30 septembre 2024

Sujet 108 - les participants



Poussy  par Jill Bill

Quand je ne suis pas là par La Licorne 

Papotage par Galet

Détail par K

Epilogue par J.Libert

Pour Lily par Larose

L'art du camouflage par L'Entille 




28 septembre 2024

Sujet n°108 - semaine du 28 septembre au 5 octobre

 




Trafic / Galet

 



Assis dans sa grosse berline noire, Marcel fouillait des yeux la nuit de ce coin de campagne désert, juste à la sortie de la ville. Ses gars l’appelaient l’Astrolabe depuis qu’un des leurs, il y a de nombreuses années, l’avait baptisé ainsi parce qu’il n’avait pas son pareil pour tirer des plans sur la comète et faire le point pour monter des coups parfaits. Ça, il lui avait fallu l’expliquer à Marcel avant que le boss, qui se croyait insulté, ne veuille le refroidir. Allons, il y avait au moins un mec intelligent dans la bande ! Un nom comme ça, ça s’invente pas, ça vous pose dans le milieu, et ça impressionne les souris qui courent après toi pour récupérer des miettes ! Il avait débuté tout gosse, avec des trucs qui se passaient sous le manteau, avant des transactions de plus en plus louches et juteuses.

Il se détendit en voyant la lueur des phares d’un camion dans les derniers virages, juste avant le pont. Le Viking, comme d’habitude, était à l’heure. Lui, on l’appelait comme ça parce qu’il était routier entre Oslo et Paris. Rien à voir avec son physique d’Espagnol basané, sec et nerveux, dont on captait rarement les yeux fuyants. Il était l’employé malhonnête d’une entreprise tout à fait ordinaire et donc insoupçonnable, qui lui procurait un calendrier de rotations des semaines à l’avance, ce qui était un gros avantage pour son business parallèle. Le véhicule s’arrêta en douceur en face de la voiture et le chauffeur sauta de sa cabine, sans couper le moteur. Il tenait un sac à dos dont il tira un gros paquet bien ficelé.

- Tiens, l’Astrolabe, voilà tes nounours en pâte de guimauve parfumée au thé noir. Ils viennent directo de Russie. Déguste, parce que mon contact ne sait pas quand il pourra de nouveau en avoir…

- T’es un pote, Viking ! Voilà une invitation pour la prochaine Fashion Week, je sais que tu apprécieras !

Un mot de plus aurait été un mot de trop, chacun repartit de son côté.

Escapade / Galet

 



Emmitouflée dans mon manteau, le sac à dos lesté d’une bouteille d’eau et d’un paquet de biscuits, je marche d’un bon pas vers la rue de l’Astrolabe qu’on m’a recommandée pour ses maisons aussi colorées que richement ornées.
Je ne regrette pas d’avoir succombé à la publicité du grand garage près de chez moi : une invitation à essayer leur nouvelle gamme de voitures et la possibilité de participer à un tirage au sort pour différents cadeaux. Le calendrier de mes occupations n’étant pas trop fourni, comme à l’accoutumée, j’ai franchi la porte, juste pour le plaisir des yeux puisque je ne sais pas conduire, mais j’ai fait semblant d’être grandement intéressée, jusqu’à me trouver près de la grande roue de la chance qu’une bimbo déguisée en souris – allez savoir pourquoi – m’a invitée à tourner.
J’ai vu défiler la semaine aux Baléares, les deux places pour une comédie musicale, la télé grand écran, et… et… deux jours/une nuit, hôtel et petit déjeuner compris, sans le transport ni les repas, à Saint-Martin de Beauséjour, à cinquante kilomètres de chez moi ! Hé bien je ne connaissais pas ! J’ai saisi l’occasion et laissé mon nom et mon adresse mail, conditions indispensables pour valider mon lot et recevoir la visite d’un représentant de la marque. Après tout, personne ne pourra me forcer à acheter.
Ainsi, depuis hier, j’arpente l’asphalte de cette cité si typique, je pointe le nez dans les cours intérieures, j’entre dans les églises, fais une pause dans un salon de thé-brocante ou regarde passer les péniches sur le canal, bref je profite. Je profite jusqu’à ce qu’un grand type blond, baraqué comme un viking, mais sans le casque, arrive derrière moi et me mette la main sur l’épaule, en me sommant de m’arrêter, ce que, de toute façon, j’ai déjà fait, vu le poids de sa paluche. Quand il se présente comme un agent de la concession chargé de traquer les roublards et de leur faire rembourser les frais engagés, je panique et fais un bond en avant pour m’enfuir, sans entendre le bip-bip du camion qui recule…
Trop tard ! Je me retrouve par terre, en bas du canapé où je me suis assoupie devant la télé, avec le signal sonore du sèche-linge qui corne qu’il a fini son cycle ! Et me voilà revenue dans ma vie bien ordinaire, ou je ne fais pourtant pas de rêves si extraordinaires, après tout…

Sur la route / Vegas sur sarthe

 



Le personnage avait l'air tellement pitoyable au bord de la route dans son manteau gris souris, ployant sous son lourd sac à dos.

D'ordinaire je ne prenais pas d'auto-stoppeurs mais j'ai pourtant garé mon camion et elle est montée.

Ella a dit s'appeler Freya en hommage à une femme viking, déesse de la fertilité. Elle a ajouté « déesse de l'amour et de la luxure ».

J'ai lu dans ses yeux comme une invitation au voyage.

Elle portait au cou un étrange bijou en forme de disque que je ne quittais pas du regard.

« C'est un astrolabe » dit-elle en l'agitant entre ses doigts.

«Ça sert à quoi ? » ai-je demandé car il fallait bien dire quelque chose.

«Ça mesure le temps « répondit-elle » un genre de calendrier, si tu veux»

« Du temps, j'en ai » ai-je dit sans savoir pourquoi et j'ai démarré sans savoir non plus où on allait vraiment ...


Retour en arrière / Maïmouna

 


C'est un lundi ordinaire au CCET (centre continuum espace-temps) situé en plein cœur des volcans d'Auvergne. Je retrouve l'équipe de scientifiques avec lesquels je travaille sur l'analyse des changements environnementaux au cours des siècles. Ce que je préfère dans mon métier, c'est quand je pars en mission sur le terrain et que je découvre d'autres lieux en d'autres temps.

Le principe est simple : on règle l'astrolabe sur le calendrier du jour et on entre la date souhaitée sur l'ordinateur. Jusqu'à présent nous avons pu aller de – 250 000 avant notre ère à 3000 après J.C. Nous avons beaucoup d’époques à explorer !

Pas le droit d'interférer, c'est le maître mot, il faut uniquement collecter des données et rester discrets. La dernière fois, chez les Vikings en 950 de notre ère, Matt mon binôme avait failli se faire remarquer en récoltant des échantillons de végétaux. Heureusement qu'il a su courir plus vite qu'eux !

J'ai hâte de savoir quelle sera la prochaine destination et si j'y serai associée. Je reçois enfin l'invitation pour la réunion hebdomadaire de la direction. Celle-ci donne les objectifs et les équipes qui partiront cette semaine.

Terry, le chef du laboratoire me regarde dans les yeux et me souris : « Prends ton sac à dos McGillis, c'est toi qui pars ! ».

Destination : les dinosaures. Ce n'est pas la période la plus facile car elle recèle de nombreux pièges mais c'est la plus dépaysante. L’air y est plus respirable, la végétation toujours surprenante.

J'enfile mon manteau et cours vers le camion militaire qui m'amène au laboratoire pour récupérer le nécessaire de survie. Il est indispensable au cas où je resterai coincée en – 200 000, le temps qu'une équipe vienne me récupérer. Pour l'instant, ça n'est arrivé qu'une seule fois. Nous n'avons jamais retrouvé le pauvre Steven qui a sans doute péri en 2200. Il n’y a pas de risque zéro malgré nos entraînements. Je balaie bien vite ces pensées sombres et me prépare pour un nouveau retour en arrière.


Venus / Michelle

 



Nous allons contempler Vénus, sans astrolabe de marque , sur invitation de ma sœur ,qui prétend que le calendrier s’y prête.

Je lui souris , Allons-y !

Il fait frais, endossons notre manteau et notre sac à dos , les yeux brillants comme des aventuriers vikings.

Le camion n’est pas loin.

Partons affronter la montagne.


En haut est le rêve / Jak

 




 Zut, j’ai perdu ma boussole , mon astrolabe est resté dans le camion !

Rien d’extra-ordinaire à cela , je suis très étourdie, c’est ma marque de fabrique

Pour lors, les yeux perdus dans le vide , j’arpente la montagne,

Au chaud sous mon manteau , sac à dos bien calé, pour atteindre le sommet

Si je m’égare sans mon instrument , arrivée là-haut, j'apercevrai peut-être un astéroïde !

Mais que nenni,   le mauvais temps s’est installé et je ne vois rien .

En courant je dévale le chemin des Vikings qui mène plus directement à la vallée .

Je retrouve là,  le camion et ma boussole.

Ma déconvenue sera vite oubliée !

Avec mon ordinateur,  et ma souris, je vais essayer de parcourir le ciel

Quand ? me direz-vous .

C’est une question de calendrier car les comètes

sont volatiles, et ne se distinguent pas toujours

Cette attente est un signe : l’invitation à la patience !


Brainstorming / L'Entille

 


- En 10 lettres : recevoir un carton.

- T’as pas un indice à donner pour me mettre sur la voie ?

- Si, si, ça va t’aider. Un I en 1, un I en 4, un I en 7.

- Ah oui ! …. Infini? non pas assez de lettres.

- J’ai aussi en 10 lettres toujours : Indispensable tout au long de l’année. Je peux te donner un E en 4 et un E en 9.

- Tu le fais exprès ! Comment veux-tu que je trouve avec des indices aussi maigres ?

- Je t’aide avec ce que j’ai. Tiens, un autre mot. En 6 lettres : Vieux navigateur avec un un N en 5 et un G en 6

- Et là évidemment tu n’as ni E ni I !

- Peut-être que si mais à ce stade je ne les ai pas positionnés. On continue ?

- Allons-y même si j’ai l’impression d’être totalement nul.

- En 9 lettres : Boussole astronomiquement parlant. Un A en 1 et un A en 7.

- Tu le fais exprès ! Soit tu as les voyelles, soit les consonnes. La parité tu connais ?

- Pas d’idée là non plus ? J’ai encore en 9 lettres : On s’en contente chaque jour. Un D en 3 et un N en 5.

- Pfuuut, j’aurais du m’en douter !

- C’est vrai que tu es plutôt nul ! Mais je crois en toi. Cette fois en 3 mots et 7 lettres : pratique en voyage.

- Consonne ? Voyelle ? Qu’est-ce que tu as sous la main ? 

- Un S en 1 et un S en 7.

- Ben voyons ! J’adore les mots croisés !

- En 6 lettres : Interdit de sortie le dimanche. Un M en 3.

- Ils sont de quelle force tes mots croisés ? Jamais vu d’aussi alambiqués.

- Celui-là tu vas aimer.

- Je m’attends au pire.

- En 6 lettres encore : Font grimper au rideau avec un S en début et un autre en fin.

- Que la fête continue !

- C’est vrai que les définitions sont un peu tordues, je te l’accorde. Mais c’est bon de secouer ses méninges.

- Tu dois avoir raison, j’ai un mal de tête, t’imagines même pas ! Alors y en a d’autres ?

- Oui, en lettres avec un M en 1 : Blanc ou vert, il recouvre.

- Je sais, je sais ! Manteau.

- Mais oui, ça va. C’est pas vrai, t’as trouvé ! Tu vois j’avais raison.

- Bon maintenant je suis chaud. Allez on y va.

- Et le dernier, en 4 lettres avec un U en 3 : organe de sens.

- J’abandonne. Dém….-toi tout seul. C’est même pas drôle !

- Tu ne veux pas voir les résultats ?

- J’sais pas. Je crois que tu m ‘as perdu !

- Tiens je te donne la solution.

 




Réminiscences / J. Libert

 



Il promenait son regard sous la voûte étoilée. Ses yeux, tels un astrolabe, s’attardaient sur ses constellations préférées ; elles ressemblaient à des milliers de diamants posés sur un écrin de soie aussi noire que l’ébène.

 La chaleur, les bruits ordinaires, ceux des camions dans la rue passante ou, parfois, une angoisse inconsciente à laquelle Paul ne savait pas donner de nom l’empêchaient de trouver le sommeil. Alors, il quittait le lit et ses édredons, endossant son vieux manteau marin, son sac à dos et s’abîmait là, les nuits d’été, dans la contemplation, assis sur son vieux banc de pierre.
  
 Pèle mêle, lui revenait en mémoire, les images d’une vie plus aventureuse, sa vie d’avant : celle où il partait en mer, selon un calendrier précis, plusieurs jours ou semaines, pêcher dans les eaux froides des mers d’Islande, au pays des Vikings, à bord de son chalutier : « La belle Marie ».
  
 À chaque départ s’invitait chez lui le même émerveillement, la même émotion quand le bateau prenait son élan et sortait du port. Des écharpes d’écume blanchissaient en gerbes après le passage de celui ci. Paul regardait le soleil se lever sur la mer et colorer l’horizon de traînées écarlates.
 
 Des bancs de poissons aux écailles rutilantes apparaissaient en rase motte à la surface des vagues tels des éclairs éblouissants ; affolés par le bruit des moteurs, ils s’éteignaient dans les anfractuosités des rochers pareilles à des trous de  souris.
 Paul savait déjà que la pêche serait abondante.

Rituel ? / K

 



La livraison ne mobilise aucun camion.

Et lorsque, conformément au calendrier, l’invitation arrive, il faut ouvrir les yeux

Cela n’a pas été calculé par astrolabe, c’est inutile et aucun viking n’a été sollicité, c’est une possibilité qui n’a pas été envisagée, sans plus.

On aimerait être une petite souris pour observer les réactions.

Peut-être qu’il y en a qui se précipitent rentrés chez eux, à peine enlevé le manteau et posé le sac à dos.  

Est-ce bien ordinaire pour un samedi ?

Sans doute, pour certains ici, lorsqu’ils découvrent la consigne de la nouvelle semaine de Mil et Une !


Filoutage / Jill Bill

 


Par e-mail,
Une invitation, au calendrier 2025... ;
Signé The Viking !?
Euh.... Inconnu de moi, comme l'astrolabe !!
A l'achat de dix souris, un camion gratuit.....
Euh, c'est quoi cette animalerie... !?
Pas catholique, méfiance, ça sent l'arnaque
Pas ordinaire tout d'même !!!
J'aurais préféré un manteau pour mon chien,
Un sac à dos pour moi...
J'appelle cela jeter de la poudre aux yeux ;
Aaah les enseignes commerciales, pour vous saigner,
Prêtes à tout.... !!


23 septembre 2024

Sujet 107 - les participants


 

Filoutage 
par Jill Bill

Rituel ? 
par K

Réminiscences
par J. Libert

Brainstorming
par L'Entille

En haut est le rêve
par Jak

Venus
par Michelle  

Retour en arrière
par Maïmouna

Sur la route
par Vegas sur sarthe

Escapade 
par Galet

Trafic 
par Galet 

21 septembre 2024

Sujet n°107 - semaine du 21 au 28 septembre

 





Définir notre avenir / Tarval

 



200 millions de tonnes de déchets sont ramassées chaque année,
Et tout le monde s’en moque.
Ce monsieur qui passe devant un déchet,
Le définit ainsi, mais ne le ramasse pas.
Et l’autre qui suit fait la même réflexion,
Mais ne le ramasse pas non plus.
J’aimerais, même si je sais que c’est une utopie,
Que chaque personne se prenne en charge,
Et l’on aurait ainsi des villes et des plages propres,
Et surtout d’inculquer à nos enfants de respecter la planète,
En commençant par déjà s’occuper de ses propres déchets,
Et ensuite de participer aux journées dites de ville propre,
Afin qu’ils prennent conscience de l’enjeu de notre avenir.
Si nous voulons vivre dans de bonnes conditions,
Nous devons laisser la marque de notre passage,
Pour faire réagir la population
Partout dans le monde et surtout celui des pays industrialisés.
Et il faut aussi prendre en compte les océans qui sont pour certains une poubelle,
Et qui polluent ce qui peut aboutir à la disparition de certaines espèces marines,
Les poissons, comme le corail, ou autre.
Si l’on veut vivre sereinement dans un avenir proche,
Alors il faut agir, et traiter la planète comme un trésor.
Si tout le monde s’y met, c’est réalisable,
Et j’espère toujours en l’espèce humaine,
Pour faire ce qui est bon ou pas.
Et j’espère ne pas me tromper.


Demain / L'Entille

 


Demain si cette canette est encore là je ramasse, promis !

Demain j’emporte mes gants et un sac pour ma promenade quotidienne.

Demain je réquisitionne les copains du club de gym pour nettoyer le chemin pédestre. Au moins ce sera un exercice profitable à tous.

Demain j’alerte la mairie sur les incivilités des jeunes. Des poubelles voilà ce qu’il faut !

Demain ………… Pfuttt, il pleut, je ne vais pas sortir !

On verra ça demain !


Le déchet / K

 



Ah non, personne ne fait pas rien !

On le sut plus tard, environ deux ans après, lorsque cinq commissions se furent réunies successivement, ayant commandé cinq études qui furent rendues publiques.

C’est la cinquième étude qui fut déterminante, les quatre précédentes n’étant parvenues à aucune conclusion.  A la lecture du document de deux pages, les résultats étaient édifiants, on se demandait pourquoi on n’avait pas interrogé spontanément un enfant de quatre ans.

Une association locale « Pour la conservation du bon sens » et « Halte au gaspillage » mena sur les lieux une action de protestation, toute une journée.

Car ce truc marron au sol, cette chose, n’était pas une marque, un repère, une balise, non cela n’aidait personne, ce n’était d’aucune utilité.

C’était un déchet.


Presque rien / Galet

 




Tiens, un déchet…
Une vie en lambeaux,
Un cœur brisé,
Des souvenirs anciens,
Une mémoire pleine de trous,
Un espoir abandonné,
Et évidemment, personne ne fait rien !
Un rire cassé,
Un esprit tordu,
Des miettes d’amour.
Tiens, un déchet, encore.
Certains laissent tout traîner.
Contourner l’obstacle.
Un éclat de voix,
Une histoire sans queue ni tête,
Des bribes de conversation,
Des mots inutiles,
Des bouts de phrases,
Un oubli de soi,
Un regard perdu,
Une fierté piétinée,
Des petits riens, des bouts de tout,
Des choses précieuses à ramasser,
A trier, à réparer, à recoller,
Juste une marque d’humanité.


la fable des promeneurs / Lilou

 

la fable des promeneurs



Dans un bois verdoyant, un sentier serpentant invitait à la promenade. Un premier promeneur, l'air soucieux, avançait lentement. Ses yeux, habitués à la beauté de la nature, remarquèrent un déchet indéfinissable, une canette ? une crotte de chien fossilisée ? jonchant le sol, un triste témoin de l'indifférence humaine. Il ne prit pas la peine de se baisser ; ce n’est pas à moi et je ne suis pas éboueur ! Il passa son chemin, reprenant le cours de ses idées, sa femme le quittait pour sa meilleure amie alors l'esprit ailleurs, il laissa derrière lui un petit bout de monde souillé.

Peu après, un jeune garçon, vif et curieux, empruntait le même sentier. Ses yeux pétillaient d'une joie enfantine. Soudain, son regard fut attiré par un objet brillant au sol. C'était le déchet délaissé par le premier promeneur. Avec un sourire espiègle, le garçon se pencha et le ramassa. « Tiens, un trésor ! », s'exclama-t-il. Voilà de quoi enrichir ma collection d’art contemporain ! Il déposa son précieux butin dans un sac qu'il portait sur le dos, destiné à recueillir les trésors de la nature qu'il trouvait au cours de ses balades.

Morale de la fable :

Le début du recyclage en somme. Ce que l'un considère comme un déchet, un autre peut le voir comme un trésor. La beauté est dans l'œil de celui qui regarde, et la valeur d'une chose ne se mesure pas seulement à son utilité, mais aussi à l'importance que l'on lui accorde. 

Triste constat / J. Libert

 



Si Monsieur Poubelle revenait sur terre en septembre 2024, les cheveux lui dresseraient peut-être sur la tête en voyant, sur les trottoirs de cette rue d’une ville de France, l’amoncellement de milliers de sacs poubelle éventrés ainsi que le dépôt de gravats résultant de chantiers de démolition.

Voilà ce que nous montrait, récemment, l’information d’une chaîne télévisuelle. Les commentateurs expliquaient que les déchets enlevés se reformaient, en quantité égale, dès le lendemain. Les habitants de cette rue semblent assister, impuissants, à la présence de cette déchetterie sauvage, à ciel ouvert, sous leurs fenêtres.

Ils en sont réduits à se boucher le nez quand ils longent les trottoirs pour ne pas être incommodés ou asphyxiés par les émanations pestilentielles ou toxiques qui se dégagent dans l’atmosphère.

Cette désolation nauséabonde fait forcément l’affaire de nos amis, les rongeurs. Ils se régalent, ne perdent pas une miette de ce festin royal. Les rats et les mouches sont à la fête mais porteurs de germes d’épidémies pour les humains.

Ces dépôts sauvages donnent une idée plus précise de ce que représentait l’élimination des déchets jusqu’à la fin du 19 ème siècle, avant l’invention de la poubelle. À cette époque, Paris ne sent pas bon !...Les rues sont boueuses, malodorantes. Les habitants jettent leurs déchets, excréments, carcasses d’animaux dans la rue ou les rivières et les gens boivent l’eau de la Seine.

Alors ? Aurions nous régressé ? Nous sommes d’un hyper hygiénisme individuel doublé d’une indifférence collective au bien-être des autres. Serait-ce la marque d’une certaine société en contradiction avec elle même ?


courir après les déchets/Maïmouna

 Courir après les déchets



Je suis invité samedi matin, par mon amie Rosa, à un écojogging ou plogging comme disent les suédois. J'avoue ne pas être un grand exemple d'écocitoyen mais je suis curieux de cette nouvelle activité ! Le tri de mes déchets, par exemple, n'est pas mon fort mais ce n'est pas par je-m'enfoutisme plutôt par méconnaissance. Je sais, c'est une mauvaise excuse car il y a les pubs à la télé qui répètent les consignes en boucle, les dépliants de CITEO glissés dans ma boîte aux lettres, les ateliers proposés par les associations qui expliquent les bonnes manières de le faire. En fait, je ne cherche pas à m'améliorer prétextant que je n'ai pas le temps ou que je fais de mon mieux par rapport à d'autres. Bref, je me cherche toujours des excuses pour ne pas sortir de ma zone de confort. Mais aujourd'hui, je vais tout faire pour être proactif sur un parcours de 7 kilomètres à petites foulées.

Je rejoins le groupe à 9h pile et déjà une vingtaine de personnes sont rassemblées pour écouter les

consignes. Les membres de l'association qui encadrent cet événement nous donnent un sac, des gants et des pinces pour les plus aguerris. A vos marques, prêts, c'est parti ! 

Au bout d'à peine 2 kilomètres mon sac est bien rempli : bouteilles plastiques en veux- tu en voilà, des emballages de toutes sortes, des mégots bien évidemment, des canettes toute boisson confondue … On trouve de tout, c'est effarant ! Quand je pense que des centaines de personnes passent tous les jours devant ces déchets sans rien faire. En même temps, je réalise que moi-même je fais parti de cette catégorie qui ne fait pas attention à son environnement et qui compte le plus souvent sur les autres pour ramasser leur poubelle. Il va falloir que ça change.

Au bout de 2h30 je suis fourbu ! Courir tout en se baissant pour ramasser les détritus et porter un sac de plus en plus lourd : c'est du sport! Mais je suis heureux que ce butin de plus de cent kilos récolté par l'ensemble des volontaires de ce matin parte au tri sélectif au lieu de rester dans la nature.

Déjà Rosa me propose de participer à la prochaine session et j'accepte spontanément en me disant que je ne détournerai plus le regard et assumerai mes responsabilités dorénavant.

Maïmouna

L'irréprochable/Jill Bill


L'irréprochable


Pas touche eh.......

Le Petit Poucet ne retrouvera plus son chemin, sinon,

C'est sa marque pour se faire, les croûtons d'pain,

Son père a coutume de l'abandonner au bois... !


Oooh moi et les histoires hein.......


Faut s'instruire mon vieux, faut s'instruire !!!


Trêve de plaisanterie ;

Les déchets, une bien vieille histoire, aussi,

Les déchets, dans sa poubelle,

Et plus belle serait notre planète !!


D épôt sauvage
E chantillon de l'incivisme
C 'est du propre... !
H ypocrisie de mise
E t passer à côté, auréole du saint,
T rouver à redire, mais faire......


16 septembre 2024

Sujet 106 - les participants

 



L'irréprochable par Jill Bill
Courir après les déchets par Maïmouna 
Triste constat par J.Libert 
La fable des promeneurs par Lilou
Presque rien par Galet
Le déchet par K
Demain par L'Entille
Définir notre avenir par Tarval



14 septembre 2024

Sujet n°106 - semaine du 14 au 21 septembre

 




Les ponts / J.Libert

 Les ponts




Ponts de bois

Ponts de pierre

De métal

Ou de brique.

Simple corde

Ou branchages.

Passerelle,

Viaduc ou aqueduc.

Pont levis

Ou pont suspendu.

Le pont relie les peuples,

Relie les cultures.

Pont arc en ciel,

De l’Orient à l’Occident,

De l’Afrique à l’Amérique,

Du pôle Nord au pôle Sud,

« Arc encielise » des mondes

Uniques et différents

Mais, pourtant, si semblables

Voiles / K

 



Toute la nuit à voyager
les yeux fermés 
le rêve ouvert 
l'arrivée en gare 
l'atmosphère laiteuse
les nuages changent d'optique 
l'esprit se prête à l'illusion
les pont s'effacent
les quais t'embarquent   
il est temps de cingler 
oublie la raison 
déplie les voiles 
l'Afrique est ta destination 

La mer amère / L'Entille

 


40 jours sans voir la terre. Seule sur mon radeau qui ne s’appelle pas « Méduse », je scrute l’horizon. Rien depuis des jours. Parfois un pélican, un fou, du moins c’est ce que je crois. Je ne suis plus sûre de rien. Ma raison vacille. J’ai soif, j’ai faim. Est-ce la fin ?

Soudain le ciel s’ouvre. Sous mes yeux un trois-mâts. J’y crois pas ! J’y crois pas ! Je lui fais des signes, je crie. Il ne me voit pas. Il ne m’entend pas. Le Belém passe devant moi tranquillement. Il me snobe avec la flamme olympique. C’est la fête à bord, la musique à fond, ça danse, ça boit mais ça ne m’entend pas., ça ne me voit pas non plus.

Les jeux olympiques ! Je m’entraînais en Méditerranée pour les épreuves de voile et j’ai perdu le cap. Va falloir revoir les fondamentaux.

Et soudain, les fesses mouillées, mon radeau prend l’eau. Je hurle si fort que je me réveille en nage dans mon lit.

Ouf ! C’est fini. Plus de JO à la télé. Pliés, bâchés, fermés, la flamme éteinte, on se revoit dans 4 ans.…

Au revoir dans toutes les langues.


L'échappée belle / Galet

 


Couper les ponts… Prendre le large et larguer les amarres… Retrouver sa liberté sous un ciel pur dégagé de tous ces nuages qui s’accumulent et ont fini par obscurcir jusqu’au plus petit recoin de son esprit : l’incompréhension de son entourage, la débâcle de sa vie sentimentale et familiale, les peaux de bananes de la concurrence comme ses pots de vin, la haine de ses collègues après le fiasco du marché avec l’Afrique auquel il s’est opposé avant de dénoncer publiquement ce dossier à fric, la compromission refusée, les regards d’abord désolés, puis méfiants et enfin indifférents, la mise au placard.

Et plus personne à qui se confier, aucune main à serrer dans les moments de désespoir.

 Il est temps de mettre les voiles et il a choisi une apothéose solitaire, sur cette plage déserte où il abandonne son costume, sa défroque d’homme « arrivé ».

Il avance vers l’eau, face au soleil couchant, nu comme au premier jour, laisse la mer s’enrouler autour de ses chevilles, caresser ses cuisses, enlacer sa taille, draper ses épaules… Il marche vers cette lumière qui va fulgurer avant de disparaître pour illuminer un ailleurs qui l’appelle.

Il continue de marcher, perd pied, flotte un instant comme pris d’un ultime regret, puis se laisse couler, les yeux grands ouverts.

Et son âme gonflée d’une invisible ardeur cingle vers l’infini.


Bon vent ! / Maïmouna

 



Je sais que cela ne sera pas de tout repos. D'autres avant moi en ont fait l'expérience sans grand succès. Mais c'est plus fort que tout, je rêve de prendre le large et de m'extirper de cette vie sans horizons. Je fais donc avec les moyens du bord, et pour cela, rien de mieux que de devenir mousse sur un navire en partance pour l'Afrique.

Le capitaine, un vieux loup de mer, n'a pas l'air commode mais il m'a à la bonne. Il a compris que je suis motivé malgré mon peu d'expérience et que je serai sur le pont pour veiller au grain de jour comme de nuit. Il ne me promet pas mer et monde, mais trois mois de navigation, ce n'est pas la mer à boire en comparaison de ce qui m'attend si je reste ici.

Je n'ai pas l'intention de me faire mener en bateau comme mon défunt père ou mes frères qui triment sans presque rien en retour. J'ai essayé au début pour ne pas être à contre courant des autres, et j'ai très vite viré de bord quand j'ai réalisé que cela ne mènerai à rien d'autre que de rester entre les quatre murs de cette ville portuaire.

Moi je veux avoir le vent en poupe et parcourir les forêts luxuriantes, descendre dans les mines de diamants, marcher dans le désert mystérieux du Sahara et que sais-je encore. Sorti de mon faubourg crasseux je ne connais rien du monde et mon but est d'arriver à bon port afin de jeter définitivement l'encre pour créer mon propre commerce fleurissant.

Ce qui me préoccupe depuis deux jours, c'est le mal de mer typique d'un marin d'eau douce. Je vais très vite savoir si j'ai le pied marin car deux moussaillons viennent de retirer la passerelle nous reliant à la terre. Nous sommes fins prêts pour le grand départ. Mettons les voiles, larguons les amarres et cap sur de nouvelles aventures !


L'aspiration / Jill Bill

 



Quitter la terre ferme, pour l'océan,

Un autre continent

A toujours fait partie de mes Rêves

l'Afrique... Ah je serai bon élève

Sur le premier navire en partance

Sans rouspétance

Qu'importe le poste, pont au soute,

Et en avant toutes....


En avant pour l'aventure

Et tout se qu'elle procure

Nez au vent du large...

Ô on me dit barge

Qu'importe, m'en fous,

J'veux devenir un zoulou

Marre de la civilisation soit disant bonne,

Avoir pour amie une lionne... !


Et disparaître, comme un rêve

Au petit matin, comme un rêve, comme un rêve...