28 octobre 2024
26 octobre 2024
Partir / LaRose
Partir
loin de tout, dans le Pacifique
Mais,
notre vie n’est pas si terrible !
Partir
quand même, seul
Qu’ai-je
donc fait ?
Partir
pour mieux revenir
Allons
bon, que vais-je devenir ?
Quand
on aime, il faut partir
Je
n’arrive pas à croire que tu me quittes !
Partir
avant qu’il ne soit trop tard
Mais,
tu reviendras, n’est-ce pas ?
Si tu m’aimes
laisse-moi partir
Et,
si je ne t’attendais pas ?
Alors
je partirais à la recherche de Némo
Tu
te prends pour Jules Verne maintenant ?
Partir
pour découvrir le monde, me retrouver
Ah !
Tu veux changer d’horizon !
Partir pour
revenir aux sources
Mais,
j’aimerais continuer à tes côtés…
Tu es le
feu, je suis l’eau et nous partons en fumée
Notre
amour aura duré un feu de paille !!!
Boussole / K
Près des confins
terres dans le loin
lointain
grand cercle vide
au point Nemo
Verne et son héros
et l’horizon clapote
pensif et circulaire
Ruisselant feu de paille
Nautilus étincelle
Personne, capitaine
La vue se brouille
Au loin
Un océan d’oiseaux
Au delà de l'horizon / J.Libert
À l’horizon, tout est possible.
Il est la ligne
De tous les espoirs,
De tous les rêves,
De tous les avenirs.
Il est pourtant l’inaccessible.
J’avance, il recule.
Je le fixe, il m’échappe.
Il prend mille formes.
C’est la forêt.
C’est la mer.
C’est le désert.
Il est toujours là,
Au delà des monts
Au delà des dunes.
Derrière les neiges des glaciers,
Derrière les nuées,
Derrière les couchers de soleil.
Il est l’endroit
Où le ciel et la terre
Fusionnent et se confondent.
Il est l’endroit
Où l’astre embrasse l’eau
Une dernière fois
Avant de se noyer.
Il est l’endroit
Où l’imaginaire
Devient réalité.
Là bas, c’est le paradis
C’est le jardin d’éden
Empli de fleurs multicolores
De fruits à profusion.
Là bas, c’est l’ombre
Et la source qui désaltère.
Là bas, sèchent les pleurs
Les chagrins des fatigués.
À l’horizon, tout est possible.
Il est la ligne de tous les combats
De tous les mirages.
Les villes, les villages
Noircis par les bombes
S’effondrent dans leurs fumées.
Des hommes, des femmes, des enfants
Courent dans les décombres
Pour échapper aux fusils
De leurs bourreaux.
Là bas, on a soif
On a faim.
On n’a plus rien
Pas même un lit de paille.
On a perdu les siens
Mais on se dit encore :
Au fond des espaces
À l’horizon, tout est possible.
Et qu’il suffirait de sauter
Par dessus les fossés
De se nommer
Aux insectes, aux oiseaux
Aux vents, aux nuages
Pour ouvrir des portes invisibles
Réputées infranchissables.
Existentiel / L'Entille
Accrochée à mes rêves de plénitude,
Glanée dans mes lectures enfantines,
Je me suis embarquée pour Némo.
Perdu au milieu du mouvant,
Un fétu de paille flottant,
Ce point marqué d’une croix sur une carte,
M’a happé par son mystère.
Que croyais-je y trouver ?
Une suite onirique à un récit qui n’existe plus ?
Devant ce rien, loin de tout,
J’étais face à ma réalité.
Qu’allais-je faire du reste de ma vie ?
EGO VS NEMO / Galet
Il a été mis là par deux personnes inconscientes, et pas suffisamment égoïstes l’une et l’autre, qui lui ont assuré un avenir – il ne sera jamais sur la paille – sans jamais se préoccuper de son présent. Partant, il s’est habitué à ne compter que sur lui-même, n’a admis personne dans l’immensité de sa solitude et n’en est pas malheureux. Pour avoir du chagrin, il faut avoir des remords, or il n’en a pas. Il assume ses actes comme ses erreurs parce qu’il reste persuadé, après toutes ces années, qu’elles n’en sont pas, n’en ont jamais été. D’aucuns diront que c’est son ego gonflé à bloc qui le maintient à flot, mais ces échos ne lui parviennent plus depuis longtemps. Tous se sont détournés, il est comme en apnée dans un océan d’indifférence. Il semble qu’il soit au point Nemo de la vie, loin de tout, au milieu de nulle part, et il en tire fierté puisqu’il est en quelque sorte le centre de son monde. Seul il est, seul il restera jusqu’à la minute ultime où le choix lui sera retiré.
Remake / Jill Bill
Alors, partante pour le point Nemo... ?
C'est, une galerie commerçante.... ??
Non ! Une croisière... ma capitaine !! En mode pacifique...
Arrêtons de nous quereller, veux-tu !!!
Ca n'est pas la mer à boire, à la paille,
En paquebot,
Sur l'eau, pas sous l'eau... insubmersible.
Soûlaud, ah je te connais trop bien tiens Jack... !!
Tu seras encore au bar accoudé...
Et moi à faire tapisserie, comme Ulysse !
Pénélope, Rose, Pénélope !!
Te faire confiance, avec deux billets
Gagnés, dans je ne sais quel tripot........
Et il s'appelle comment ce charmant navire... !?
Le Titanic !
21 octobre 2024
Sujet 111 - les participants
19 octobre 2024
Vous avez un message / L'Entille
C’est quoi le sujet sous le tapis ? Parce que faut bien l’admettre, à force de l’entendre à l’envie, ça finit par s’implanter dans le cerveau bien malgré soi. On se dit qu’on restera vigilant, qu’aucune influence ne viendra polluer nos pensées. Et pourtant, on rentre dans le moule à son corps impuissant. Donc, que devais-je comprendre à ce message ?
Ma femme, tout sourire, m’accueille avec la bouche en cœur, ça n’augure rien de bon. Après un baiser appuyé et les politesses d’usage, je me dois de poser la question qui va faire mouche.
- Magnifique ce tableau, je commence. Il va parfaitement à cet endroit.
- Tu trouves aussi. Je l’ai acheté à la salle des ventes. Quand je l’ai vu, j’ai tout de suite pensé à toi.
- Un éléphant te fait penser à moi ! je demande innocemment, et que dois-je comprendre ?
- Oh, juste un détail dont nous ne parlons jamais.
- Ah ! Et quel est ce détail ?
- Ta participation à la charge mentale de la maison.
- C’est à dire, la cuisine, le ménage, le linge ?
- Oui, évidemment et les courses aussi et les devoirs des enfants, rajoute ma femme sans se départir de son sourire.
- Alors que je t’explique. Le ménage, tu as toujours eu à redire sur ma manière de passer l’aspirateur ; les courses, je n’achète jamais les bons produits ; la vaisselle, je ne la range pas où il faut ; le linge, il n’est pas plié comme tu le veux ; la cuisine, toi tu mettrais plus de ci, moins de ça.
- Ok, dit-elle les lèvres pincées sans montrer le moindre signe d'accord.
- Alors je veux bien m’y mettre mais tu ne fais plus aucune réflexion. À la première, je te retourne au bureau jusqu’à 20h. Et le week-end j’irai faire du sport. Maintenant, tu peux mettre cet éléphant à vendre sur le bon coin, j’ai compris le message.
Comme un éléphant... / La Licorne
Superbe, ce local ! Carrelage stylé,
moulures sur les portes et les plafonds...
Bien placé, en plus.
En plein centre-ville.
Allez, je l'achète.
Ce sera parfait pour y vendre
mes peintures sur porcelaine.
Pour habiller le mur en face de la porte,
j'ai peint un éléphant.
(je vous laisse deviner pourquoi)
Grandeur nature, l'éléphant.
Et gris, comme tous les éléphants...
ou comme tous les chats, la nuit.
Mais gris sur gris,
c'est pas joli, joli.
Et sans originalité,
“dans le moule”.
Alors, j'ai repris mes pinceaux
et j'ai mis un peu de couleur
dans tout ce gris.
C'est mieux, non ?
Ou je me trompe ?
:-)
.
Introduction à la belle famille / Larose
Humblement il s’était présenté
Dans la famille de sa bien-aimée
Dans la poitrine son cœur qui battait
A tout rompre car oui il se sentait
Comme l’éléphant dans un magasin
De porcelaine. Il n’était pas mondain
Sa belle ne l’avait point prévenu
D’une famille riche, quelle déconvenue !
L’amour est aveugle ne dit-on pas ?
Et les apparences souvent trompeuses
Il devrait avancer pas à pas
Dans ce monde, car son âme est rêveuse
Mais le marbre est glacé et pour lui
Impossible de rentrer dans le moule
Alors pour leur mariage pas de foule
Indésirable. Si la lune luit
Ils partiront faire leur vie à deux
Construiront un nid rien que pour eux
En attendant le fruit de l’amour
Est-ce que tu m’aimeras pour toujours ?
NEWS / Galet
De notre correspondant régional à AGRA :
Nous publions aujourd’hui une photo, prise dans une petite ville à l’est de Mathura, que nous a fait parvenir un touriste qui assistait, avec sa compagne, aux festivités de la Holi*. Ce qui sera pour lui, sans doute, un beau cliché à encadrer, a failli être le témoignage d’un drame.
En effet, samedi dernier, alors que la foule envahissait les rues et les places, et que les poudres volaient de tous côtés, transformant chacun en pantin gesticulant aux multiples couleurs, un jeune éléphant, probablement effrayé par les cris et la musique assourdissante, a brusquement rompu ses attaches et s’est précipité hors de l’enclos où il était parqué avec quelques autres. Il s’est alors engagé, dans un trot soutenu, au milieu des habitants complètement affolés et fuyant de toutes parts, bousculant sur son passage les étals des échoppes, renversant et brisant des jarres de thandai,piétinant des moules pleins de délicieuses pâtisseries.
La police locale, passablement débordée, a reçu l’aide de quelques hommes courageux qui ont finalement réussi à guider l’animal, couvert de pigments multicolores, vers un cul-de-sac où son propriétaire a pu le calmer et le ramener avec ses congénères.
Donc plus de peur – et de dégâts – que de mal. Gageons que cette Holi restera mémorable.*
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Holi
LE VOYAGE DES ÉLÉPHANTS / J.Libert
Erreur / K
L'éléphant déboula energumène
dans le magasin de porcelaine,
il ne s'aperçut de son erreur
qu'un peu plus tard, une heure,
sans doute un problème de mémoire,
confronté au miroir,
c'était pas sec, on voudrait vous ivoire
et c'était une galerie d'art contemporain,
on aspergeait des moules marinières
à l'acrylique
sous les vivats de la critique.
Ap'art / Jill Bill
Assurément, il n'entre pas dans le moule
Celui des éléphants gris,
Voire, rose... à l'occasion !
Pachy a le derme multicolore
Défense d'y voir une malédiction
Non, son cornac est un artiste
Un artiste peintre... Me trompe-je... !?
Je vais faire l'éléphant blanc
Et acheter son tableau;
Même si on pense, dépense inutile...
Comme ma collection de pantalons pat' d'élph...
J'ai une mémoire d'éléphant
Je retiens les critiques, aussi !!
13 octobre 2024
Sujet 110 / Les participants
Ap'art par Jill Bill
Erreur par K
Le voyage des éléphants par J.Libert
News par Galet
Introduction à la belle famille par Larose
Comme un éléphant par La Licorne
Vous avez un message par L'Entille
12 octobre 2024
Scène de rue / La Licorne
Albert est
Sous son béret
Penché sur
Son établi
Les yeux purs
De Mélanie
Le regardent
Scier sa planche
Elle musarde
En robe blanche
Elle s'attarde,
C'est dimanche !
Elle veut dire "Pouce !
Je suis là !"
Mais, lui repousse
Les blablabla
Il s'entête
A son ouvrage
Ne s'arrête
Pas...dommage !
Alors l'enfant
Poursuit sa route
Recherchant
Une autre écoute...
Mais soudain
L'homme la rejoint
Et lui tend
Maladroitement
Un petit
Jouet de bois :
"Mon petit,
Tiens, c'est pour toi !"
Ses yeux brillent
Elle dit "Merci !"
Et prend la quille,
Cadeau de roi.
Le scieur de long / K
quelques coups de scie de là, ça lui allait,
l’expérience de son frère scieur de long l’avait marqué…
une complainte le racontait :
Un scieur de long
Voulait prendre le
large
Scier six heures c’est
long
Mais il allait au
charbon.
On le prenait pour un
barge ?
- Le bois coupé sent
bon
Certains jours au salon
Il marchait de long en
large
Et pensait se tirer
pour de bon
Mettre les pouces allez courage
Il se disait pourquoi
donc
Végéter dans le
découpage
Quand on rêve
d’attractions
Oui, le scieur de long
N’en menait pas large
Tout en plissant le
front
Il n’était pas de bois,
non
Il était heureux en
ménage
Et sa femme un vrai
canon
Et il rêvait numéro
d’illusion
Spectacles scène et
voyages
Dans la grande
tradition
Un jour rien ne tourna
rond
Un mauvaise présage
Une sale
impression
Il découvrit l’étrange
attelage
Elle dans le placard du
fond
Son amant de passage
Était en pleine action
Découvert il prit le
large
Le scieur ne fit qu’un
bond
Il attrapa sa femme
volage
Et la découpa tout en
long
Lui qui rêvait à
profusion
de planches pour tout
paysage
Se retrouva au
violon
L’huile de coude a du
bon
Et le scieur en cage
se joua la grande
évasion
On le retrouva après
prescription
Alors qu’il vivait en
marge
Plongé dans la
méditation
Comptant une journée
par bâton
Dans les arbres, les
branchages
On l’appelait le baron