18 mai 2024

LE BEL ORME / J.Libert



    Les arbres sont un mystère de vie à eux seuls. Nombreux sont ceux qui voient des générations et des générations  d’humains se succéder. S’ils pouvaient parler, les arbres retraceraient l’Histoire avec un grand H beaucoup plus fidèlement que n’importe quel manuel scolaire. Leur force et leur vitalité sont un véritable défi à la fragilité et à la brièveté de la vie humaine.
 
    Tel cet orme majestueux et puissant qui, au plus fort des après midi d’été, ombrageait l’immense pelouse de ses verts branchages. Il abritait l’écureuil fragile, les amours des jeunes oiseaux. Sous les feuilles, les tourterelles roucoulaient, le coucou chantait, les corbeaux croassaient.
 
    Inlassablement, saison après saison, il perdait et retrouvait son feuillage. L’hiver le voyait squelettique, décharné sur fond de ciel sombre et dépressif ou gelé, transparent comme un cristal dans le silence des matins neigeux.
 
    Mais, dès les premiers beaux jours, tel un phénix, il renaissait de ses cendres. On ne le reconnaissait plus : un véritable feu d’artifice de verdure.
 
    Peut-être qu’un jour, il s’est lassé de ce ballet incessant du temps et s’est laissé envahir par le souffle des vents trop froids. Son écorce s’est desséchée, les insectes l’ont grignoté et il a perdu de « sa superbe ». Le vieil orme a été tronçonné, débité et brûlé pour n’être plus que cendre, poussière de terre et d’étoiles
 

2 commentaires:

  1. Ses cendres fertiliseront le sol et nourriront les jeunes pousses.

    Keremma

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  2. Une entrée en fanfare dans le cycle suivant.

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