Grigri, l’écureuil
du cerisier d’en face, commence à faire provision d’hiver, non pas de noisettes
, comme à son habitude. Il veut parer à l’ennui des longues heures sans sortir
de son trou, mais aussi, dit il, s’instruire, parfaire ses connaissances.
Alors, il a pris un abonnement à la médiathèque du
bourg, flambante neuve ; elle vient de s’agrandir.
Jusque là, du haut
de ses branches, il voyait aller et venir petits et grands autour de
l’établissement et cela n’éveillait en lui aucune curiosité.
Les pattes chargées
de livres, Grigri a peut être eu les yeux plus grands que le ventre ne sachant
quel auteur lui apporterait la réponse à
la grande question de sa vie et de sa
survie.
Durant plusieurs
semaines, le nez plongé dans la lecture, il en oublie le boire et le manger. Au
milieu de ces amoncellements livresques, c’est à peine s’il ose et peut encore
bouger. Oui, c’est vrai, de bonnes et belles choses sont écrites par tous ces écrivains. Leur
témoignage, leur biographie exceptionnelle l’émeuvent. Cependant, il sent qu’il
ne pourra pas connaître le bonheur intérieur par procuration. Rien ne vaudra le
crible de son expérience personnelle.
Au fond, Grigri
n’est il pas sur terre pour courir, grimper aux arbres de branche en branche,
manger des fruits, se nourrir de noisettes et humer l’air frais printanier,
chaque année renouvelé ?Alors, à quoi bon chercher midi à quatorze heures
quand le bonheur est parfois si simple ?
Grigri, un secret : les deux sont possibles !
RépondreSupprimerOui, la vie est plus belle quand on ne la prend pas trop au sérieux !
RépondreSupprimerKeremma