Les arbres sont un
mystère de vie à eux seuls. Nombreux sont ceux qui voient des générations et
des générations d’humains se succéder.
S’ils pouvaient parler, les arbres retraceraient l’Histoire avec un grand H
beaucoup plus fidèlement que n’importe
quel manuel scolaire. Leur force et leur vitalité sont un véritable défi à la
fragilité et à la brièveté de la vie humaine.
Tel cet orme
majestueux et puissant qui, au plus fort des après midi d’été, ombrageait
l’immense pelouse de ses verts branchages. Il abritait l’écureuil fragile, les
amours des jeunes oiseaux. Sous les feuilles, les tourterelles roucoulaient, le
coucou chantait, les corbeaux croassaient.
Inlassablement,
saison après saison, il perdait et retrouvait son feuillage. L’hiver le voyait
squelettique, décharné sur fond de ciel sombre et dépressif ou gelé,
transparent comme un cristal dans le silence des matins neigeux.
Mais, dès les
premiers beaux jours, tel un phénix, il renaissait de ses cendres. On ne le
reconnaissait plus : un véritable feu d’artifice de verdure.
Peut-être qu’un
jour, il s’est lassé de ce ballet incessant du temps et s’est laissé envahir
par le souffle des vents trop froids. Son écorce s’est desséchée, les insectes
l’ont grignoté et il a perdu de « sa superbe ». Le vieil orme a été
tronçonné, débité et brûlé pour n’être plus que cendre, poussière de terre et
d’étoiles
Ses cendres fertiliseront le sol et nourriront les jeunes pousses.
RépondreSupprimerKeremma
Une entrée en fanfare dans le cycle suivant.
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