13 avril 2024

Lisette / Lilousoleil

 Lisette 




Il pleut depuis des jours et des jours ! Noémie s’ennuie, elle ne sait plus quoi faire. Elle a fait le tour de la pâte à modeler, des cubes avec des images du Petit Chaperon rouge, De la Belle au bois dormant et des trois petits cochons, de la maison forestière que son frère dans sa grande bonté lui a prêtée. Maintenant elle regarde la pluie qui ruisselle sur les vitres. Elle a bien dessiné des bonshommes sur les carreaux ainsi que des souris et des chats ; tant pis si elle se fait gourmander !  Elle a épuisé tous les livres documentaires celui des orchidées et des loups lui a bien plu ; elle les connait par cœur. Elle n’ignore plus rien des orobanches et les oryctéropes d’Afrique.

Soudain une idée germe. Et si elle grimpait au grenier ! Parfum d’antan.  Il y a de la poussière qui la fait un peu tousser ; des toiles d’araignées, d’ailleurs elle reste bouche bée : elle contemple une petite velue noire qui tisse des rayons tenus de filaments brillants. Noémie explore des cartons, des livres des vieux tissus. Un bouquin épais lui tend les bras enfin plutôt ses pages. La voilà assise par terre feuillant ce lourd machin. Un feuillet s’échappe puis deux puis trois etc… Des planches légèrement cartonnées sont répandues sur le sol ; un gros titre en lettres majuscules l’interpelle :

HABILLE LISETTE

Lisette en jupon blanc à petits froufrous l’invite à jouer. C’est bien plus rigolo que ses poupées habituelles et que cette idiote de Barbie rose bonbon qui pleurniche après son Ken infidèle !

-        Mets mon chapeau à fleurs Noémie

-        Ah non, je préfère la petite charlotte jaune à pois noirs

-        Cela ne me va pas au teint, je suis rousse. Pense bien à refermer la languette sinon je serai toute nue

-        Tu préfères la robe de mamie celle avec le tablier blanc des gâteaux au chocolat ?

-        Non je veux la robe écossaise bleu et vert. Attention mon col se décroche, tu n’as pas bien découpe la silhouette

Le temps s’est écoulé. La pluie a cessé momentanément. Sa mère l’appelle. C’est l’heure du goûter !

Ah aller patauger dans les flaques avec son ciré rouge ! Mais demain elle reviendra habiller Lisette

 






3 commentaires:

  1. Ainsi s'amuser d'un rien! D'un rien pour qui? La magie du rien devient un immense tout.

    RépondreSupprimer
  2. La pluie peut bien tomber, l'imagination ne s'arrête jamais ! (j'ai vécu mon enfance dans le Finistère, là où la pluie est presque une compagne de jeu ;-)

    Keremma

    RépondreSupprimer
  3. Rien ne presse. Tout s'imagine et s'apprécie.

    RépondreSupprimer