Condamné par Zeus à porter le monde pour l'éternité, j'aurai tant aimé ressembler à cette chaine de montagnes qui porte si joliment mon nom. Mais, transformé par Persée, je me suis éveillé batracien comme dans un certain conte pour enfants.
J'étais déjà cuite, l'eau dans laquelle je trempais tiédissait. Bientôt elle serait bouillante...
Je connaissais l'expérience de ce physiologiste allemand du nom de Léopold Goltz. Je cuirais doucement avec l'eau du bain, et le monde en équilibre sur une banquise surchauffée s'effondrera lentement avec moi.
Plus de princesse, plus de grenouille. Juste un monde qui roule vers le bout de son histoire.
La conclusion de cette triste parabole dénonce la passivité du monde qui n'incite pas à l'éveil des consciences.
Un monde qui roule sans jamais amasser mousse... un monde lisse et sans Histoire.