendre
Avec sa chapelle, privée, son cimetière, à chiens...
Cette propriété est canon, ne fut-ce que par le parc
Après, à voir les intérieurs... !
Josselin Londe y repose, éternellement,
La condition, conserver le tout.......
Un havre de paix, pour vivants et, morts
Je le conçois...
Un havre de paix, de nos jours, ça n'a pas de prix...
Et, en effet....
Après mûres réflexions
Je ne vais pas acquérir ces murs...
En ai-je d'ailleurs les moyens ;
Moi, le citoyen moyen
Que se fait tout un cinéma sur cette demeure de star...
02 septembre 2024
Sujet 104 - les participants
Jill Bill : Manoir, à vendre.
L'Entille : Des vacances réussies
Galet : Permettez que je m’interroge…
Maïmouna Grunewald : The place to be
J.Libert : Coup de cœur
Lilou : le petit manoir