« Ainsi
tu resteras près de moi jusqu’à mon trépas » C’est ce que me disais Alice
quand je posais pour elle. Je l’aimais tant, je croyais en la profondeur de ses
sentiments. Elle peignait et je l’aimais.
Alice a enfermé un peu de moi
dans sa toile, une douceur, une odeur, un fil de mon âme. Je suis parti par un
triste jour de pluie. Sans bagage, sans souffle mais avec Ô combien de regret
je l’ai abandonnée. Je me suis enfuit par la grande porte. Elle a pleuré, crié
que ce n’était pas juste, que nous avions encore tant de choses à vivre… Et
c’était vrai. Nos rêves, nos projets, nous n’en avions pas fait le quart. Mais
il me fallait disparaître, c’était ainsi.
Alors elle a accroché le tableau
en face du lit. Et comme une mise en scène, sur le dossier de la chaise elle a
posé ma veste et sur celle-ci, la lettre d’adieu que je ne lui ai pas écrite.
Chaque nuit, je la regarde
dormir. Chaque nuit je vis dans ses rêves. Chaque nuit je l’aime davantage.
Mais doucement l’atmosphère a
changé. Un parfum de joie est revenu subrepticement.
Et un soir fatidique, un homme
l’a accompagné , a pris ma place tout contre elle, a posé ses mains sur les
rivages que j’ai tant caressés, lui a susurré les mots qui nous appartenaient.
Maintenant, je voudrais me perdre dans l’oubli, ne plus les voir, m’arracher de
ce mur. Mais p…., elle m’a peint les yeux ouverts.
J'aime beaucoup cette fin surprenante.
RépondreSupprimerexcellente chute !
RépondreSupprimerDes yeux qui pleurent en silence…
RépondreSupprimerKeremma
Comme une éternelle damnation.
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