On n’aurait su dire
quelle était l’identité de cet oisillon tombé du nid. Ses plumes de fin duvet
s’ébouriffaient au moindre souffle de vent. Ses pattes fines et
translucides émergeaient à peine de cette petite boule soyeuse. Ses paupières
presque closes s’ouvraient par intermittence comme si la lumière du jour
l’aveuglait. Le bec grand ouvert, il attendait la nourriture de mouches que les
parents distribuaient entre deux vols hors du nid. Échoué au pied de l’arbre,
en équilibre entre deux piquets de barrière, il risquait fort de ne jamais s’en
remettre et de terminer, là, son ébauche de vie.
Tout en se plaçant
à distance du nid pour ne pas perturber la couvée, Ninon, la fillette de la
maison, surveillait attentivement l’éveil des oisillons. Elle n’espérait plus
sauver ce vulnérable échappé quand elle aperçut l’oiseau peureux tremper son
bec dans la soucoupe qu’elle avait coincée entre deux branches de mélèze.Les
pattes accrochées fermement sur le
rebord de l’assiette, à coups de bec
répétés, il lançait dans l’air humide quelques miettes de vermisseau. Le duvet
hérissé, il poussait de petits cris plaintifs comme pour alerter les siens qui
semblaient l’avoir oublié.
Ninon s’approcha de
la couvée avec d’infinies précautions. Trois oisillons dormaient, entassés sur
des branchages mélangés à de la mousse sèche. Ils n’ouvrirent pas les yeux
quand elle déposa le quatrième au sein de la portée. Aurait-il des chances de survivre à sa chute ? Elle ne le sut
que le lendemain en voyant l’intérieur du nid vide et abandonné.
un sauvetage..
RépondreSupprimer"Ninon, je voulais juste te dire merci du fond de mon petit cœur d'oisillon" :)
RépondreSupprimerKeremma
Quand l'absence signe la réussite, a priori.
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