Il lisait à travers les lignes comme un chiromancien dans celles de la main de la main. Rien ne l’étonnait. Il avait pris la mesure depuis longtemps des mesquineries et des grandeurs des humains. Pas de lied pour l’un ou l’autre des sexes. A ce jeu, chacun se valait.
Les mots des livres, selon leur agencement, leur simplicité, leur fioriture ne disaient rien d’autre que la peur.
A chaque écrivain, son anxiété, mais bien réelle. Souvent, trop souvent même l’auteur de ces mots l’ignorait lui-même, ou la subodorait sans la reconnaître. Cette ignorance générait des soubresauts, des dérapages, des heurts mal positionnés, des vagues même. Ça lui donnait à la lecture une impression de lutte. Le texte se faisait ardu, incompréhensible, parfois même indigeste. L’auteur mentait comme un arracheur de dent mais à son corps défendant. A lui, on ne la lui faisait pas. Il détectait la moindre fausse note dans la valse des mots, le moindre faux pas devrais-je dire.
Ah ! Qu’est qu’il n’aurait pas donné pour lire sans traduction simultané dans son cerveau. Juste lire un roman, un essai, une biographie, une histoire quelle qu’elle soit seulement pour le plaisir de l’évasion.
Comme certains sont dotés d’une mémoire hypertrophiée qui ne leur
laisse pas la liberté de l’oubli, lui avait la sensibilité des mots exacerbée
qui l’empêchait d’entrer dans la magie des textes.
Belle utilisation de l'image et de l'expression.
RépondreSupprimerEt en tout cas cela me parle !