Monsieur Truchaud chemine en
ahanant vers le conservatoire de musique et se souvient d'une citation oubliée
« De violon, la femme en vieillissant devient violoncelle, puis
contrebasse … un corps épais, une voix grave et plus grand chose à dire ».
Madame Truchaud née Le Long
Bec trottine en pestant contre ce disgracieux étui à crincrin qui plombe son
épaule droite et donne un mauvais pli à son faux vison, faisant fi des
jérémiades de Monsieur Truchaud qui souffle comme un vieux phoque sous le poids
d'Octave bien au chaud dans son étui.
Celui qu'elle appelle Octave c'est son compagnon d'extase, c'est son Rostropovitch, son Gautier Capuçon, son infatigable amant dont elle sait tirer des râles suaves à coups d'archet langoureux.
Octave n'a pas d'âge, pas d'arthrose, pas d'exigences et ne ronfle jamais la nuit.
Au milieu de l'andante en ré majeur de ce double concerto de Brahms Monsieur Truchaud va lui répondre en miaulements approximatifs et ce sera leur seul échange de la soirée comme chaque mercredi au conservatoire de Maubeuge.
Ils vont se répondre et communier comme plus jamais ils ne le firent depuis quarante ans.
Puis en apothéose Madame Truchaud – comblée et pantelante – saluera son pupitre vide avant de reléguer son amant au creux du cercueil de bois blond.
Monsieur Truchaud s'en saisira, crachera sur l'étui maudit – prétextant quelque souillure tenace – avant de reprendre le chemin du domicile conjugal comme chaque mercredi.
Monsieur Truchaud ruminera, il
ne parvient pas à se souvenir qui a dit ceci : Les femmes et la musique ne
devraient pas être datées ...
Celui qu'elle appelle Octave c'est son compagnon d'extase, c'est son Rostropovitch, son Gautier Capuçon, son infatigable amant dont elle sait tirer des râles suaves à coups d'archet langoureux.
Octave n'a pas d'âge, pas d'arthrose, pas d'exigences et ne ronfle jamais la nuit.
Au milieu de l'andante en ré majeur de ce double concerto de Brahms Monsieur Truchaud va lui répondre en miaulements approximatifs et ce sera leur seul échange de la soirée comme chaque mercredi au conservatoire de Maubeuge.
Ils vont se répondre et communier comme plus jamais ils ne le firent depuis quarante ans.
Puis en apothéose Madame Truchaud – comblée et pantelante – saluera son pupitre vide avant de reléguer son amant au creux du cercueil de bois blond.
Monsieur Truchaud s'en saisira, crachera sur l'étui maudit – prétextant quelque souillure tenace – avant de reprendre le chemin du domicile conjugal comme chaque mercredi.
Même sur scène, il y a un "soupçon" de scène de ménage... vive les mercredis ! ;-) jill
RépondreSupprimerC'est donc ça ce brouhaha au sein des orchestres symphoniques !
SupprimerJuste faire vibrer les cordes sensibles, à la mesure du plaisir !
RépondreSupprimerKeremma
La musique sublime les moeurs, aussi
Supprimerl'extase de madame (Germaine ?) Truchaud vaut bien quelques Octaves ...
RépondreSupprimerGermaine Le Long Bec, ça sonne bien :)
SupprimerLa musique adoucit les meurtres.
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