27 avril 2024

SAUVETAGE IN EXTREMIS / J. Libert


 


   Elle n’est pas prête à oublier cet incident et raconte que :
 
    Cet été là, il a fait particulièrement chaud. On ne se sent bien qu’au petit matin, en bordure de mer, quand le soleil n’est pas encore au zénith. Les promeneurs sont peu nombreux. Seuls, quelques sportifs longent à petites foulées, le chemin qui surplombe la plage de sable fin. Leur peau est luisante de sueur et , de temps en temps, ils s’arrêtent pour reprendre souffle ou pour s’hydrater. Ce sont des habitués de ces trajets ; d’un jour à l’autre, ils se croisent au même endroit et se saluent d’un sourire de connivence sur les lèvres ou d’un geste preste de la main.
 
    L’océan est bleu ou gris suivant la couleur du ciel ou des nuages, calme comme un lac de montagne. De minuscules vaguelettes swinguent, rident sa surface. De loin en loin, émergent plusieurs têtes de baigneurs aguerris à la fraîcheur matinale de l’eau de mer. Ils nagent souvent jusqu’au ponton noir : un rocher planté là, depuis des temps primitifs, à quelques centaines de mètres de la rive. De là, ils se manifestent aux plagistes, à grands coups de moulinets de bras, fiers d’être arrivés jusque là.
 
    Un matin, Suzanne décide de rejoindre, elle aussi, le ponton. Pas question de démissionner. Bonne nageuse, elle mettrait au défi quelques célébrités ; cependant, elle manque d’entraînement. Ses premières brassées se font sans difficulté. Elle se rapproche du rocher quand, brutalement, elle sent ses pieds aspirés dans un trou où tourbillonne le courant et dont elle a de plus en plus de peine à se dégager. Le souffle court elle a, quand même, la force de crier. Les « familiers du Rocher Noir » alertés par ses hurlements parviennent à la ramener, à plusieurs, sur la rocaille. Reprenant ses esprits sur le sol dur, elle comprend qu’elle l’a échappé belle !!
 


3 commentaires:

  1. L’océan, c’est comme la vie. Parfois calme, parfois tumultueux. Heureusement, nos amis sont là pour nous remettre les pieds sur terre…

    Keremma

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  2. Le piège ne s'est pas refermé !

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