Tout au fond, il y avait un piano à queue avec des mazurkas de Chopin ouverts sur le lutrin mais personne n’en jouait plus depuis des années.
Cécilia raconte que son père était un fanatique du piano. Il disait qu’aucun instrument n’égalait la pureté de ses notes. Devenu le plus jeune grand pianiste, il avait interprété les plus beaux morceaux de piano de musique classique sur les scènes internationales. Après avoir parcouru le monde pendant une vingtaine d’années, il s’était consacré à la transmission de son art aux jeunes élèves d’une école de musique. Il avait un flair particulier pour détecter les futurs talents qu’ils prenaient alors en main pour les pousser à travailler.
Cécilia raconte encore que son père aurait voulu faire d’elle une pianiste émérite alors qu’elle préférait la comédie et le théâtre. Il ne voulait rien entendre allant jusqu’à l’enfermer des heures entières pour des répétitions interminables. Un moment, elle se sentit en balance face à des sentiments contradictoires, mais ce comportement extrême de son père acheva de la détourner de lui et de son enseignement.
Après avoir étudié la médecine, partie à l’étranger, elle n’avait plus jamais donné de ses nouvelles. Et puis, un soir d’été, elle reçut un coup de fil de sa sœur aînée lui demandant de rentrer en France en urgence. Son père se mourait d’un cancer du poumon. Elle n’eut que le temps de lui prendre les mains, ses belles mains de pianiste, avant de lui fermer les yeux. Depuis, le piano reste silencieux.
Ce don n'est pas forcément génétiquement transmissible !
RépondreSupprimerah ces parents qui vivent leurs propres rêves par procuration en tyrannisant leurs enfants ! mais Cécilia s'en est bien sortie.
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