Il l'a fabriqué avec des bouts de bois, morceau après morceau, qu'il a pu ramasser sans se faire prendre, et tailler avec une lame volée.
Il le cache sous sa paillasse, tout en haut des châlits superposés.
C'est un camp en Poméranie, ou en Sibérie ; peu importe, c'est là où il y a des chiens, des bottes, des barbelés, et des miradors qui balaient la neige jusqu'à la masse noire de la forêt.
Alors la nuit, il le sort, le pose sur ses genoux, jambes ballantes et dos courbé, il se concentre, hésite une seconde, comme il le faisait à Pleyel, et puis abat ses longues mains gercées sur le misérable clavier raplapla.
Et c'est Chopin qui déferle dans sa tête.
Bien qu'il ait toujours un peu de mal avec les arpèges du 2e scherzo.
Le dernier refuge... J'aime beaucoup.
RépondreSupprimerLa vie misérable de ces camps.... on s'évade alors comme on peut, jill
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