Elle se couvrit le
visage. Des larmes amères coulaient entre ses doigts. Brigitte regrettait d’être arrivée trop tard, trop tard pour
tenir la main d son père encore vivant en signe de pardon. Sans ménagement, on
l’avait prévenue qu’il avait fait un infarctus. Tout avait été entrepris, sans
succès, pour le réanimer.
En cette fin
d’après midi d’été, le soleil tardait à se coucher éclairant d’un éclat presque surnaturel le drap blanc
qui recouvrait le corps déjà refroidi de son père. De la poche de son veston
placé sur le dos de la chaise était tombée une enveloppe froissée. Peut être
contenait elle un secret ? Brigitte restait là, assise près du lit, dans
le fauteuil en simili noir, abasourdie, incrédule, comme sonnée par un départ
si brusque.
Maintenant qu’il était ailleurs, elle aurait voulu lui dire tant de choses à ce père. Il les avait abandonnées, elle et son frère, à l’âge de 8 ans, pour aller vivre son amour, en Allemagne, avec un homme de 15 ans son aîné. Leur mère, décédée quelques années plus tôt, leur avait longtemps caché la véritable raison de son absence. Il n’était revenu qu’une seule fois en France, à l’occasion de la naissance de sa première petite fille mais Brigitte avait refusé de le recevoir
Aujourd’hui, elle
s’en voulait de son immense oubli, d’être passée à côté d’une réconciliation possible car,
après tout, cet homme restait son père et elle l’aimait toujours.
La chambre de la
maison de retraite baignait dans un calme propice à la réflexion, presque au
recueillement. De l’autre côté du couloir, la musique d’un poste de radio
parvenait à ses oreilles : le concerto de Aranjuez apaisa
momentanément ses larmes ; puis les
dernières notes s’éteignirent.
Brigitte mit son chapeau, son manteau. D’un dernier
regard, elle fit le tour de la chambre et s’apprêta à sortir.
Maintenant qu’il était ailleurs, elle aurait voulu lui dire tant de choses à ce père. Il les avait abandonnées, elle et son frère, à l’âge de 8 ans, pour aller vivre son amour, en Allemagne, avec un homme de 15 ans son aîné. Leur mère, décédée quelques années plus tôt, leur avait longtemps caché la véritable raison de son absence. Il n’était revenu qu’une seule fois en France, à l’occasion de la naissance de sa première petite fille mais Brigitte avait refusé de le recevoir
Qu'il est douloureux d'avoir des regrets... Mieux vaut se débarrasser de sa colère avant qu'il ne soit trop tard.
RépondreSupprimerc'est toujours trop tard hélas !
RépondreSupprimerDans chacune de tes phrases, on ressent la tristesse de l'adieu, la nostalgie et les regrets...
RépondreSupprimerKeremma
Les occasions manquées et les regrets avec.
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