Ma chère Léa,
Je viens par la présente prendre de tes nouvelles,
Et que tu ne te sens pas trop seule.
En ce qui me concerne, je suis au front,
C’est très éprouvant,
Et je vois tomber en nombres les membres de mon escouade.
Demain c’est à mon tour de monter au front,
Et j’avoue que j’ai très peur à chaque fois,
Tellement de camarades sont morts,
J’ai bien peur de les rejoindre.
La vie dans les tranchées n’est pas facile,
On a froid, on a faim, sans compter les vermines,
Du fait du manque d’hygiène,
On déambule parmi les cadavres,
C’est un véritable enfer.
Je ne sais pas ce qui m’attend demain,
C’est pour cela que je t’écris aujourd’hui,
Tu es mon rayon de soleil,
Ça me permet de tenir,
Et de ne pas devenir fou.
J’ai une permission dans une quinzaine,
Si je survis à chaque charge,
Je ne pense qu’à une chose, c’est de te tenir dans mes bras,
Sentir ton odeur, te caresser, te rassurer.
Sache que je t’aime de tout mon cœur,
Je sais que ce n’est pas facile pour toi,
J’ai appris par des camarades que les femmes pouvaient travailler,
En usine ou dans les champs,
Pour remplacer les hommes,
Peut-être pourrais-tu te renseigner,
Et obtenir un emploi pour pouvoir mieux vivre,
Et te permettre de rencontrer des femmes comme toi,
Désemparées et dans l’attente de nouvelles de leurs maris.
Tiens-moi au courant, je serai heureux pour toi,
Que tu puisses te sentir utile,
Et que tu recommences à vivre,
Je sais que la solitude n’est pas facile à supporter,
Mais j’espère bien être là dans 15 jours,
Pour te donner tout le bonheur que tu mérites.
A bientôt, je t’envoie mille baisers,
Et si tu vas à l’église,
Fais une prière pour moi, j’en ai besoin.
Je t’embrasse très fort,
Je ne pense qu’à toi,
Et je te dis à bientôt.
Ton homme qui t’aime,
Frédéric
En espérant que cette lettre d'amour trouve son chemin …
RépondreSupprimerKeremma
Combien de lettres ont été écrites dans cette même veine ! espérons qu'elle arrive;
RépondreSupprimerAu-dessus de tout, il y a ces mots-là.
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