26 juin 2022

Avance maintenant / Mary Grimoire

 

 


 

Des escaliers apparurent devant moi. Tout était noir autour.  Ces marches lumineuses m'invitaient à les gravir : je ne me fis pas prier. Je cherchais une issue de secours depuis des heures déjà. J'avais franchi des dizaines de portes, parcouru de longs couloirs sombres, mais en vain. Je revenais toujours dans la même pièce. Une grande salle dont les murs étaient couverts de tentures sans couleurs. Aucune fenêtre. Le plafond formait une voûte bleutée parsemée de tâches noirâtres.

Il ne me restait alors plus qu'une porte à ouvrir. Je l'avais découverte par hasard en soulevant une des tentures qui portait une inscription latine. Je ne l'avais pas remarquée jusque là. 

Derrière cette porte, j'avais suivi une fois encore un couloir qui semblait sans fin. La pièce dans laquelle j'arrivai était plongée dans une obscurité opaque. Dès que j'avais franchi son seuil, les escaliers avaient brillé d'une lumière douce.

Je n'avais rien à perdre, je décidai donc de voir où ils me mèneraient. A chacun de mes pas, les marches s'effaçaient derrière moi en une fine poussière dorée. Arrivée au sommet, une nouvelle porte s'ouvrit.

J'entendis alors plusieurs voix m'accueillir sur un ton compatissant.

"Ici tu peux parler en toute quiétude. Tes confidences resteront à jamais secrètes. Libère toi du poids de ta culpabilité, de tes remords et tu pourras retourner à la vie. Celle dont tu rêves et que tu attends depuis si longtemps. "

 

Je me rendis alors compte que je portais un lourd fardeau sur mon dos qui n'était pas le mien. Je l'avais ignoré. Je mis le sac au sol, l'ouvris et en sortis des carnets sur lesquels étaient dessinés des moments de ma vie. Les pages tournaient toutes seules et défilaient devant mes yeux. Des larmes coulèrent le long de mes joues. Je compris que cette vie était à sa fin et que je devais en écrire le dernier chapitre. Ceux qui m'entouraient me prirent par la main et me montrèrent l'horizon qui s' offrait à moi. Pour y accéder, il me fallait laisser derrière moi le poids du passé, accepter de ne pas être responsable des douleurs subies. Je refermai les carnets et les confiai à ces êtres bienveillants qui les rangèrent dans leurs consciences pour m'en libérer.

Je me retournai une dernière fois pour saluer ces créatures de lumière qui d'un signe m'encourageaient à suivre le chemin qui s'ouvrait à moi sans peur.

Je me redressai et avançai sereine.

 

 

 

 

le blog de Mary Grimoire



6 commentaires:

  1. Etrange lieu qui me fait penser au confessionnal d'antan. Avancer, oui et poursuivre plus sereinement sa vie...

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  2. N'est on pas son propre confessionnal?
    Pris au piège du jugement que l on porte sur soi même, cherchant une sortie de secours chez les autres qui nous mènera finalement toujours au même point...jusqu'à ce que l on comprenne que nous avons les clés en nous pour sortir de cet auto jugement.

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  3. Etonnant chemin, expérience en espace temps.

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  4. EMI ? poétique et onirique,
    "On voudrait revenir à la page où l'on aime - Et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts."

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    1. Inspiré de l'EMI, mais réflexion sur se trouver soi-même. La page où l'on meurt, la page où une partie de nous meurt pour en laisser une autre vivre.

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  5. Un peu d'Alice au pays des merveilles ! Mais avec les êtres de lumière, rien à craindre !

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