Que sont devenues
ces jolies robes, tabliers brodés ainsi
que ces gentils bibis qui donnaient aux petites filles un air d’enfant
sage et bien élevée ? Souvent, ces toilettes mettaient à contribution
l’ingéniosité et le savoir faire de la mère de famille très fière d’habiller
ses fillettes et ce, à la ville comme à la campagne.
C’est ainsi que les
deux fillettes de 6 et 8 ans arboraient, pour la première fois, un joli tablier
à bretelles volantées à petits pois bleu marine sur fond blanc cousu par leur
mère.
On était en fin
d’été, à la fin des vacances. Elles avaient l’habitude d’assister régulièrement
à la traite du soir des vaches de la propriété, sagement alignées à l’étable
sur du foin sec et propre.
Les deux
gamines suivaient d’un œil attentif et
admiratif la fermière se déplacer d’une bête à l’autre, tapoter leur arrière
train d’une main ferme ,amicale, avant de s’asseoir sur son trépied en bois et
de traire chaque pie d’un geste sûr et cadencé.
Le lait tombait en
musique le long des parois du seau en métal quand, l’une des vaches projeta une
bouse magistrale, bien colorée, au parfum lourd et tenace, éclaboussant
le coquet vêtement de l’enfant.
Celle ci,
pétrifiée, telle une statuette boueuse et odorante, bras et jambes écartés,
n’osant plus faire un geste, se mit à pleurer bruyamment.
Malgré de nombreux
lavages et rinçages, le tablier à volants, relégué aux chiffons, conserva ses
taches indélébiles et, la fillette, devenue adulte, se souvint longtemps de la scène de la bouse
de vache.
La chlorophyle est tenace!
RépondreSupprimerAh ces vaches ! Quelle désinvolture !
RépondreSupprimerJe trouve que tu as bien évoqué comment certains moments peuvent s'ancrer profondément dans notre esprit !
Keremma
Une sa crée mésaventure, bien contée.
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