26 octobre 2024

Sujet n°112 - semaine du 26 octobre au 2 novembre

 




Partir / LaRose

 



 

Partir loin de tout, dans le Pacifique

Mais, notre vie n’est pas si terrible !

Partir quand même, seul

Qu’ai-je donc fait ?

Partir pour mieux revenir

Allons bon, que vais-je devenir ?

Quand on aime, il faut partir

Je n’arrive pas à croire que tu me quittes !

Partir avant qu’il ne soit trop tard

Mais, tu reviendras, n’est-ce pas ?

Si tu m’aimes laisse-moi partir

Et, si je ne t’attendais pas ?

Alors je partirais à la recherche de Némo

Tu te prends pour Jules Verne maintenant ?

Partir pour découvrir le monde, me retrouver

Ah ! Tu veux changer d’horizon !

Partir pour revenir aux sources

Mais, j’aimerais continuer à tes côtés…

Tu es le feu, je suis l’eau et nous partons en fumée

Notre amour aura duré un feu de paille !!!

 



Boussole / K

 



Près des confins

terres dans le loin 

lointain 

grand cercle vide

au point Nemo

Verne et son héros  

et l’horizon clapote

pensif et circulaire


Ruisselant feu de paille

Nautilus étincelle

Personne, capitaine  

La vue se brouille

Au loin

Un océan d’oiseaux


Au delà de l'horizon / J.Libert

 



À l’horizon, tout est possible.

Il est la ligne

De tous les espoirs,

De tous les rêves, 

De tous les avenirs.

Il est pourtant l’inaccessible.

J’avance, il recule.

Je le fixe, il m’échappe.


Il prend mille formes.

C’est la forêt. 

C’est la mer.

C’est le désert.


Il est toujours là,

Au delà des monts

Au delà des dunes.
Derrière les neiges des glaciers,
Derrière les nuées,

Derrière les couchers de soleil.


Il est l’endroit

Où le ciel et la terre

Fusionnent et se confondent.

Il est l’endroit 

Où l’astre embrasse l’eau

Une dernière fois

Avant de se noyer.

Il est l’endroit

Où l’imaginaire 

Devient réalité.


Là bas, c’est le paradis

C’est le jardin d’éden

Empli de fleurs multicolores

De fruits à profusion.
Là bas, c’est l’ombre 

Et la source qui désaltère.
Là bas, sèchent les pleurs
Les chagrins des fatigués.


À l’horizon, tout est possible.

Il est la ligne de tous les combats

De tous les mirages.

Les villes, les villages

Noircis par les bombes

S’effondrent dans leurs fumées.

Des hommes, des femmes, des enfants

Courent dans les décombres

Pour échapper aux fusils

De leurs bourreaux.


Là bas, on a soif

On a faim.
On n’a plus rien
Pas même un lit de paille.

On a perdu les siens

Mais on se dit encore :

Au fond des espaces

À l’horizon, tout est possible.


Et qu’il suffirait de sauter 

Par dessus les fossés

De se nommer 

Aux insectes, aux oiseaux

Aux vents, aux nuages

Pour ouvrir des portes invisibles

Réputées infranchissables. 


Existentiel / L'Entille

 



Accrochée à mes rêves de plénitude,

Glanée dans mes lectures enfantines,

Je me suis embarquée pour Némo.

Perdu au milieu du mouvant,

Un fétu de paille flottant,

Ce point marqué d’une croix sur une carte,

M’a happé par son mystère.

Que croyais-je y trouver ?

Une suite onirique à un récit qui n’existe plus ?

Devant ce rien, loin de tout,

J’étais face à ma réalité.

Qu’allais-je faire du reste de ma vie ?


EGO VS NEMO / Galet

 



Par où commencer ? Ou finir ? Ces deux mots ont-ils seulement une signification dans le vide ? Comment faire le bilan d’une vie vide, mais non dénuée de sens puisque c’est ainsi qu’il l’a voulue.
Il a été mis là par deux personnes inconscientes, et pas suffisamment égoïstes l’une et l’autre, qui lui ont assuré un avenir – il ne sera jamais sur la paille – sans jamais se préoccuper de son présent. Partant, il s’est habitué à ne compter que sur lui-même, n’a admis personne dans l’immensité de sa solitude et n’en est pas malheureux. Pour avoir du chagrin, il faut avoir des remords, or il n’en a pas. Il assume ses actes comme ses erreurs parce qu’il reste persuadé, après toutes ces années, qu’elles n’en sont pas, n’en ont jamais été. D’aucuns diront que c’est son ego gonflé à bloc qui le maintient à flot, mais ces échos ne lui parviennent plus depuis longtemps. Tous se sont détournés, il est comme en apnée dans un océan d’indifférence. Il semble qu’il soit au point Nemo de la vie, loin de tout, au milieu de nulle part, et il en tire fierté puisqu’il est en quelque sorte le centre de son monde. Seul il est, seul il restera jusqu’à la minute ultime où le choix lui sera retiré. 
Etre rien ni personne, mais l’être avec panache. Après tout, c’est bien un inconnu qui repose sous l’Arc de Triomphe, au cœur d’une étoile !

Remake / Jill Bill

 





Alors, partante pour le point Nemo... ?


C'est, une galerie commerçante.... ??


Non ! Une croisière... ma capitaine !! En mode pacifique...


Arrêtons de nous quereller, veux-tu !!!

Ca n'est pas la mer à boire, à la paille,

En paquebot,

Sur l'eau, pas sous l'eau... insubmersible.


Soûlaud, ah je te connais trop bien tiens Jack... !!

Tu seras encore au bar accoudé...

Et moi à faire tapisserie, comme Ulysse !


Pénélope, Rose, Pénélope !!


Te faire confiance, avec deux billets

Gagnés, dans je ne sais quel tripot........


Et il s'appelle comment ce charmant navire... !?

Le Titanic !



21 octobre 2024

Sujet 111 - les participants

 


Remake par Jill Bill

Ego vs Nemo par Galet 

Existentiel par L'Entille 

Au delà de l'horizon par J.Libert 

Boussole par K

Partir par Larose


19 octobre 2024

Sujet n°111 - semaine du 19 au 26 octobre

 




Vous avez un message / L'Entille


 


J’ai cru tomber de ma chaise, façon de parler. Un éléphant dans le salon ! Il y a quelque chose que je n’ai pas compris ?
C’est quoi le sujet sous le tapis ? Parce que faut bien l’admettre, à force de l’entendre à l’envie, ça finit par s’implanter dans le cerveau bien malgré soi. On se dit qu’on restera vigilant, qu’aucune influence ne viendra polluer nos pensées. Et pourtant, on rentre dans le moule à son corps impuissant. Donc, que devais-je comprendre à ce message ?
Ma femme, tout sourire, m’accueille avec la bouche en cœur, ça n’augure rien de bon. Après un baiser appuyé et les politesses d’usage, je me dois de poser la question qui va faire mouche.
- Magnifique ce tableau, je commence. Il va parfaitement à cet endroit.
- Tu trouves aussi. Je l’ai acheté à la salle des ventes. Quand je l’ai vu, j’ai tout de suite pensé à toi.
- Un éléphant te fait penser à moi ! je demande innocemment, et que dois-je comprendre ?
- Oh, juste un détail dont nous ne parlons jamais.
- Ah ! Et quel est ce détail ?
- Ta participation à la charge mentale de la maison.
- C’est à dire, la cuisine, le ménage, le linge ?
- Oui, évidemment et les courses aussi et les devoirs des enfants, rajoute ma femme sans se départir de son sourire.
- Alors que je t’explique. Le ménage, tu as toujours eu à redire sur ma manière de passer l’aspirateur ; les courses, je n’achète jamais les bons produits ; la vaisselle, je ne la range pas où il faut ; le linge, il n’est pas plié comme tu le veux ; la cuisine, toi tu mettrais plus de ci, moins de ça.
- Ok, dit-elle les lèvres pincées sans montrer le moindre signe d'accord.
- Alors je veux bien m’y mettre mais tu ne fais plus aucune réflexion. À la première, je te retourne au bureau jusqu’à 20h. Et le week-end j’irai faire du sport. Maintenant, tu peux mettre cet éléphant à vendre sur le bon coin, j’ai compris le message.
 

Comme un éléphant... / La Licorne

 




Superbe, ce local ! Carrelage stylé,

moulures sur les portes et les plafonds...

Bien placé, en plus.

En plein centre-ville.

Allez, je l'achète.

Ce sera parfait pour y vendre

mes peintures sur porcelaine.

Pour habiller le mur en face de la porte,

j'ai peint un éléphant.

(je vous laisse deviner pourquoi)

Grandeur nature, l'éléphant.

Et gris, comme tous les éléphants...

ou comme tous les chats, la nuit.

Mais gris sur gris,

c'est pas joli, joli.

Et sans originalité,

“dans le moule”.

Alors, j'ai repris mes pinceaux

et j'ai mis un peu de couleur

dans tout ce gris.

C'est mieux, non ?

Ou je me trompe ?

:-)

.


Introduction à la belle famille / Larose

 



Humblement il s’était présenté

Dans la famille de sa bien-aimée

Dans la poitrine son cœur qui battait

A tout rompre car oui il se sentait

Comme l’éléphant dans un magasin 

De porcelaine. Il n’était pas mondain

Sa belle ne l’avait point prévenu

D’une famille riche, quelle déconvenue !

L’amour est aveugle ne dit-on pas ?

Et les apparences souvent trompeuses

Il devrait avancer pas à pas

Dans ce monde, car son âme est rêveuse

Mais le marbre est glacé et pour lui

Impossible de rentrer dans le moule 

Alors pour leur mariage pas de foule

Indésirable. Si la lune luit

Ils partiront faire leur vie à deux

Construiront un nid rien que pour eux

En attendant le fruit de l’amour

Est-ce que tu m’aimeras pour toujours ?


NEWS / Galet

 


De notre correspondant régional à AGRA :

Nous publions aujourd’hui une photo, prise dans une petite ville à l’est de Mathura, que nous a fait parvenir un touriste qui assistait, avec sa compagne, aux festivités de la Holi*. Ce qui sera pour lui, sans doute, un beau cliché à encadrer, a failli être le témoignage d’un drame. 

En effet, samedi dernier, alors que la foule envahissait les rues et les places, et que les poudres volaient de tous côtés, transformant chacun en pantin gesticulant aux multiples couleurs, un jeune éléphant, probablement effrayé par les cris et la musique assourdissante, a brusquement rompu ses attaches et s’est précipité hors de l’enclos où il était parqué avec quelques autres. Il s’est alors engagé, dans un trot soutenu, au milieu des habitants complètement affolés et fuyant de toutes parts, bousculant sur son passage les étals des échoppes, renversant et brisant des jarres de thandai,piétinant des moules pleins de délicieuses pâtisseries.

La police locale, passablement débordée, a reçu l’aide de quelques hommes courageux qui ont finalement réussi à guider l’animal, couvert de pigments multicolores, vers un cul-de-sac où son propriétaire a pu le calmer et le ramener avec ses congénères. 

Donc plus de peur – et de dégâts – que de mal. Gageons que cette Holi restera mémorable.*



* https://fr.wikipedia.org/wiki/Holi

LE VOYAGE DES ÉLÉPHANTS / J.Libert

 



    L’œil de Pablo, photographe animalier, observe la photo de l’éléphant aux couleurs chatoyantes qui trône sur le mur de son salon. Elle lui rappelle ce qu’il distinguait, il y a encore quelques semaines, à travers la lunette de son objectif, là bas, sur les dunes de sable cuivré Africaines.
 
    On était à l’heure de la sieste. Tous les animaux sauvages dormaient, épuisés de chaleur. Dans l’air  épais et brûlant, aucun oiseau ne trouait l’espace de peur de flamber en plein vol.
 
    Mais, tandis que la vie se retirait sur les crêtes rougeoyantes,les éléphants, regroupés en nombre important, dessinaient une immense tache noire dont les contours se formaient et se déformaient imperceptiblement au gré de leurs avancées.
 
    Lents et pacifiques, massifs, puissants, ils creusaient, derrière eux, un sillon sablonneux effacé par le moule de leurs pieds larges et lourds.
 
    Pablo regardait à travers sa lunette, tout au loin, à l’horizon, évoluer cette ligne sombre et il put bientôt distinguer toute la hiérarchie des pachydermes. Tous ne progressaient pas au même rythme. Souvent, les éléphanteaux se perdaient entre les pattes de leurs aînés ou s’attardaient un peu trop longtemps près des arbrisseaux plein de senteurs nouvelles au risque de devenir la proie facile de félins chasseurs en quête de nourriture.
 
    À cette heure, ils avaient soif et se dirigeaient de concert vers le fleuve.Avec leur longue trompe souple, les éléphants aspiraient l’eau et la rejetaient en jet puissant sur leur dos poussiéreux. Leurs petits yeux s’animaient, surveillant les alentours, protégés par leurs larges oreilles en éventail. La toilette terminée, certains en barrissaient d’aise.
 
    Puis, infatigables, ils reprenaient leur marche, en file indienne, vers leur pays natal, là où les attendaient des forêts de fruits mûrs et les eaux fraîches des glaciers.
 
   Et tandis que l’imposant troupeau se noyait à l’horizon, les dunes de sable flamboyaient au soleil couchant.
 

Erreur / K


 


L'éléphant déboula energumène

dans le magasin de porcelaine, 

il ne  s'aperçut de son erreur 

qu'un peu plus tard, une heure, 

sans doute un problème de mémoire, 

confronté au miroir, 

c'était pas sec, on voudrait vous ivoire

et c'était une galerie d'art contemporain, 

on aspergeait des moules marinières 

à l'acrylique

sous les vivats de la critique.

Ap'art / Jill Bill

 




Assurément, il n'entre pas dans le moule

Celui des éléphants gris,

Voire, rose... à l'occasion !


Pachy a le derme multicolore

Défense d'y voir une malédiction

Non, son cornac est un artiste

Un artiste peintre... Me trompe-je... !?


Je vais faire l'éléphant blanc

Et acheter son tableau;

Même si on pense, dépense inutile...

Comme ma collection de pantalons pat' d'élph...


J'ai une mémoire d'éléphant

Je retiens les critiques, aussi !!

13 octobre 2024

Sujet 110 / Les participants

 



Ap'art par Jill Bill

Erreur par K

Le voyage des éléphants par J.Libert

News par Galet

Introduction à la belle famille par Larose

Comme un éléphant par La Licorne

Vous avez un message par L'Entille

12 octobre 2024

Sujet n°110 - semaine du 12 au 19 octobre

 




Scène de rue / La Licorne

 



Albert est

Sous son béret

Penché sur

Son établi

Les yeux purs

De Mélanie

Le regardent

Scier sa planche

Elle musarde

En robe blanche

Elle s'attarde,

C'est dimanche !

Elle veut dire "Pouce !

Je suis là !"

Mais, lui repousse

Les blablabla

Il s'entête

A son ouvrage

Ne s'arrête

Pas...dommage !

Alors l'enfant

Poursuit sa route

Recherchant

Une autre écoute...

Mais soudain

L'homme la rejoint

Et lui tend

Maladroitement

Un petit

Jouet de bois :

"Mon petit,

Tiens, c'est pour toi !"

Ses yeux brillent

Elle dit "Merci !"

Et prend la quille,

Cadeau de roi.

Le scieur de long / K

 


Content de son sort, il ne voulait pas en changer, 
quelques coups de scie de là, ça lui allait, 
l’expérience de son frère scieur de long l’avait marqué… 
une complainte le racontait :

 

Un scieur de long

Voulait prendre le large

Scier six heures c’est long

Mais il allait au charbon.

On le prenait pour un barge ?

- Le bois coupé sent bon

Certains jours au salon

Il marchait de long en large

Et pensait se tirer pour de bon

Mettre les pouces allez courage 

Il se disait pourquoi donc

Végéter dans le découpage

Quand on rêve d’attractions

Oui, le scieur de long

N’en menait pas large

Tout en plissant le front

Il n’était pas de bois, non

Il était heureux en ménage

Et sa femme un vrai canon

Et il rêvait numéro d’illusion

Spectacles scène et voyages

Dans la grande tradition 

Un jour rien ne tourna rond

Un mauvaise présage

Une sale impression 

Il découvrit l’étrange attelage

Elle dans le placard du fond

Son amant de passage

Était en pleine action  

Découvert il prit le large

Le scieur ne fit qu’un bond

Il attrapa sa femme volage

Et la découpa tout en long

Lui qui rêvait à profusion

de planches pour tout paysage 

Se retrouva au violon 

L’huile de coude a du bon

Et le scieur en cage

se joua la grande évasion

On le retrouva après prescription

Alors qu’il vivait en marge

Plongé dans la méditation

Comptant une journée par bâton 

Dans les arbres, les branchages

On l’appelait le baron